[E1.] Arrivée à Noirpalais

☞ MESSAGES : 59 ☞ ARRIVÉ(E) LE : 12/01/2012

En grand maitre de ces lieux, Aaron Blackrain se tenait sur le parvis de Noirpalais. Aujourd'hui commençait la longue célébration de la déesse Optitia, pour le soin qu'elle apportait à protéger le royaume et la famille. Si Aaron n'avait pas nécessairement le temps de prier ou de vénérer tel Dieu, il n'en restait pas moins qu'il se devait de préserver les apparences. Avec la découverte de l'ile, il ignorait toujours ce que les autres familles comptaient faire. Il se devait de prévoir leurs coups d'avance, afin de pouvoir les contrer, et le cas échéant, s'emparer du pouvoir. C'est ce qu'il avait fait en envoyant son fils aîné, Markus, sur l'île. Il lui avait demandé de prendre contact avec ces indigènes, savoir ce qu'ils voulaient, afin d'être le premier à leur offrir. Pour ne rien laisser présager, il avait interdit à son fils d'avoir tout contact avec lui jusqu'à ce qu'il revienne. Mais Aaron n'était pas un homme idiot. Ce genre d'homme ne reste pas longtemps en place au pouvoir.

Il s'était ainsi douté que ses frères tenteraient d'entrer en contact avec lui. Par le biais d'Arès, plus particulièrement, Markus a été informé de la célébration de sa famille. Aaron espérait ainsi qu'il reviendrait, apportant peut-être un présent particulier. Si la célébration d'Optitia n'était à la base par de son fait, c'étaient ses conseillers les plus proches et Kahlan, dont l'avis lui importait beaucoup, qui lui avaient vanté les mérites d'un tel événement. Quant bien même Aaron n'avait pas particulièrement envie de revoir certaines familles, il en était de son devoir. Aussi les avait-il toutes invitées. Ou plutôt, ses conseillers l'avaient fait. Il n'avait fait qu'inscrire son sceau royal en bout de lettre.

Il se tenait fièrement sur le parvis de Noirpalais. Il était déjà tard, et les premiers signes d'invités se laissaient voir à l'horizon. Noirpalais était en ébullition. Dans le cour de pavés noirs, des danseurs, des jongleurs, des musiciens de tenaient là, divertissant sans doute des personnes pour l'instant absentes, entourés de quelques gens du peuple, venus voir par curiosité. A sa droite se tenait Kahlan, puis par ordre décroissant d'âge ses fils. D'abord Reghan, de qui Kahlan avait plaidé sa présence, puis Arès, et enfin Hector. Il ne manquait plus que Markus, et tout serait parfait. Aaron espérait que son fils aîné ne le décevrait pas. Le grand château se tenait là imposant, et le lueur orangée du coucher de soleil contrastant avec la neige sur les toits lui donnait un halo irréel. Les chambres avaient été dressées pour l'occasion. Beaucoup de monde allait arriver ce soir. Un sourire qui en cachait beaucoup barra le visage du seigneur de Farelden. Ceci pourrait se révéler intéressant finalement.

Citation :: A partir de là, vous intervenez. N'oubliez pas de tenir compte de tout ce qui a été écrit ci dessus. Vous pouvez faire intervenir Aaron, Kahlan, Reghan et Hector. Bon jeu!

Je fais une longue réponse pour expliquer l'arrivée de Markus, mais après ça, je me contenterai de petits messages. (:

« Je ne veux plus perdre de temps, il faut qu’on avance ! » Tout le monde se mit au travail, moi y compris, et le rangement du campement se fit en quelques minutes. Il faut dire que nos campements étaient très sommaires. Nous n’étions pas en temps de guerre, simplement en voyage… Inutile de sortir les grandes tentes, même si je m’efforçais de faire en sorte que Leandra ne soit pas mal installée. Une femme se doit d’avoir un minimum de confort, qu’importe sa condition, quand elle est en compagnie de quelqu’un qui peut essayer de faire en sorte qu’elle se sente bien. Je l’aidais à remballer ses affaires puis à monter sur son étalon. J’en fis de même, et la route repris. « Bien… Je vous ai dit beaucoup mais sait-on jamais, je préfère être extrêmement précis pour pas que vous soyez mal à l’aise à un moment ou à un autre » Je parle effectivement de nos mœurs, très différentes des leurs. Elle se contenta de hocher la tête, et je réfléchis à un détail qui aurait pu m’échapper. « La Reine n’est pas ma mère, alors ne lui parlez pas de moi. Nous ne nous apprécions pas beaucoup et j’ai parfois l’impression qu’elle ne souhaite que ma mort. Parlez de mes frères plutôt, mais plus de Reghan et de Hector. Arès, celui avec qui je communiquais par lettre, ne désire pas une vie royale. Alors elle lui en veut »

Elle sembla comprendre mais je savais très bien qu’elle redoutait quelque chose. Peut-être avait-elle peur de ne pas se souvenir des noms de mes frères ? De les comprendre ? « Je vous les montrerai en arrivant. Vous saurez rapidement faire la différence entre eux. Reghan risque de venir vous courtiser dés le début, par exemple » Étrangement, je ressentais une certaine gêne et une certaine jalousie, et colère aussi. Je n’avais absolument pas envie qu’il la prenne pour « cible » de ses amours éparpillés. Nous nous rapprochions sur ce point, certes, mais j’avais parfois l’impression que je respectais plus les femmes que lui. « Ne vous en faites pas, ils ne sont pas méchants » Du moins mes frères et mon père. Je lui souris, et la fin du voyage se fit en silence. Je lui avais déjà parlé de nos coutumes, elle devait se poser tellement de questions. Moi, j’avais juste hâte de les revoir.

« Sire ! Noirpalais en vue ! » Et Aleksander me le montra du doigt. Je le cachais mais mon cœur bondissait de joie. Et relevant la tête, je le vis en effet. Je ne savais d’où pouvait venir son nom étant donné qu’il n’avait rien de noir… Question qui m’avait toujours hantée, mais qui m’avait toujours échappée quand j’étais en présence des personnes aptes à me répondre. Peut-être y penserai-je un jour ! Je mettais mon étalon au galop, faisant accélérer le rythme de la troupe qui m’accompagnait. Nous étions tous à cheval, donc aucun n’allait rester en arrière, seul. Les portes de Denerim étaient grandes ouvertes, me permettant de passer sans ralentir, Leandra à ma droite. Je m’arrêtais sur la grande place, la fête avait apparemment commencé. Opitia était la déesse favorite de Farelden, la déesse des foyers et des familles. Or la famille est très importante chez nous, gens du nord du continent. Ralentissant le pas, je nous guidais vers le château. Beaucoup de personnes devaient déjà être là : nous avions pris du retard et nous n’arrivions que le jour J. J’avais prévu deux jours d’avance… Je crois que nous allons devoir nous éclipser du début du banquet pour nous changer aussi, avoir des tenues plus appropriées à l’avènement. Dans la cour, je les vis. Mon père se tenait là, droit accueillant les invités. À sa droite se tenait ma belle-mère puis mes frères, selon leurs âges, Hector étant donc au bout. Je descendais de mon étalon, aidais Leandra, lui offrais mon bras, et marchais jusqu’au roi. « Sire… » Je fis une petite révérence. « Laissez moi vous présenter Leandra Paragon. Elle m’accompagne dans le seul but de nous décrire Sheheron, et de découvrir notre culture » Je jetais un regard à mes frères, surtout les deux cadets. Hector avait toujours son sourire espiègle. Ils m’avaient tous manqué, et je ne pouvais même pas marquer ma joie.

Invité Invité

Odalie prit délicatement entre ses mains blanches la couronne d’argent qui trônait sur son couffin, et vint la poser sur l’épaisse chevelure brune de sa Reine. Les délicats entrelacs de diamants et de saphirs semblaient représenter une sombre nuit étoilée, de celle dont on est coutumier, dans le Nord. La jeune suivante avait beau côtoyer chaque jour les délicats joyaux des parures de la reine, elle ne pouvait jamais s’empêcher de les admirer et, secrètement, d’imaginer ce qu’ils rendraient sur sa propre tête blonde. Un péché d’envie à moitié assumé.

Dans le miroir qui leur faisait face, Odalie vit Kahlan Blackrain acquiescer en silence, passer un doigt le long de son collier, avant de se lever, et de se diriger solennellement vers la porte de ses appartements. Noble et fière, elle marchait d’un pas contenu mais déterminé. Odalie ne put rien faire d’autre que l’admirer. Elle attendait avec une certaine impatience les fêtes destinées aux divinités, qu’elle priait avec une grande ferveur, aussi avait elle à plusieurs reprises remerciée intérieurement la Reine d’avoir influencé le Roi en faveur d’une fête publique et de grande ampleur. Car outre l’aspect religieux, personne ne pouvait oublier les nombreuses invitations envoyées aux royaumes voisins, et ce que la visite des souverains, alliés et ennemis, pouvait signifier pour l’avenir politique du pays. Odalie était depuis longtemps au fait des relations entretenues par Falderen avec les autres royaumes. La Reine avait pris l’habitude, pour diverses raisons, de l’en entretenir longuement. Mais aujourd’hui, Odalie avait décidé de laisser les problèmes politiques aux grands de ce monde. Aujourd’hui, Odalie se consacrait aux Dieux. Et à sa famille.

Car parmi les invitations, certaines d’entre elles étaient destinées à son frère, Seigneur de Borthen, ainsi qu’aux maris de ses deux sœurs cadettes. Si la présence d’Ophélia était encore incertaine, il n’y avait aucun doute concernant Obsidia. Son aînée espérait simplement qu’elle saurait se tenir. Mais sa sœur lui importait peu, au final. Seul Oxley, qu’elle n’avait pas vu depuis plusieurs moi déjà, comptait réellement. Elle espérait que le jeune homme saurait mettre de côté les quelques rancœurs qu’il développait à l’égard de sa sœur –notamment du fait de sa promiscuité avec la Reine, et qu’il tendrait une oreille attentive aux troubles qui agitaient désormais Odalie, depuis un long mois. La jeune femme avait en effet quitté l’un de ses amis les plus chers, Markus Blackrain, sur une note amère, et n’avait depuis eu aucune nouvelle de sa part. Ce qui la jetait dans un profond tourment.

Le bruit de la foule la ramena à la réalité, alors que le soleil, d'une magnifique couleur orangée, venait frapper directement sa peau. Alors que la Reine rejoignait son époux et ses fils, Odalie se tint légèrement en retrait, au milieu des autres suivantes de la Kahlan. Il fallait qu’elle vide sa tête de ses pensées. Seule le bien-être de la Reine comptait aujourd’hui, et toutes ses autres pensées devaient être tournées vers Optitia. Mais ce fut autre chose qui attira bientôt son attention. Des cavaliers firent irruption dans la cour du palais, et la jeune femme dût se contenir lorsqu’elle reconnut la silhouette altière de Markus. Markus, qui devait se trouver à Sheheron, et qui revenait au pays sans en avertir son amie. Elle devina également dans la foule son cousin Aleksander, mais ce fut une femme qui retint définitivement son regard. La peau brûlée par le soleil, les cheveux presque blancs, elle ne ressemblait en rien aux femmes que l’on croise à Farelden. Il ne fallait pas être devin, alors, pour deviner la nature exacte de l’indigène.

☞ MESSAGES : 828 ☞ ARRIVÉ(E) LE : 18/01/2012 ☞ LOCALISATION : par volen

« Bien… Je vous ai dit beaucoup mais sait-on jamais, je préfère être extrêmement précis pour pas que vous soyez mal à l’aise à un moment ou à un autre » Je hochais la tête, tentant de me remémorer ce qu'il m'avait dit. De ce que j'avais compris, ils étaient aussi semblables à nous que le feu était ami avec la pluie. C'était terrifiant, pour ainsi dire. Et plus le temps passait, plus je me demandais comment il avait fait pour s'intégrer aussi bien chez nous. J'avais une certaine appréhension que je n'arrivais à quitter que pour observer les paysages qui défilaient devant moi. Je sentais la fraicheur du matin, que le simple gilet de soie que j'avais enfilé avant de partir de Sheheron n'arrivait pas à contrer. Le froid me mordait la peau malgré moi, et il n'était pas rare que j'en frissonne.

Pour en revenir à Markus, il avait donc trois frères qui l'attendaient au château du nom de Noirpalais. Je l'écoutais parler des relations avec sa mère, me dire que la reine que je verrai n'était pas sa mère, mais sa belle mère. Il m'informa que leurs relations n'étaient pas au beau fixe, entre lui et sa belle mère, mais aussi entre sa belle mère et Arès, son frère. D'après ses dires, ce dernier ne voulait pas devenir roi après lui. Je ne savais pas tellement ce que ça impliquait d'être roi, ou reine. C'était simplement une personne qui prenait des décisions? Mais comment pouvait-elle prendre des décisions justes pour tout le monde alors qu'elle était seule à décider? Je rangeai cette question dans un coin de ma tête, mon appréhension m'empêchant de prononcer un seul mot.

Bientôt le château fut en vue, recouvert d'un manteau blanc. La température s'était encore rafraîchie, ce qui n'était pas pour me convenir. Mais j'étais intriguée par ce froid et ce paysage sublime. Même le vent paraissait différent ici, plus frais, plus vif. C'est à peine si je remarquais que nous rentrions dans la cour intérieure. Les massives portes restèrent ouvertes derrière nous. Nous nous arrêtâmes, et je vis Markus descendre de cheval. Moi, j'observais simplement autour de moi. Il y avait des hommes et des femmes, habillés de couleurs vives qui dansaient, et lançaient des objets en l'air, les rattrapant avec aisance, tournant sur eux mêmes. J'en fus si émerveillée que pendant un instant, je restais à les regarder. La main de Markus vint alors toucher la mienne, et il m'aida à descendre de cheval. M'encourageant d'un regard et m'offrant son bras, il m'amena près des Blackrain.

La petit brochette se tenait droite. Je supposais l'homme le plus imposant d'être son père, avec un air solennel et grave. J'en fus subitement intimidée, cet homme paraissait si grand ! A sa droite se trouvait une femme, qui portait de curieux vêtements. Elle avait ses cheveux relevés, dévoilant un cou mince, et une couronne dorée se tenait sur le haut de son crâne. Sa robe était composée d'un corsage lassé, serré au niveau de la taille, faisant ressortir sa poitrine. Contrairement à moi, elle prenait deux mètres d'envergure avec le bas de sa robe. Les trois autres hommes finirent par arriver dans mon champ de vision. On pouvait en effet voir l'air de famille avec Markus. Les cheveux bouclés, variant du noir jais à l'auburn, puis aux reflets roux. Le plus âgé semblait me dévisager, et je quittais aussitôt son regard. Derrière eux se tenait un petit groupe de femmes, dont une retint mon attention pendant un instant avec ses cheveux dorés. Les deux autres frères avaient un regard réconfortant, et je me plus à le leur rendre intensément, jusqu'à ce que Markus ne s'arrête devant son père.

« Laissez moi vous présenter Leandra Paragon. Elle m’accompagne dans le seul but de nous décrire Sheheron, et de découvrir notre culture. » Son ton s'était fait officiel. Son père, après avoir regardé un instant son fils sans expression aucune, porta son regard sur moi. Ses yeux si clairs me glacèrent le sang, et déclenchèrent une vague de frisson dans tout mon corps. Il attrapa ma main d'une main chaude, contrastant avec la mienne, se pencha pour y déposer un baiser. Je restais immobile. Markus m'avait prévenue que cela arriverait. Il me souhaita la bienvenue officielle à Denerim, et je lui décrochais un léger sourire. « Merci » lui répondis-je simplement, ne trouvant rien d'autre à lui répondre.

J'attrapai mon col de fourrure avant de sortir de mes appartements, prêt à rejoindre Père et ses invités. Ils n'allaient pas tarder à arriver. Père nous avait maintes et maintes fois répété à Mère, Hector, Reghan et moi même à quel point cette célébration à l'apparence anodine était importante. Il était rare que les familles du continent se retrouvent toutes réunies au même endroit, en même temps. Et rien que cela suffisait à mettre suffisamment d'agitation à Noirpalais pour que plus personne n'en dorme convenablement.

Je respectais la volonté de Père, et s'il voulait que nous nous présentions au mieux pour les autres familles, je le ferai. Mais il était au courant que tout ceci ne voulait pas dire grand chose pour moi. Néanmoins, j'y allais le coeur léger, puisque je savais que je reverrai mon frère aîné Markus. Il était parti pendant plus d'un mois, et les seuls mots d'une lettre de temps à autres ne suffisaient pas à entretenir une relation. J'avais hâte de le revoir, et de rencontrer cette si mystérieuse femme dont il me parlait dans ses lettres. Et puis, je voulais revoir Eleanor aussi.

Ma cousine étant une Adeney, elle devait bien finir par se montrer un jour ou un autre. La dernière fois que je l'avais vue, je l'avais quittée en lui laissant des instructions spécifiques pour qu'elle continue à s'entraîner à l'épée et à l'arc, comme je le lui avais conseillé. Si elle voulait s'améliorer, elle devait le faire. Je n'aimais pas la savoir aussi loin de moi, puisque de Fort Lunaire, nous étions séparés par plusieurs milles, et je ne pouvais pas veiller sur elle. Même si ses lettres me réchauffaient le coeur, je ne pouvais plus attendre de la revoir, de la toucher, et d'entendre sa délicate voix.

Arrivé en bas, je me plaçai parmi mes frères, entre Reghan et Hector, puisque nous étions par ordre de taille. Ce dernier me charria un peu. « Alors, on a décidé de se joindre à nous, sauvageon? » Je soupirais, laissant un léger sourire flotter sur mes lèvres. « Je suis toujours un Blackrain, même si je ne désire pas le trône. » Reghan se tourna alors vers moi, me disant discrètement. « Tu devrais peut-être en informer Mère, elle n'a pas l'air d'accord. » Ils partirent d'un rire commun, et je me surpris à sourire alors que Kahlan me lançait un regard distant. Mon regard détourna jusque derrière moi, où se tenait Odalie, que je saluais d'un signe de tête. Et puis le premier arrivé invita.

Il ne me fallaut qu'un dixième de seconde pour reconnaître les étendards et les chevaux. Mon frère entra dans la cour, et instantanément, mon regard se porte sur sa compagnie. Une femme jeune, aux traits enfantins. Elle portait une robe de tissu fin bleuté, des sandales si fines qu'on en distinguait à peine la semelle. Ma première pensée fut qu'elle devait avoir très froid. Ses cheveux étaient d'un blanc portant sur le gris au fur et à mesure qu'elle se mouvait. Lorsqu'elle arriva jusqu'à nous, je la détaillais plus précisément. Elle avait certes des traits plutôt enfantins, et je me trouvais bien incapable de lui donner un âge. Une partie de ses cheveux longs étaient amassés en deux tresses qui se rejoignaient derrière, le reste restant au gré du vent. Elle était sensiblement différente de nous. Et je voyais sans peine pourquoi elle avait retenu l'attention de mon frère Markus.

Elle réalisa soudain que je la regardais, et elle me rendit le regard avec une telle force que le mien décrocha. Si elle était intimidée, elle n'en montrait rien. Les commodités se firent, et Markus me lança un regard entendu. Leandra.. J'aurais aimé donner une étreinte à mon frère, mais c'était impossible pour l'instant. Je hochais simplement la tête alors qu'il faisait les présentations. Père présenta Kahlan, qui inclina la tête, puis Reghan, moi-même et enfin Hector. Reghan prit la parole, s'inclinant bas. « Bienvenue dans nos terres si froides, madame. J'espère que le voyage a été confortable? Soyez assurée que vous pouvez compter sur moi pour assurer vos moindres besoins. » Je lui donnais un coup de coude. Sérieusement? Si elle sembla déstabilisée un instant, elle ne le laissa presque pas paraître. Elle eut un discret sourire que je captai néanmoins, puis se tourna vers moi. Je comptais la saluer, mais elle parla en premier. « Vous devez être Arès, n'est-ce pas? » J'étais fasciné par son accent si fluide qu'il berçait doucement l'oreille. Je hochais la tête. « Bienvenue à Noirpalais, madame. » Hector la salua cordialement, puis Père les invita à entrer. Je croisais son regard, puis je les suivais. Lorsque je me retournai sur Odalie, je la saluai et je l'invitai à venir avec nous. Une fois plus loin dans le hall, mon frère se tourna vers moi, et dans le bruit frappant de nos manteaux, il m'étreingnit avec une force qui semblait décuplée.

Mon père s’approcha de Leandra et lui baisa la main, avec cette élégance qui avait toujours été la sienne. « Je suis heureux de vous accueillir sur nos terres. J’espère que le temps sera clément » Elle le remercia timidement et mon attention se reporta sur la brochette royale (xD). En particulier sur celui qui se décida à prendre la parole, avant la Reine, mais elle ne l’en réprimanda pas : « Bienvenue dans nos terres si froides, madame. J'espère que le voyage a été confortable ? Soyez assurée que vous pouvez compter sur moi pour assurer vos moindres besoins. » Je tentais de rester impassible, mais ma seule envie était de lui envoyer un regard aussi noir que mon manteau. Pas touche à Leandra, elle n’est sûrement pas ici pour se faire courtiser ! Ma petite jalousie me surprit, mais je pris ça pour du protectionnisme, et gratifiais Arès d’un regard quand je le vis donner un coup de coude à notre frère. Bien joué. Leandra se contenta de le remercier également, se souvenant sûrement de mes quelques mots sur ma famille. « Vous devez être Arès, n’est-ce pas ? » Un petit sourire vint se poser sur mon visage quand je remarquai l’expression de mon cadet : et oui mon grand, elle a appris notre langue. « Bienvenue à Noirpalais, madame », se contenta-t-il de dire. Kahlan nous salua, et le Roi nous invita à entrer. Mon père et la Reine allaient probablement rester ici pour accueillir les autres invités.

Mes yeux se posèrent alors sur une personne qui m’avait également manqué : Odalie Porphyre. Elle avait rejoint le groupe de suivantes de Kahlan quand elle avait appris qu’elle ne pouvait avoir d’enfants et qu’ainsi, elle n’était pas bonne à marier. Nous connaissant depuis tous jeunes, notre amitié était forte. Mais j’étais parti pour Sheheron avec une certaine rancœur, rancœur qui s’était apaisée mais qui était toujours présente pour certains détails. Elle avait joué un double-jeu, depuis un moment déjà, entre la Reine et moi. Et… Moi qui lui avais fait confiance… J’étais parti sur une note amère, sans lui répondre, sans lui parler de mon ressenti sur cette affaire. M’adressant à la Reine, je lui demandais une petite requête « Ma Reine… Une de vos suivantes pourraient-elles s’occuper de notre invitée ? Je lui ai beaucoup expliqué de nos coutumes, mais elle n’est pas habituée… J’aimerais qu’elle ait un guide autre que moi, une femme particulièrement, ainsi que quelques servantes pour l’habiller » J’étais sûr que ma requête ne lui plaisait pas, mais le roi était là, et elle ne pouvait se permettre de mal traiter ses invités. « Certes, qu’il en soit ainsi. Lady Porphyre, occupez-vous de cette mission » Je la remerciais, fis une petite révérence et entrais en compagnie d’Arès et des deux jeunes femmes. Je souris à Odalie et rentrais complètement à l’intérieur où je pus enfin prendre mon frère dans mes bras.

Quand je le relâchais, nous arborions tous deux un large sourire. « Je n’ai apparemment pas à faire les présentations entre vous, elles ont déjà été faites », dis-je à l’intention de mon frère et de Leandra. « Leandra… voici Odalie, elle fait partie de mes proches amies. Je vous laisse avec elle, le temps que nous enfilions chacun des tenues plus appropriées. Nous nous retrouverons à table » Je les saluais d’un mouvement de tête et prenais mon frère par l’épaule. « Toi, tu m’accompagnes ! N’oublie pas que j’ai des tas de choses à te raconter, et cette histoire de mariage me perturbe de plus en plus… »

Arrivée à Noirpalais

«Honor all the gods, drink the wine and let the world be the world »

Les vagues venaient s’échouer sur la plage aux lunes d’argent. Inlassablement elles allaient et venaient. Plongée dans ses prières, Eleanor se laissait bercer par la mélodie qu’elles produisaient. Il faisait plutôt frais dans le sanctuaire de Verosia mais sa cape de laine la réchauffait. Peut-être cette impression de chaleur était aussi due à la présence de la déesse. Eleanor pouvait sentir le regard bienveillant de la maîtresse des eaux. Elle la protégeait, elle en était persuadée. Comme elle, elle aimait la liberté et les flots. La princesse voulait croire à sa protection. Elle pria encore pour le repos de son père, désormais accueillit dans le palais sous-marin de la déesse. Puis elle entendit les chevaux piaffer au dehors. Il lui fallait rentrer à Fort-Lunaire. Soupirant, elle se releva et accorda un dernier regard à la statue de Verosia. « Veille sur moi noble déesse, je t’en prie. » . Le garde qui lui servait d’escorte l’aida à monter en selle et ils s’élancèrent au galop.

Lorsqu’elle posa le pied dans la cour de Fort-Lunaire, toute l’émotion trouvée dans le sanctuaire disparue. Elle ne ressentait plus que la douleur. Tout ce noir… Septa Unid bondit sur le seuil et la somma de la rejoindre. Eleanor hésita un instant, s’imaginant remonter en selle pour filer loin de toute cette agitation. Mais elle se résigna finalement à rejoindre la Septa. Ce soir les Blackrain donnait une fête en l’honneur de la déesse Optitia. La présence des Adeney, malgré leur deuil, était attendue et inévitable. Mère avait hésité à venir mais pas très longtemps. Ametys devait se montrer. Elle était la reine de Calenhaad maintenant. Et nul ne devait l’ignorer. Cette fête pouvait paraître anodine mais chacun savait au fond de lui-même qu’il n’en était rien. Les intrigues se tissaient en toile de fond.
Arrivée dans ses appartements, Eleanor remarqua une malle posée aux pieds de son lit et plusieurs vêtements déposés sur les chaises, le lit et la malle. Plusieurs servantes empaquetaient son nécessaire de coiffure, quelques bijoux, du maquillage, des paires de chaussures… La princesse les observa sans rien dire. Elle tourna la tête vers Septa Unid, un sourcil surélevé tel un point d’interrogation.

« La reine régente votre mère a sélectionné plusieurs tenues pour ces soir. Elle insiste pour que vous choisissiez l’une de vos plus riches toilettes.»

La reine régente sa mère. Ô Septa comme vous sortez les grands mots ! La princesse jeta un regard aux robes posées ça et là.

« Je prends la noire.»

Septa Unid ouvrit grands les yeux et la bouche. La noire ? Certes elle était belle cette robe avec son manteau de damas noire bordé et brodé de fils d’or, son corsage décoré de fils d’argent, sa taille ajustée et sa traîne ondulant comme une ombre. Mais pardi elle était noire.

« Je suis en deuil Septa. Riche mais toujours en deuil.»

De plus cette robe était bien chaude et cela ne sera pas du luxe dans le climat hivernal de Farelden. La princesse enfila donc sa tenue noire, passa un col de fourrure noire autour de son cou de cygne et déposa sur sa tête un chapeau noire avec une grande plume de la même couleur. Le reste des bagages fut empaquetés dans des sacoches de cuir qu’un serviteur s’empressa de descendre pour l’accrocher à la selle d’un cheval.

Eleanor fut la dernière à rejoindre le convoi. Enfilant ses gants de velours noir, elle gardait les yeux baissés pour ne pas rencontre le regard de sa mère. Sûr qu’elle allait lui faire quelques remarques piquantes. Un palefrenier lui apporta sa monture de voyage, Clair de Lune, une jument à la robe grise aussi étincelante que la lune. Elle était svelte mais plus endurante que Crépuscule son étalon noir, rapide et fougueux. Mère claqua la langue avec impatience.

« Si nous sommes en retard, je considèrerais que tu en es la fautive.»
« Pardon Mère. J’étais au temple de Verosia pour prier et je n’ai pas vu le temps passer.»
« Il y a une chapelle au palais.»

Sur ce elle claqua ses rênes et prit la tête du cortège. Ametys la suivit, le regard fier et le visage immuable. Royale. Eleanor se mit en selle et talonna sa monture pour les rejoindre.
Le voyage dura tout le reste de la journée. Le convoi fit une pause pour la collation du midi, remplissant la pauvre auberge plus que de raison. Jamais le brave n’eut autant de clients en même temps. Jamais il ne fit autant de courbettes dans la même journée. Puis le convoi reprit la route vers Farelden. Inutile d’être doué en géographie pour savoir qu’on approchait du nord. Les montagnes d’astoria se dressaient comme une muraille de granit. Le passage du col fut un moment pénible à passer. Clair de Lune ne rencontra que quelques difficultés mais d’autres montures se montrèrent plus récalcitrantes et il fallut les houspiller à force de cris et de talonnades. Finalement le cortège descendit le col à la file indienne. Au loin comme un mirage on pouvait apercevoir Denerim et au centre on imaginait Noirpalais. Eleanor poussa un cri de joie. Le vent s’engouffra dans sa chevelure et lui piqua les joues. Elle talonna Clair de Lune qui se mit à trotter jusqu’à la capitale. Un valet prit la tête du convoi et cria de faire place à la souveraine de Calenhaad. Ametys menait le reste du cortège, Mère à sa droite et Eleanor vint se positionner à sa gauche. Ils chevauchèrent ainsi pendant plusieurs mètres, annoncés par les cris du valet.

Enfin ils pénétrèrent dans la cour de Noirpalais. Une ribambelle de serviteurs grouillaient tout autour d’eux. Posant pieds à terre, Eleanor tordit son cou délicat dans tous les sens, espérant apercevoir son cousin Arès Blackrain. Il lui faudra se contenter du père.

« Bienvenue à Denerim. »

Aaron Blackrain, fier et imposant, se tenait en haut des marches. Il avait revêtu son masque de cérémonie, pensa Eleanor, si grave et solennel. La jeune fille se demandait comment il avait pu séduire les deux sœurs Adeney, Eleanor et Kalhan, avec un air aussi froid qu’une statue. La reine ne tarda pas à faire irruption pour venir saluer sa sœur.

« Cathelyn quelle joie !» dit-elle en embrassant sa sœur tandis que le roi prenait les mains d’Ametys.
« Je suis heureuse de te revoir Kalhan.» répondit Mère en lançant un regard à sa cadette qui lui ordonnait de se montrer.
« Ho Eleanor tes joues sont toutes rouges. Le froid ne t’as pas épargné. Ametys ma douce toujours aussi radieuse.»

La princesse se retint de soupirer mais elle n’en pensait pas moins. Heureusement Oncle Aaron les invita à entrer et les deux jeunes filles le suivirent précédées de Kalhan et de Cathlyn bras dessus bras dessous.

fiche par century sex.

Invité Invité

Les chuchotements s’étaient amplifiés à mesure que l’étrange procession se rapprochait. On s’étonnait du retour impromptu de l’héritier, tout comme de son étrange compagne. Rare étaient ceux à la cour qui avait déjà eu l’occasion de se rendre sur l’île nouvellement découverte. Pour Odalie, il s’agissait ici de son tout premier contact avec une insulaire. La jeune femme était, de manière indéniable, d’une beauté peu commune. Alors qu’elle devait avoisiner les vingt ans révolus, ses traits étaient encore ceux d’une adolescente. Ses cheveux possédaient une couleur peu commune, qu’on ne croisait que très rarement dans la nature. Et plus rares encore étaient les hommes et femmes du Nord qui pouvaient se targuer de posséder une telle couleur de peau. Celle de femme lui rappelait ces gâteaux que l’on fait cuire au plus profond de l’hiver, et qui vous tient au ventre une journée entière. Mais malgré son inspection minutieuse, Odalie ne pouvait s’empêcher de revenir à chaque fois à la silhouette de Markus. La manière dont ils s’étaient quittés marquait encore Odalie au fer rouge. Et parce qu’elle ne pouvait le contacter sur Sheheron, elle avait néanmoins espéré au moins une lettre de sa part, qui leur donnerait à tous deux l’occasion de s’expliquer. Elle ignorait alors qu’il rentrerait si vite sur le continent. Son frère Arès l’ignorait-il également, ou avait-il simplement omis de l’en avertir ? Sa bouche se pinça sous la contrariété, mais personne ne s’inquiéta de son silence. Il était rare, à l’accoutumé, que la jeune femme prenne part aux bavardages futiles des suivantes.

La petite troupe s’apprêtait à entrer, et à son grand malheur, Odalie ne pouvait les suivre. Que n’aurait-elle pas donné pour entendre, même de loin, Markus narrer ses aventures de l’autre côté de l’océan. Elle sentit l’impatience monter en elle, alors qu’elle croisait le regard du prince héritier. Arès lui proposa de les suivre, et elle allait refuser, prétextant que sa place était auprès de la Reine, lorsque Markus éleva la voix. « ma reine… une de vos suivantes pourraient-elles s’occuper de notre invitée ? je lui ai beaucoup expliqué de nos coutumes, mais elle n’est pas habituée… j’aimerais qu’elle ait un guide autre que moi, une femme particulièrement, ainsi que quelques servantes pour l’habiller » Odalie comprit immédiatement, et elle lui adressa alors un regard de reproche qu’elle avait au fil du temps appris à maîtriser dans l’entourage de la Reine. Markus savait depuis toujours comment faire sortir de ses gonds sa Majesté. A quoi jouait-il donc ? Mais Kahlan avait appris à parer les pics de son beau-fils, et c’est d’une voix digne et maîtrisée qu’elle chargea Odalie de la mission. Il lui fallut alors contenir un sourire, qu’elle garda pour elle le temps d’une révérence gracieuse et de tourner le dos au couple royal, qui accueillait déjà la sœur et les nièces de la Reine.

A l’intérieur du palais, la suivante se retrouva face à Arès, qu’elle snoba dédaigneusement, afin de lui faire comprendre qu’elle n’appréciait pas ses cachotteries, et à Markus et Léandra. Pour l’un comme pour l’autre, la jeune femme ignorait le comportement à adopter. L’indigène devait être une personnalité importante sur l’île, pour qu’elle ait suivi Markus en émissaire. Probablement un membre de leur famille royale. C’est donc tout naturellement qu’Odalie lui fit la révérence, lorsque les présentations furent faites. Elle ne tiqua pas lorsqu’on la présenta comme une proche amie. Ainsi lui avait-il peut être pardonné ? Son voyage sur l’île lui avait sans doute donné l’occasion de réfléchir, tout cela n’était au final qu’un malentendu. Oh, si seulement ils pouvaient se retrouver seuls, à l’abri des oreilles indiscrètes, afin de pouvoir enfin terminer la conversation laissée en suspens un mois plus tôt ! Mais au lieu de cela, elle prit délicatement le bras de la princesse, et la guida à travers les dédales du palais, en direction d’une chambre dressée en l’honneur des invités. « suivez moi, madame, nous allons vous préparer. et une fois passée entre mes mains, je puis vous assurer que personne ne voudra croire que vous venez de cette île. si nous commencions par un bon bain chaud ? vous devez être frigorifiée ! » Puis elle ouvrit la porte de la chambre qui serait sienne durant la durée de son séjour …

☞ MESSAGES : 828 ☞ ARRIVÉ(E) LE : 18/01/2012 ☞ LOCALISATION : par volen

Je me tournai vers les frères qui se tenaient là, jusqu'à ce que l'un d'eux prenne la parole, m'assurant u'il était à ma disposition pour le quelconque de mes désirs. Un léger sourire balaya mes lèvres. Reghan donc, à en juger par les dires de Markus. Je restais silencieuse, puis je me tournai vers son frère. Avant qu'il n'ait pu parler, je lui demandais. « Vous devez être Arès, n'est-ce pas? » Il sembla agréablement surpris, et s'inclina légèrement, me souhaitant à son tour la bienvenue. Je l'en remerciai d'un regard, puis je saluai le dernier frère, plus en retrait. Le vent se leva, et avec lui la voix grave de Markus, qui s'adressait à la reine, demandant à ce qu'une de ses servantes ne viennent m'aider d'après ce que j'avais saisi.

Je trouvais cela étrange. M'aider pour quoi au juste? M'habiller, me laver? Quoi, les femmes du continent ne savaient pas faire cela toutes seules? Je cachais ma surprise, et je suivais le petit groupe constitué alors présentement de Markus, Arès, cette lady Porphyre, et moi-même. Je me sentais mieux, et une fois que nous étions dans l'immense demeure des Blackrain, le vent glacial ne nous atteignait presque plus. Je sentais mes doigts se réchauffer, et je frémissais sous le douceur de la sensation. Markus s'arrêta pour prendre son frère dans ses bras. Cette étreinte me fit sourire, tant elle seblait partagée et forte. Ils devaient s'etre beaucoup manqué depuis tout ce temps.. Instantanément, je pensais à Valenna, qui était restée à Sheheron. Elle qui voulait voyager, elle aurait sans doute aimé venir ici. C'est elle qui devrait être là, et pas moi. Lorsqu'ils se quittèrent, chacun arborait un grand sourire, qui ne fit qu'accentuer le mien.

« Leandra… voici Odalie, elle fait partie de mes proches amies. Je vous laisse avec elle, le temps que nous enfilions chacun des tenues plus appropriées. Nous nous retrouverons à table » Je me tournais vers elle, qui me regardait d'un air respectueux, et nous nous détournions, laissant les garçons vaquer à leurs occupations. « Toi, tu m’accompagnes ! N’oublie pas que... » Sa voix s'estompa, et le silence revint. Jusqu'à ce qu'Odalie de son prénom, prit la parole, m'entraînant dans une nouvelle salle. Elle attrapa mon bras pour m'y guider, et lorsque nous fûmes entrer, elle ferma la porte derrière nous. « suivez moi, madame, nous allons vous préparer. et une fois passée entre mes mains, je puis vous assurer que personne ne voudra croire que vous venez de cette île. si nous commencions par un bon bain chaud ? vous devez être frigorifiée ! »

J'ouvris la bouche pour lui répondre que non, et puis je me rendis compte qu'elle avait raison. Elle fit plusieurs allers et retours, s'affairant avec quelques bassines remplies d'eau bouillante qu'elle versait dans une baignoire. Et moi, j'étais fascinée. J'observais les alentours. Les murs étaient recouverts d'une étrange texture, quelque chose comme un papier. Quelques tableaux les décoraient, encadrés par d'imposants contours de bronze à en juger par le couleur. Je laissais ma main se balader sur le comptoir, tentant de me souvenir de n'importe lequel des petits détails que je pourrais raconter à ma soeur adorée. Elle aurait tant aimé être ici! Une prochaine fois peut-être. Je l'espérais. Bientôt Odalie reparut. Elle passa derrière moi, écarta mes longes cheveux argents, et elle détacha le haut de ma robe. Je la retenais un instant. Si j'étais plutôt gênée de ma nudité, elle semblait y être si habituée que quelque part, une partie de moi fut rassurée. Je laissais ainsi mes vêtements tomber sur le sol, et je me glissais dans l'eau chaude de la baignoire. La chaleur montait vers le plafond alors que je lui demandais, mobilisant mes connaissances en langue commune. « Qui sont-ils? » en faisant allusion aux tableaux.

Lorsqu'il me lâcha, je lui souris franchement, avant de frapper son épaule, ravi de le revoir. Sa peau avait pris un teint hâlé semblable à celui de la jeune femme qui l'accompagnait. C'était assez étonnant, et cela lui donnait un air aussi austère que celui de Père avec ses cheveux noirs jais. Nous avions pénétré à l'intérieur du château imposant, et sans savoir pourquoi, j'éprouvais une grande sensation de fierté. Accueillir autant de personnes au même endroit, en un soir, c'était un événement. Et même si je n'en étais ni l'auteur, ni l'instigateur, j'en étais fier. Mon frère prit la parole. « Leandra… voici Odalie, elle fait partie de mes proches amies. Je vous laisse avec elle, le temps que nous enfilions chacun des tenues plus appropriées. Nous nous retrouverons à table » Mon regard se porta d'Odalie à Leandra, puis de Leandra à Odalie, qui se regardaient déjà. Si la jeune femme m'avait snobée tout à l'heure, je ne savais pas exactement pourquoi. Je me promis de lui parler avant que tout ceci ne se termine.

« Toi, tu m’accompagnes ! N’oublie pas que j’ai des tas de choses à te raconter, et cette histoire de mariage me perturbe de plus en plus… » dit-il en se rapprochant de moi et passant son bras autour de mes épaules. Mon sourire s'effaça un peu lorsqu'il me parla de ce mariage que j'avais évoqué. Nous fîmes quelques pas, il salua deux domestiques qu'il connaissait. Je lui répondis, soupirant. « A propos du mariage, lorsque j'en ai parlé à Kahlan, elle a refusé de m'en dire plus. » Je ne lui avais pas demandé de façon aussi claire et limpide, mais le résultat était le même. C'était la raison pour laquelle je pensais qu'ils parlaient de moi. Je repris, gardant cette pensée pour moi même. « Mon frère, réjouissons-nous pour l'heure! Nous aurons tout le temps de nous accabler sur notre sort plus tard dans la nuit! » Je lui souris, et il tenta d'ebourriffer mes cheveux, ce à quoi je répondis en le poussant sur le côté. Un nouveau bruit de fit entendre, ou plutôt de sourdes brides de conversation.

Je me retournais avec mon frère derechef, et nous quittâmes nos postures familières pour garder la grâce qu'un Blackrain doit avoir (XD). Marchaient vers eux la reine Adeney, au bras de Mère. Je savais à quel point elles étaient complices. Et cela faisait longtemps que je n'avais pas vu Mère sourire comme cela. Elle nous saluèrent cordialement, et je m'inclinais, en accord avec mon frère. Derrière elles se tenaient Ametys et... Eleanor. Mon sourire se bloqua, et les deux jeunes femmes arrivèrent près de nous, suivies par Père. Je plongeais mon regard dans celui d'Eleanor, partagé entre deux curieux sentiments. Il y avait d'abord de la joie de la revoir, toujours aussi splendide. Et puis, il y avait un curieux sentiment de culpabilité, comme si nous avions fait quelque chose de mal et de secret. Surtout de secret. Si elle semblait avoir grandi, elle était toujours la même que dans mes souvenirs. Je m'inclinais, tendant le bras dans une infinie seconde, attrapant sa main si douce et si fragile, sur laquelle je déposais un baiser. Je m'exécutai à l'identique avec Ametys, prolongeant un peu moins le contact. Je repris bientôt mes esprits, parlant pour les deux. « Chères cousines! Vous nous avez manqué. » Mais m'adressant jamais qu'à une seule.

[E1.] Arrivée à Noirpalais Tumblr_lkyk4sg3Nr1qcxexso1_500

D’un geste de tête, je saluais deux domestiques m’ayant souri et ayant fait une petite révérence. « A propos du mariage, lorsque j'en ai parlé à Kahlan, elle a refusé de m'en dire plus. » — « Je t’ai déjà dit de ne pas appeler ta mère par son prénom ! », me contentais-je de dire en lui souriant. Cela ne m’étonnait pas qu’elle ne dise rien, mais je ne pouvais aller voir mon père en lui parlant de cela. Il me demanderait d’où me viendrait cette information, et il était inutile d’impliquer encore plus mon frère. Ce mariage pouvait être celui de n’importe qui, et cela n’arrangeait aucun de nous. « Mon frère, réjouissons-nous pour l'heure ! Nous aurons tout le temps de nous accabler sur notre sort plus tard dans la nuit ! » J’étais bien d’accord avec lui ! Le rapprochant un peu plus de moi, je tentais de passer ma main dans ses cheveux pour les lui ébouriffer mais il me poussa. Ma côte allant mieux, je ne ressentis qu’une petite douleur, sans grande conséquence. En réalité, c’est autre chose qui attira toute mon attention.

Des voix de femmes, des rires, des cris de joies, des talons, … Je lâchais mon frère pour reprendre une pause plus encline à recevoir les personnes qui arrivaient et me retournais. Il s’agissait de la Reine accompagnée de sa sœur la Reine Régente de Calenhaad, d’Ametys désormais Reine, mais également d’Eleanor. Je leurs souris et fis une révérence. Nous étions en présence de trois monarques après tout. Prenant délicatement la main de Cathlyn Adeney, j’y déposais un baiser simple et léger pour l’accueillir chez nous. J’en fis de même avec les deux jeunes filles. Mon frère en avait fait de même, et il fut le premier à prendre la parole. « Chères cousines ! Vous nous avez manqué. » — « Et veuillez me pardonner, je ne suis point vêtu élégamment, mais je rentre tout juste de voyage. J’étais justement sur le point de regagner mes appartements pour avoir une allure plus convenable » Kahlan ne dit rien et poliment, ma tante m’excusa. Je leurs souris et elles continuèrent à avancer, autorisant Ametys et Eleanor à discuter avec nous. Les deux sœurs Lully voulaient probablement rester seules pour discuter un peu.

« Cela fait bien longtemps, je suis ravi de vous accueillir à Noirpalais. Avez-vous fait bon voyage ? Le col m’avait l’air fortement enneigé, j’espère que cela n’a pas perturbé vos montures » Nous avions préféré contourner le col, d’où notre retard également. Leandra n’étant pas habituée à ces basses températures, j’avais choisi les plaines plutôt que la montagne. « Arès, peut-être pouvons-nous accompagner nos chères cousines à leurs appartements ? Ils sont de toute façon sur la route pour aller aux miens » Sous entendu : même si tu ne veux pas, tu n’as pas vraiment le choix. Mais il avait toujours été très proche d’Eleanor, alors je doutais fort que la réponse soit négative.

☞ MESSAGES : 59 ☞ ARRIVÉ(E) LE : 20/02/2012 ☞ LOCALISATION : Noirpalais

« sagesse et subtilité »

Aidan était venu la rejoindre près d'une semaine auparavant, tenant dans ses mains la lettre de son cousin, marqué du sceau représentant l'aigle noir. Les Blackrain. Une missive venant du cousin de son époux sans nul doute. Lorena avait haussé un sourcil interrogateur tandis qu'Aidan s'était arrêté un bref instant, la regardant brosser sa longue chevelure sombre. « Mon cousin nous invite à Noirpalais en l'honneur de la Déesse Opitia pour un banquet. » Ne laissant rien paraître de sa surprise la jeune femme se retourna lentement, plantant son regard sombre dans celui, clair, d'Aidan. « Noirpalais est loin Aidan. Es-tu sûr de vouloir y aller? D'autant plus que nos filles doivent nous suivre... » Mais la réponse, elle la connaissait déjà. Bien sûr qu'ils iraient, avaient-ils le choix? Pas vraiment. Alors en soupirant, la Reine des terres d'Albyon se glissa dans ses draps, et essaya tant bien que mal de s'endormir tandis qu'Aidan s'allongeait à ses côtés. Les prochains jours seraient mouvementés, et il y aurait tout à préparer.

Ҩ Ҩ Ҩ
Aidan était venue la prévenir, elle et ses filles, qu'ils arriveraient bientôt à Noirpalais et ainsi donc, il leur avait intimé l'ordre de se préparer. Lui-même avait revêtu ses plus beaux vêtements et à vrai dire, en le voyant, Lorena ne pouvait s'empêcher d'être immensément fière de lui en le voyant. Il était beau. Un sourire tendre se dessina sur ses lèvres tandis qu'une fois prête, elle attrapa sa main qu'elle serra légèrement. Sa robe était d'une couleur émeraude, sa ceinture dorée mettait sa poitrine, sous laquelle elle était attachée, en valeur, ainsi que sa peau si blanche. Des pierres étincelaient dans ses cheveux sombres. Elle savait qu'elle était magnifique, mais, ses filles l'étaient également. Bien sûr, Prue faisait la tête comme à son habitude. Sa tenue était accordée à celle de son époux, aux couleurs du cerf des Heyward. Mais également chaude pour supporter la température du Nord. C'était la première fois qu'elle y montait, et à vrai dire, elle aurait préféré rester à Palais Ardent, chez elle en toute tranquillité.
Arrivés dans la cour, Lorena sentit l'anxiété monter lentement, mais fort heureusement elle avait appris à se contrôler et à masquer habilement ses émotions. Elle ignora tout ce qui l'entourait sauf la chaleur de la main d'Aidan dans la sienne. Puis fière elle redressa la tête. Elle était la Reine d'Albyon, et par alliance, la cousine d'Aaron Blackrain, que son époux serait sans doute heureux de retrouver, et à vrai dire, il l'était, elle le sentait, et elle voyait ce léger sourire. Finalement il finit par éclater de rire en arrivant auprès du Roi, et le serra dans ses bras, comme deux vieux compagnons qui se retrouvaient. Deux guerriers. Deux hommes. Lorena se retourna alors vers la Reine Kalhan, son épouse, qu'elle salua respectueusement d'un léger signe de tête avant d'adresser à Aaron un magnifique sourire, en s'inclinant légèrement et tandis qu'il lui prenait la main pour la porter à ses lèvres, elle fit: « Sire... » Et finalement, ils entrèrent dans le palais. Lorena se sépara de son mari, fouillant la foule du regard. Elle reconnaissait des visages bien entendu, mais jamais une Reine n'allait au devant des gens, c'étaient les gens qui venaient à elle. Quand à ses filles, où étaient-elles? Elle ne le savait pas. Sans doute s'étaient-elles dispersées ou peut-être même qu'elles avaient rejoint leurs chambres qu'on leurs avaient assignés durant toute la durée du séjour afin de se reposer un peu avant de descendre. Peut-être.
Finalement, poussant un léger soupir, Lorena attendit, parfaitement maîtresse d'elle-même, que quelque chose se passe, sinon, elle retournerait sans doute auprès de son mari, ou demanderait à des gens des environs de lui parler un peu des Terres de Farelden.

Invité Invité

Un feu continuel brûlait dans les cheminées des chambres des invités les jours de fête, si bien qu’il régnait dans la pièce une chaleur agréable, sans être étouffante. Odalie remarqua avec gratitude que les servantes avaient déjà apporté les bassines d’eau chaude, et qu’il ne lui restait plus qu’à remplir la baignoire en bois qui trônait dans l’angle de la pièce, non loin de l’âtre. Tâche qu’elle s’affaira à remplir, tandis que dans son dos, la jeune princesse indigène découvrait timidement les lieux. Odalie ignorait tout des mœurs et des coutumes de Sheheron, mais elle les devinait bien différentes de celles du continent. Pourtant, l’île semblait si proche sur la carte … Elle ne pouvait qu’imaginer dans quel état devait se trouver Leandra, si loin de chez elle, dans un pays inconnu d’elle, en maîtrisant à peine la langue. Elle se jura alors de faire en sorte que la jeune femme se sente à Denerim comme chez elle, puisqu’après tout, c’était là la tâche que lui avait confié la Reine.

Après avoir mêlé au bain diverses herbes connues pour leurs vertus hygiéniques et relaxantes, Odalie rejoignit Leandra au centre de la pièce. Elle l’aida à se dévêtir, remarquant à peine la légère gêne qui gagna l’autochtone. Puis elle la guida jusqu’à la baignoire, et la laissa s’y plonger. Dès lors, la suivante dût faire face à une nouvelle tâche, bien plus ardue que la précédente. La venue de Leandra n’était pas prévue, et elle ne pouvait se résoudre à la laisser réapparaître dans la robe qui l’avait vu arriver. Le tissu bleu avait souffert du froid, rendu rêche et rigide par les intempéries du Nord. La facture n’en était pas de si bonne qualité, et quand bien même, Leandra n’aurait pu faire un pas dehors dans cette tenue sans mourir de froid. Il allait falloir lui trouver quelque chose de plus … local. Odalie sonna une légère cloche qui trônait à côté du lit, et aussitôt apparut une domestique. Elle lui ordonna d’apporter instamment quelques robes pouvant convenir à l’allure de l’invitée. Mais on ne faisait pas tout avec une simple robe. Il lui fallait encore réunir une paire de chaussures, quelques bijoux, une cape peut-être, pour la protéger des courants d’air qui pouvaient parfois se glisser sournoisement dans les couloirs du palais. Les femmes du Nord s’y étaient faites. Mais il était hors de question de perdre une invitée de marque à cause d’un rhume, dès le premier soir. Odalie finit lâcher un soupir silencieux. On félicitait souvent le Roi Aaron d’avoir engendré quatre fils. Parfois, Odalie se disait qu’une fille n’aurait pas été de trop.

Alors que la malle de vêtements arrivait, Odalie fut distraite de ses préparatifs par la voix de Leandra. Si l’accent était encore très prononcé, la jeune femme fut surprise par sa maîtrise de la langue. Elle jeta un coup d’œil aux tableaux que lui indiquait la jeune fille. Un sourire souligna ses lèvres. Il y avait tant à dire sur eux. « l’échange de tableaux est très courant, dans nos contrées. que ce soit pour sceller une alliance, en remerciement, ou pour informer un jeune homme de la beauté de sa fiancée. on accroche parfois dans une chambre le portrait de ceux qui y ont résidé. par exemple, il s’agit ici d’elizabeth lully, sœur des deux épouses du roi. elle offrit ce portrait à sa sœur eleanor le jour de son mariage, pour qu’elle ne l’oublie pas malgré la distance. et là, vous avez … » Imperturbable, Odalie s’était plongée dans l’histoire de cette chambre, révélée par les peintures qui la décoraient. Elle s’apprêtait à passer à l’œuvre suivante, quand un visage d’une douceur peu commune, la peau pâle, des traits réguliers, de longues boucles brunes … attirèrent son attention. Elle laissa passer quelques secondes, le temps de se ressaisir. « ce portrait représente ma cousine aurélia. son avenir semblait si radieux … elle est morte, il y a plus de trois ans déjà … » Odalie détourna son regard et rejoint Leandra pour l’aider à sortir du bain. Elle l’enveloppa dans une épaisse sortie de bain, et la frictionna vaillamment. « pardonnez mes bavardages lugubres, aujourd’hui est jour de fête, mieux vaut ne pas ennuyer les morts avec des paroles insouciantes … et si nous nous occupions de votre tenue ? » Elle l’aida à se vêtir d’un corset et d’un jupon. Sous ses doigts habiles, la taille de Leandra se comprima, et Odalie tenta du mieux qu’elle put de ne pas la maltraiter. Bien qu’elle put aisément deviner l’inconfort que devait représenter le port d’un premier corset pour son invitée, elle ne pouvait décemment pas la laisser sortir sans. Puis, la suivante souleva le couvercle de la malle, et un flot de tissus, de matières, de couleurs, s’en déversèrent en cascade ondoyante. Elle y piocha une robe de velours améthyste, qu’elle montra à la princesse, lui faisant remarquer que le contraste entre la robe et sa peau mettait parfaitement en valeur la couleur de ses yeux. « alors, qu’en pensez-vous ? »

☞ MESSAGES : 328 ☞ ARRIVÉ(E) LE : 12/03/2012 ☞ LOCALISATION : Farelden

[E1.] Arrivée à Noirpalais 941667tumblrm0g0bpPnbP1qgeyd8o2500

Les invités affluaient graduellement dans la demeure royale de Denerim, mais leur dernier qu'il accueillit fut digne de toute son attention. Durant toute l'ascension des marches des suzerains d'Albyon, Aaron partagea une risette grandissante avec son homologue sir. Enfin, tous deux s'étreignirent amicalement, tels deux vieux soldats ayant longuement guerroyé côte à côte. Emprunt de convenance, il salua Lorena avant que celle-ci ne soit conduite à l'intérieur du palais, puis profita d'un instant pour converser avec Aidan. Bien qu'il eut en effet douté de la bienfaisance d'une telle cérémonie, cela lui permettrait dans le pire des cas de fortifier les liens acquis. Il n'y avait guère que la venue de Cathlyn qui lui avait légué une saveur quelque peu amère, l'aversion qu'il ressentait envers cette harpie n'était épargnée de démonstration que par l'officialité de la rencontre. Fort heureusement, il s'était d'avantage concentré sur la présence du binôme princier qui l'accompagnait : Ametys et Eleanor. Mais loin d'apprécier les simagrées, il s'était aussitôt égaré dans les méandres de son esprit, il pensait à cette Leandra Paragon et à ce que sa présence en ses terres représentait. Nul doute qu'il lui faudrait l'approcher dès lors que l'opportunité poindrait, à la condition qu'il ne soit pas trop pris par ses devoirs d'hôte dont l'importance accroîtrait avec l'arrivée d'autres personnalités. Il se demandait si les Wykeham et les Raleigh répondraient à son invitation, et si tel était le cas, ce qu'il adviendrait de l'atmosphère générale entre les différentes familles souveraines. Ils s'étaient unis sous l'intégrité de la déesse Optitia, figure substantielle dans le panthéon divin en Farelden, et lui-même n'avait que peu envie de gâcher cet honneur qui ne se célébrait que trop peu... Selon Syanna.

Suite à une brève discussion, il laissa finalement Aidan vaquer à d'autres occupations tout comme lui entreprit de le faire. Cependant et à quelques pas de là, se trouvait un quatuor qui ne manqua pas de l'intriguer. Ses fils semblaient avoir trouver leur compagnie auprès de leurs cousines, alors que les soeurs Lully s'en étaient déjà allées au loin. S'il ne trouva rien à redire à la courtoisie dont ils faisaient tous deux preuve, il ne put s'empêcher de faire peser le poids de son regard impérieux sur les jeunes hommes qui auraient tout le loisir de le remarquer. Son air sembla les prévenir de toute frasque éventuelle, et c'était le cas, ils étaient suffisamment à même de connaître l'étendue du courroux paternel en cas de contrariété quelconque. Ses prunelles d'un azur diaphane - et aussi glaciales que la contrée qu'il gouvernait – rudoyèrent Markus, le regard critique d'un roi sur son héritier, d'un suzerain qui exigeait le rapport d'une mission. Si l'on aurait pu alors douter des liens familiaux qui les unissaient, il n'en était rien, Aaron avait coutume de se faire plus tyran qu'il ne l'était selon les circonstances. Il était comblé du retour de l'ainé de la fratrie, ce qu'il ne manquerait pas de lui faire savoir en temps voulu, et uniquement à cet instant.

Il avait veillé à demeurer dans l'échine des princesses Adeney pour que celles-ci ne soient pas témoin de ses lorgnades, et put donc aisément se détourner de la joyeuse troupe pour apercevoir le galbe d'une nymphe isolée. Authentifiant le malaise de la reine d'Albyon, dont le mari bavardait avec une tiers personne, il la rejoignit d'un pas lent et feutré.

« Et bien, que nous vaut donc ce soupir ? La lassitude vous étreindrait-elle déjà ? »

Son phonème fut modulé pour ne pas effrayer la jeune femme dû à la discrétion de son arrivée. Il se positionna à ses abords et l'observa sans gêne particulière. Le contraste de sa peau d'albâtre et de sa crinière d'ébène était de toute beauté, il estimait au moins les goûts d'Aidan en ce qui concernait les naïades. Si son faciès était dénué d'un quelconque sourire, il ne témoignait d'aucune animosité à son égard, fait non négligeable lorsque l'on avait connaissance de l'homme qu'il était. Il jugea judicieux de lui faire la conversation, dans le simple but de la mettre plus à l'aise qu'elle ne l'était.

« Ma Dame. Je ne suis pas sans savoir que la différence de climat entre nos royaumes est considérable, mais la vénusté de notre nature blanche est ce qui fait le charme de Farelden, ne trouvez-vous pas ? » Il arqua sensiblement un sourcil. « Aussi voudriez-vous peut-être vous réchauffer dans vos appartements, le temps que votre époux s'occupe à la conversation ? »

☞ MESSAGES : 59 ☞ ARRIVÉ(E) LE : 12/01/2012

Spoiler:

☞ MESSAGES : 828 ☞ ARRIVÉ(E) LE : 18/01/2012 ☞ LOCALISATION : par volen

L'eau brûlante du bain me faisait du bien, appliquant comme un baume apaisant mes muscles fatigués du voyage. Une douce sensation m'envahit, et j'allais sombrer dans le sommeil si Odalie ne m'avait pas répondu. Elle commença par s'expliquer, tentant de me faire comprendre ce que signifiaient ces toiles. Selon elle, c'était un genre de tradition. Il semblait que les continentaux aimaient à accrocher des souvenirs du passé, ces vestiges vers lesquels ils se tournaient en cas de moment difficiles. J'avais un peu de mal à comprendre. A quoi bon garder de pareils souvenirs? Si c'était pour les rendre fiers, il ne voyaient rien d'où ils étaient. Dans le cas contraire, cela ne ferait que déshonorer ces mêmes ancêtres qu'ils avaient juré se respecter. Je me promis de caser la question dans un recoin de mon esprit. « Il s’agit ici d’elizabeth lully, sœur des deux épouses du roi. elle offrit ce portrait à sa sœur eleanor le jour de son mariage, pour qu’elle ne l’oublie pas malgré la distance. et là, vous avez … »

Je reportais mes yeux sur le tableau en question, puis sur le suivant, dont elle me parla. « Ce portrait représente ma cousine aurélia. son avenir semblait si radieux … elle est morte, il y a plus de trois ans déjà … » Ceci m'intrigua. La façon qu'elle avait d'en parler... Les deux jeunes femmes semblaient proches. Je me demandais pourquoi son portrait était accroché ici, dans le château des Blackrain, alors que si j'avais bien compris, seuls les membres exclusifs de la famille pouvaient en faire partie. Tandis qu'elle m'aidait à sortir du bain et que je quittai à regret l'eau chaude, je fixais ce portrait si expressif. La jeune femme avait un regard pénétrant, et même peint, il vous transperçait jusqu'à la moelle. Elle avait de longs cheveux noirs, bouclés, qui tombaient sur ses épaules.

Odalie me fit passer près d'un paravent, et après m'être séchée, elle entreprit de me faire rentrer dans un vêtement très inconfortable. Elle le passa autour de lui, puis se plaça derrière moi et noua les ficelles qui le retenaient, avant de tirer brusquement vers l'arrière. Désarçonnée, je me retins au paravent. Je fus prise de panique lorsque je tentais de respirer, n'arrivant pas à trouver mon souffle. Les femmes du continent portaient ce genre de choses? C'était irrespirable! Je me concentrai et tentai de stabiliser les battements de mon coeur, alors qu'une sensation de alaise m'envahissait. J'avais simplement envie de prendre mes jambes à mon cou et ne pas faire face au dîner, qui semblait de plus en plus menaçant. L'image de Markus me revint en tête, et je me souvins qu'il comptait sur moi. Et je me souvins que j'avais décidé de ne pas le décevoir. La voix d'Odalie me fit revenir à mes esprit alors que je prenais sur moi. Elle tenait entre ses mains une robe d'un violet sombre, longue, et semblable à celle que portaient les femmes que j'avais croisé. Cela n'était pas moi. Cela ne l'avait jamais été, et cela ne le serait jamais. Une nouvelle fois, l'image de Markus sauta à ma vue, et j'acquiesçai simplement, refoulant une lugubre foule d'émotions négatives. Alors qu'Odalie commençait à m'habiller, je revins sur le portrait de la jeune femme. « Votre cousine... Elle a du tenir une quelconque importance ici, pour que son portrait soit affiché à Denerim. »

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Les Terres de Farelden. Je connaissais le Royaume l'ayant vue sur nombres des cartes de mon père. Le Roi Aydan m'avait dit que nos liens avec la famille gouvernante, les Blackrain, était solide et très amicale. J'avais rencontré les membres de cette communauté peu de temps après. Leur fort caractère et leur charisme m'avait assez éblouit, je dois l'avouer. Intriguée, je n'avais pas tenu ma langue dans la poche. On m'avait introduite aux princes et au Roi Aaron. J'avais alors pris le risque de les éclairer sur ma présence d'esprit. J'étais princesse héritière et si, à l'avenir, je montais sur le trône, j'aurais besoin de maintenir les accords avec les Blackrain. Qui dit accord, dis respect entre les familles. Je devais me faire accepter déjà pour pouvoir régner en paix sur le continent. Je ne me souviens plus exactement de mes paroles. Peut-être avais-je choqué certains hommes, peut-être avais-je obtenu de la sympathie avec d'autres. Je ne saurais dire, car mon comportement avait été assez inhabituel de la part d'une princesse. Normalement, j'avais du faire la courbette, baisser le regard, puis partir m'assoir dans un coin et observer le monde.

Denerim était la capitale des Terres de Farelden. Une ville resplendissante. L'air me semblait un peu trop froid, mais l'architecture me plaisait beaucoup. On remarquait vraiment les différences entre nos deux territoires. Aucun ne rivalisait sur l'autre. Ils avaient tous les deux leurs charmes respectifs. Dès que notre voiture eut traversé la Grande Porte, je tirais les rideaux qui nous cachaient de la populace et contempla les boutiques et les artisans que recélaient la ville. J’eus une pensée pour Cassian lorsque je suivis des yeux la fumée blanche qui s’échappait d’une ferronnerie. Je me mordis les lèvres. Il me manquait déjà. Je me rassis correctement sur mon siège bien douillet et m’enfonçai dans un coin de la berline. Ma tête reposée, je laissais les souvenirs m’envahir. Je n’avais plus le cœur à découvrir le peuple de Denerim.

Notre voiture s’arrêta enfin. J’entendis le cliquetis d’une porte s’ouvrant et je fus directement accueillie par un serviteur. Je me levais et posa ma main sur la sienne afin d’y prendre appuis. Puis je posai un pied sur un escabeau et l’autre sur la terre ferme. Un moment, je crus tomber, car le sol semblait tanguer sous moi. Je m’efforçai de reprendre l’équilibre. Le trajet avait été si long. Devoir rester assise pendant tant d’heure m’avait donné un mal de tête terrible et surtout avait ankylosé mes pauvres jambes. Je décidai donc de faire quelques pas avant d’entrer par les portes du château. Certes, notre hôte, l’humble Roi Aaron Blackrain, nous attendait, mais j’avais besoin d’air. De plus, mon corset me serrait et me donnait la nausée. Je m’éloignais du convoi, une main sur mon buse, essayant d’inspirer une grande bouchée d’air fraiche. Le peu d’oxygène qui me parvint fut enclin à me rassasier. Mon esprit moins embrumé, je découvris autour de moi un petit jardin. L’odeur que dégageaient les roses me parvint et je me sentis aussitôt transportée de joie et de bonne humeur. Mon nom retentit dans le silence qui m'accompagnait depuis quelques minutes. Mes rêveries furent brisées en deux et je me retournais vers la voix. Ma gouvernante... elle me suivait donc partout. Je ne pouvais pas avoir une minute à moi. Je fis la moue et fronçais les sourcils. La femme que je connaissais depuis ma tendre enfance accourait vers moi, le pas déterminé. Elle jetait un regard d'aigle. Je frissonnais. « Dame Adélaïde. Rejoignez immédiatement votre mère! » Je levais les yeux au ciel. Par les Dieux! Je ne m'étais absentée que quelques minutes. Ce n'est quand même pas un drame. J'allais lui répliquer que je restais ici si l'envie m'en prenait. « Votre père le Roi serait bien mécontent si votre présence venait à manquer. » A peine avais-je ouvert la bouche que je la refermais. Je serrais alors les poings et jetais un sourire forcé à ma gouvernante. Ma mâchoire serrée, je lui murmurais d'une voix tremblante d'énervement : « Mais oui, j'y vais. » Une fois de plus, elle avait gagné la partie. Ma gouvernante me connaissait sur le bout des doigts. Je pris les pans de ma robes et me dirigeais vers l'entrée, la tête haute. Arrivée dans le hall, j'aperçus ma mère et à ses côtés le Roi Aaron. Mon père s'occupait à discuter. Javais terriblement envie de me diriger vers mon paternel, mais ma gouvernante me posa un regard prévenant. J'ouvris grand les yeux et me dirigea malgré moi vers ma mère. Alors à ses côtés, je me tournais vers le Roi de Farelden et fit une bien belle révérence. Sa seigneurie devait être saluée avec dignité. « Sir. » Je relevais la tête et attendit une parole de ma mère. C'était ainsi. Je ne pouvais pas engager la conversation. Mon rang face à un Roi ne le permettait pas.

Arrivée à Noirpalais

«Honor all the gods, drink the wine and let the world be the world »

Le petit groupe formé par le roi Aaron, les reines Khalan et Cathlyn ainsi que les sœurs Adeney se dirigeait vers l’entrée du palais. La fraîcheur hivernale se faisait déjà moins sentir au sein des épais murs de pierres. Mais la chaleur n’était pas dans tous les cœurs. Eleanor pouvait sentir la tension entre son oncle et sa mère. Quelque chose de diffus, à peine palpable sauf quand on connaissait très bien l’un des deux. Et Eleanor connaissait très bien sa mère. Comme un chat, l’emblème de sa famille, ses muscles étaient tendus quoique que décontractés en apparences. Les chats aimaient jouer avec les oiseaux. Mais un aigle était un oiseaux particulier...

Ses pensés se dissipèrent comme un rêve lorsqu’elle aperçu deux silhouettes s’avancer vers eux. Elle reconnu ses deux cousins, Markus et Arès. Emmitouflés dans leurs épaisses fourrures ils semblaient encore plus massifs que dans es souvenirs. A moins que cela ne soit l’œuvre du temps qui change les garçons en hommes. Elle leur accorda un sourire chaleureux et hâta le pas. Les deux frères saluèrent leur tante puis ils se tournèrent enfin vers leurs cousines. Le cœur d’Eleanor bondit dans sa poitrine quand Arès lui baisa la main. Elle aura voulu que cet instant dure pour toujours.

« C’est le ciel et la terre de te revoir mon cher Arès.» murmura-t-elle.

« Chères cousines ! Vous nous avez manqué. » s’exclama Arès. Markus poursuivit « Et veuillez me pardonner, je ne suis point vêtu élégamment, mais je rentre tout juste de voyage. J’étais justement sur le point de regagner mes appartements pour avoir une allure plus convenable »

Eleanor sourit malicieusement et pris les mains de son cousin.

« Je suis si heureuse de vous revoir. Cher Markus j’ai appris pour ton voyage et je suis soulagée de te retrouver sur notre continent. J’espère que nous pourrons discuter de cette contrée exotique.»

Eleanor jeta un regard à Mère qui hocha la tête doucement. Elle les autorisa à rester en compagnie de leurs cousins et s’éloigna avec sa sœur sous le regard savoureux de la jeune fille.

« Cela fait bien longtemps, je suis ravi de vous accueillir à Noirpalais. Avez-vous fait bon voyage ? Le col m’avait l’air fortement enneigé, j’espère que cela n’a pas perturbé vos montures »

Eleanor grimaça à cette remarque et tous comprirent sa réponse.

« Le col est toujours un moment délicat, surtout en hiver. Mais ce n’est pas une chaîne de montagne et un peu de neige qui nous empêcheraient de venir vous retrouver !»

Elle pensait surtout à son cousin Arès mais elle n’en dit mot. Elle espérait seulement qu’il comprenne.

« Arès, peut-être pouvons-nous accompagner nos chères cousines à leurs appartements ? Ils sont de toute façon sur la route pour aller aux miens.»

Le cœur d’Eleanor se mit à battre la chamade tandis qu’elle cherchait un moyen de se retrouver seule avec Arès. Elle lui prit vivement le bras et s’écria.

« Avant toute chose, je veux voir les roses d’hiver ! C’est un spectacle magnifique et je suis certaine que je n’aurais pas le temps de les voir par la suite. Il va falloir nous habiller puis assister au banquet et je suis sûre que Mère trouvera quelque chose pour m’empêcher de flâner dans les jardins. J’ose espérer mon cher Arès que tu ne comptes pas me laisser seule admirer la beauté de ces fleurs.»

Sans même attendre son avis elle l’attira vers la sortie, laissant Ametys et Markus dans le couloir. Ce n’était pas sa sœur ou son cousin qui blâmeraient son geste, tout le monde connaissait sa vivacité. Et ils connaissaient aussi sa longue amitié avec Arès. Non ce n’était pas ces deux là qui trouveraient quelque à dire. Elle avait confiance. Et surtout elle avait hâte de se retrouver seule avec lui.

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