Je marchais d'un pas décidé jusqu'à la tente qui me servait de résidence depuis quelques jours. Le camp qui avait été dressé à quelques lieux de Denerim me permettait de garder un œil non seulement sur mes terres mais aussi sur la capitale. J'avais eu la désagréable surprise de découvrir le royaume assiégé à mon retour de Calenhaal. Les Raleigh avaient profité de mon absence pour entrer dans mes terres et cela je ne pouvais pas l'accepter. Jusque là nos deux pays avaient fait en sorte de garder des relations courtoises mais à présent, il n'en était plus question. La seule chose dont j'avais envie c'était de bouter ces traites hors de mes terres et de m'attaquer ensuite à la cité. Cependant, je savais que je ne pouvais pas agir sans connaître la position de la famille royale. Voilà pourquoi je voulais entrer en contact avec elle. Je pouvais le tissu pour entrer dans la tente. Il faisait froid dehors et un bon feu crépitait au milieu de la pièce. Je passais une main dans mes cheveux pour retirer les flocons de neige qui s'y étaient logés. Puis je posais mes gants sur la table de travail. Je devais écrire une missive à l'un des princes, ne sachant même pas si le roi était encore dans Denerim. Je prenais une tasse en métal avant d'y mettre un peu de café à l'intérieur. Je posais le récipient sur la table avant de m'y asseoir. Kiba était entré dans la tente puis il s'était couché à mes pieds, attendant que je lui confie ce précieux parchemin. Prenant une plume dans la main, je la laissais ensuite parcourir le papier. Je ne savais pas si j'obtiendrais une réponse favorable, ni même une réponse tout court. Je devais toutefois tenter. Si jamais je n'obtenais pas de réponse, j'agirais selon ma conscience. Une fois la missive écrite, je la roulais méticuleusement dans un tube en acier noué à une fine cordelette. Une fois fait, je me relevais de la chaise. Kiba se redressa, m'offrant son cou où j'attachais le courrier. Je lui caressais ensuite la tête. « A toi de jouer. » Je sortais de la tente, le loup à mes côtés. Je m'approchais de la forêt, y entrant un peu. Je sortais ensuite un petit tissu bleu de ma poche. Je la faisais renifler à Kiba. « Donne le courrier au prince Ares. Depêches-toi. » Je retirais ma main, me redressant. Le loup m'observa un instant avant de courir à travers les bois. Je le regardais. J’espérais une réponse en retour. Je restais là un bon moment dans le froid glacial avant de faire demi tour.

Appuyé sur la pierre froide qui constituait nos remparts, je regardais Ulrich se diriger vers le camp Raleigh. Dans quoi l'avais-je envoyé? Il était en danger, je le savais, et pourtant, quelque chose me disait que si personne n'agissait, la situation allait empirer. A l'intérieur de nos murs croulaient le peuple, qui s'était réfugié dans la cité, en voyant les Raleigh arriver. Nous ne pouvions pas les nourrir indéfiniment, et la situation allait très bientôt devenir insupportable. Des révoltes gronderaient et là... Nous ne pouvions pas nous battre à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de nos murs. Revenant sur mes pas, je revins dans mes appartements, avant de repartir en direction du hall. J'avais envie de prendre une épée et de faire la misère à un pantin, cela me détendrait et m'éclaircirait les idées sans doute. Descendant le grand escalier de pierre sombre, la fierté de Noirpalais, un mouvement attira mon attention. Un loup. Comment était-il entré? Sur mes gardes, je m'approchais de la bête, remarquant à son cou quelque chose d'inhabituel. Elle ne semblait pas menaçante, et j'avais l'impression de l'avoir déjà vue. Tendant une main pour m'approcher sans animosité, je ne le quittais pas des yeux. La bête pencha la tête de côté, puis bondit vers moi en grognant. Sans animosité néanmoins. Elle arriva près de moi, et je pus attraper la missive. Frénétiquement, j'enlevais le cache et dépliait le parchemin. Aleksander. Que les dieux soient loués. Ne quittant pas la lettre des yeux, je m'assis à même le sol, dans un recoin du mur de pierre. Il désirait prendre les armes contre nos envahisseurs. Bien. Que pouvais-je lui demander de plus après tout? Ma question était plutôt, pourquoi venait-il à moi? Je relus la lettre plusieurs fois, afin de m'assurer de ce que j'avais compris. Puis je me levais, et je repartis en direction de mes appartements, le loup sur mes talons. Je pris la plume, me penchant sur le parchemin, et après un instant d'hésitation, me mis à écrire.

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