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| [FLASHBACK] here comes the rain again feat. warand | |
| Auteur | Message |
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GOD ☞ si je regarde en arrière, c'en est fini de moi
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| Sujet: [FLASHBACK] here comes the rain again feat. warand Dim 13 Mai - 11:20 | |
| → leandra & warand« here comes the rain again, raining in my head like a tragedy »Leandra, c'est Mère... Mon sourire s'effaça, et sans plus attendre, je suivais ma soeur, quittant mes camarades. Je n'osais pas lui demander ce qui n'allait pas avec Mère, je la suivais simplement, le coeur battant à tout rompre, chassant de ma tête les pensées négatives. Arrivant jusqu'à Par Volen, je dépassais ma soeur cadette en accélérant, et entrai dans la demeure de bois de ma mère, la gardienne des Dragons. Des bougies brûlaient, et il y régnait un calme morbide qui me fit frissonner. A quelques coins brûlait un bâton d'encens, censé apaiser les douleurs, et aider le corps à glisser dans l'au delà. Je vis ma mère allongée, sur un lit de paille, pâle comme la mort. Le choc me cloua sur place, moi qui imaginais ma mère si résistante, si indomptable, si.. immortelle. Valenna entra après moi. Elle passa sa main dans la mienne, et j'ignorais si c'était pour me rassurer, ou si c'était parce qu'elle avait besoin d'être réconfortée. Dans les deux cas, j'étais bien incapable de faire ce qu'elle demandait de moi. Je m'avançais, ou bien était-ce elle qui me poussait, et je me retrouvais assise à genoux près d'elle. Elle respirait tranquillement, et elle ne semblait pas souffrir, mais ses yeux manifestaient une détresse alarmante qui m'empoigna le coeur. Mes filles... dit-elle d'une voix douce, une voix aussi enveloppante qu'un rideau de soie. Mon coeur fit un bond dans ma poitrine. Valenna eut un soubresaut, et ses yeux se mirent à briller. Je resserrais ma main dans la sienne, caressant son pouce. Je restais impassible, fixant ma génitrice, avec moins de résistance que la première fois. Val, tu ne dois pas pleurer... Tout se passera bien. Ses mots déclenchèrent un effet glacé le long de ma colonne vertébrale, et je fus incapable de dire quelque chose. Je n'avais que quinze ans, quinze années. Ma mère ne pouvait pas nous quitter. Elle survivrait, c'était certain. Je plaçais une main sur ses cheveux argentés, d'une teinte égale aux miens, à ceci près qu'ils semblaient plus ternes, plus fanés.
Te souviens-tu de ce que je te disais? Valenna, t'en souviens-tu? Je me tournai vers ma soeur, qui semblait avoir bien du mal à penser quoi que ce soit. Elle hocha la tête, et je répétais ses mots, ces mots qui nous avaient bercés, depuis longtemps. La mort fait partie intégrante de la vie. Elle hocha la tête, une expression douloureuse et satisfaite sur le visage. Je m'écartais un moment pour laisser Valenna faire ses adieux à Mère, et elle sortit en tremblant, incapable de supporter sa vue. Je demeurais seule avec ma mère. Elle se pencha vers moi, parlant tout bas, si bas que je dus m'approcher. N'oublies pas ce que je t'ai appris, d'accord? Tu n'es pas n'importe qui, tu es une gardienne. Tu as un pouvoir, tu l'auras, tu ne dois pas en douter, ni laisser personne te le prendre, tu m'entends? Elle prit une longue inspiration, alors que je répondais, prenant conscience seulement de l'évidence. Mère... Elle me coupa. Liés par le sang, Leandra, liés par le sang, tu te souviens? Ne laisse personne te les prendre, tu m'entends, personne... Son teint blanchit un peu plus, et elle rejeta sa tête en arrière sur le coussin. Les larmes me montèrent aux yeux. Maman, c'est trop tôt, je.. je ne peux pas y arriver sans toi. Je lui avais parlé dans une totale familiarité, mais c'était plus fort que moi. Un sourire passa sur son visage. Tu sais tout ce que tu as besoin de savoir ma chérie. Maintenant sors. Je mis un instant à exécuter sa volonté, puis je m'éloignais, rompant mon contact avec elle.
Je marchais, marchais, sans vraiment savoir où j'allais. J'arrivais finalement près des falaises, qui surplombaient les cotes de l'infini. La mer, bleue et tumultueuse s'offrait à moi, dans une vue qui d'ordinaire m'aurait fait frémir. A présent, elle ne signifiait rien d'autre qu'un infini sentiment de désolation et de solitude. Mes pas me portèrent jusqu'au bord de la falaise, où une bourrasque me frappa de plein fouet, faisant virevolter mes cheveux blancs. Je raffermissais le contact entre mes pieds et le sol et m'avançai, jusqu'à me pencher par dessus la falaise. L'altitude provoqua une poussée d'adrénaline, et je m'imaginais sauter dans le vide et arriver dans l'eau froide. La sensation devait être incroyable. Encore fallait-il éviter les rochers, nombreux et meurtriers. Soudain, l'évidence me saisit, et je sus que ma mère nous avait quitté. Je n'étais pas triste, j'étais impuissante. A quoi bon se prétendre gardienne des dragons, gardienne respectée, puissante ou je ne sais quoi, si la mort venait vous chercher de la même façon. C'était inutile, et elle était morte finalement, sans personne, sans amis, sans maris, sans avoir achevé quoi que ce soit. Je poussais du pied un caillou qui alla se jeter dans l'océan. Si je sautais... A la manière de ce caillou.. Quelles étaient mes chances? Je sentais une présence près de moi et je faisais volte face. Warand se trouvait là. Il m'avait toujours intimidée, surtout depuis que mon père avait annoncé que nous allions nous marier. Ma mère avait toujours été contre, mais elle aimait passionnément mon père, et il n'était pas de son pouvoir s'en discuter. Lorsqu'il était mort, elle était tombée malade, et le mariage avait été oublié. Je ne le connaissais pas vraiment, mais sa famille me terrifiait. Il était jeune, certes plus âgé que moi, mais son allure était imposante et virile, mettant d'ores et déjà une distance entre nous deux. Je le détaillais un moment, puis je tournai la tête vers l'immensité bleue devant moi. Si je sautais, survivrais-je? A voix haute, mes paroles semblaient si folles que j'en souriais, je souriais de ma naïveté, de mon rôle, de mon éducation à peine entamée, de mon rôle inutile de gardienne à présent. La vérité c'est que je n'étais rien. Encore une chose sur laquelle ma mère s'était trompée. Je pris une inspiration, sentant les rochers sous mes pieds, les cailloux coupants, le sable, l'herbe, la terre mouillée d'embruns. Je n'étais rien, et si je sautais, rien de tout cela n'aurait d'importance. Mais j'étais bien trop faible pour le faire. |
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| Sujet: Re: [FLASHBACK] here comes the rain again feat. warand Lun 14 Mai - 12:20 | |
| La journée démarrait plutôt bien pour le capitaine Warand. A 21 ans, le fils unique du chef du clan Stakka était un guerrier redoutable, formé avec grand soin par son père. Comme chaque matin, lui et son père se rejoignait dans la cour de leur domaine pour un entraînement à l’épée. Le père de Warand, dans la quarantaine, faisait une tête de moins que son fils. Il devait également être plus léger d’au moins trente kilos. Totalement imberbe, il avait un regard pétillant d’intelligence et un sourire joyeux en permanence. Ce visage avenant cachait un véritable génie de la politique et de l’art de la guerre. Toujours courtois dans les mots, il faisait preuve d’une violence très prononcé dans ses stratégies et ses actions en politiques. Ainsi Warand avait été formé, la violence ne résolvait pas toujours les conflits, mais souvent, associé au respect des formes, son efficacité surpassait tous les autres modes d’action. Warand appliquait cela en combat, sa stratégie hyper-agressive permettait de défaire tous ses adversaires dans les rangs des Stakka, excepté un seul. Son père résistait toujours à sa lame, sa subtilité et son art incroyable des parades impressionnaient Warand. Le combat n’était jamais aisé pour le patriarche des Stakka, cependant il finissait toujours par l’emporter lorsqu’il devenait sérieux. Son fils, encore jeune et impulsif apprendrait sans doute la sagesse d’utiliser son épée avec fourberie, esthétique et finesse plus tard. Du reste, Warand avait encore beaucoup à apprendre dans le maniement de l’épée pour devenir un vrai maître d’arme, comme tous les chefs de la tribu Stakka se devaient de l’être. Warand arrivait près de son père, ils se saluèrent et dégainèrent leurs épées. Warand commença à tourner autour de son père qui le suivait dans son mouvement. Le fils attaqua le premier, son père para aisément, son visage souriant étant devenu plutôt impassible, signe de sa concentration. Warand enchainait les attaques infructueuses face au mur défensif qu’il avait en face de lui. Son père commença à riposter, rapide et plus vif que Warand, il parvint à passer sa garde et il évita de justesse un vilain estoc sur la hanche en roulant sur le côté. Le paternel connaissant parfaitement les mouvements de son fils calcula avec une précision terrifiante son point de chute et son pied vint trouver la tête de Warand, il la baissa au dernier moment avant de se relever et de se fendre de façon foudroyante avec de toucher son père. Sa lame fut déviée et chacun reprit ses distances. Warand se mit en garde et retenta une série d’attaque, alternant pieds et torse pour déstabiliser son adversaire. Celui-ci rentrait parfaitement dans le rythme et parait les coups dans des bruits de choc de lame. L’exercice attirait les soldats présents, le combat entre un père et un fils, surtout lorsqu’il s’agissait du chef Stakka et de son héritier potentiel, faisait figure d’une distraction exceptionnelle pour ces soldats. Le père de Warand était très respecté par ses hommes, pourtant il était très différent d’eux dans son attitude et son physique. Jamais personne ne l’avait vaincu en combat singulier, il faisait figure de légende dans ses troupes. Le fils, lui, s’il était physiquement plus conforme à un Stakka classique, possédait un état d’esprit encore plus différent que son père par rapport à ses troupes. Bien plus austère que les autres, il ne buvait jamais et ne fréquentait que très peu de femmes. En fait, Warand couchait avec le nombre de femme nécessaire pour que ses hommes ne le prennent pas pour un « puceau » ce qui était un sujet de moquerie et de ridicule parmi les troupes, chose qu’un officier supérieur et peut être général en chef de toute l’armée ne pouvait se permettre. Les soldats n’encourageaient jamais, les deux combattants méritaient leurs louanges, et encourager l’un plus que l’autre aurait été un manque de respect. Ils observaient religieusement. Warand tentait de fatiguer son père par de continuels assauts contre sa défense si parfaite, cependant le vieil homme tenait bon, il ne se démontait pas et riposta souvent avec justesse contre son fils, sachant dévier la force physique colossale de son fils contre lui. La technique de Warand était excellente, seulement son père sentait qu’il manquait encore beaucoup d’expérience. Sa jeunesse et sa fougue serait des handicaps dans sa vie future, il apprendrait à les maîtriser, tout comme lui l’avait fait. Pour le père de Warand, cela ne faisait aucun doute, il deviendrait un grand chef de guerre et un guerrier valeureux. Alors que Warand recommença à attaquer avec violence, son père parait sans broncher tout en lui prodiguant des conseils.
-Cesse les attaques standardes Warand, utilise les coups bas.
Warand fit un signe de tête en poursuivant son attaque, il se baissa rapidement et tenta de balayer son père d’un coup de jambe rapide, le vieil homme sauta sur le côté, Warand lui fonça dessus pour le culbuter d’un violent coup d’épaule. Son père anticipa l’attaque et il se décala afin de lui administrer un splendide coup de pied direct dans les cotes flotantes, ce qui coupa le souffle de Warand en plus de le projeter à terre. Le vieux se remit en garde.
-Contrôle ma ligne de centre, Warand.
Le jeune homme se releva et fonça sur son père de nouveau, il tentait cette fois-ci des feintes, attaquant à droite, à gauche et toujours le point le plus éloigné de sa lame avec vitesse en espérant prendre au dépourvu la garde implacable de son père. Warand semblait mener la danse en changeant de rythme, faisant des contre-points et variant parfaitement ses attaques. Un combattant averti aurait pu le voir mais il s’agissait des dernières forces lancées dans la bataille. La muraille ne cédait pas d’un pouce de terrain et ne souffrait d’aucune fissure.
-Tu tiens ton épée trop serrée !
Warand deserra un peu la prise de sa lame pour être plus souple et mobile, mais d’un coup, son père le surprit en choquant la pointe de sa lame contre la base de l’épée de Warand, faisant voler l’épée hors des mains du jeune Stakka.
-Pas assez serrée maintenant.
De colère, Warand tenta de continuer à main nue, une grave erreur, le vieux guerrier passa à travers sa garde et lui envoya un coup de pommeau dans le ventre, suivit d’un crochet du gauche dans la mâchoire qui le propulsa à terre. Il vint ensuite placer la pointe de son épée contre la gorge d’un Warand qui venait de déchanter et de retrouver son calme. Son père, amusé secoua la tête de droita à gauche.
-Colère et orgueil…
-M’enverront jusqu’au cercueil, Père.
Il s’agissait de la première leçon du combattant que son père avait traduit sous forme d’un petit alexandrin. Le père de Warand rangea son épée et tendit sa main à son fils, il la saisit, avec un sourire un peu gêné d’être une fois encore battu. Il se releva et alla chercher son épée, il la rangea lui aussi. Les deux Stakka ruisselaient de sueur, Warand était le plus essoufflé. Même s’il pratiquait le combat à l’épée et à main nue depuis ses six ans, il avait encore du mal à maîtriser sa respiration contre un adversaire très expérimenté. Son père semblait satisfait de ses progrès, pourtant, une sorte de frustration consubstantielle à la défaite envahissait Warand. Un jour il parviendrait à battre son père. Il lui fallait simplement l’expérience et la pratique. Il aurait encore le temps, son père était à son apogée, Warand lui montait en puissance. Il était tout simplement trop jeune pour gagner pour l’instant. Son père lui ordonna d’aller aux bains afin de se purifier. Il s’y rendit tranquillement, et se plongea dans le bassin d’eau chaude aux vapeurs parfumées. Il ferma les yeux et se détendit, ses puissants muscles ne bougeant plus qu’au rythme de sa respiration. Les yeux fermés, il réfléchissait à son avenir. Son père opprimait le conseil avec plus de véhémence qu’aucun chef de guerre avant lui. Il affirmait que les Stakka pourraient changer la situation sur Sheheron s’ils s’en donnaient les moyens. Warand y croyait, et il se sentait capable de réaliser ce changement. Perdu dans ses plans, il ne faisait plus attention à son environnement, une petite servante vint le voir quelques heures plus tard, il dormait pratiquement dans l’eau. Elle le réveilla, affirmant que son père voulait le voir tout de suite. Il s’habilla sans poser de questions et se rendit immédiatement dans les quartiers de son père.
-Mon fils, la Gardienne est mourante, elle ne passera sans doute pas la nuit.
Cette nouvelle semblait le ravir. Warand, lui, ne savait trop qu’en penser, une Gardienne de plus venait de mourir, cependant, il voyait quel raisonnement faisait son père. Le mari de cette Gardienne ainsi que le père de Warand étaient tombés d’accord sur un mariage entre Léandra, la future gardienne, et Warand. A sa mort, la Gardienne avait tout simplement renvoyé ce projet dans les poubelles de l’histoire. Pour Warand, cela n’avait aucune importance de se marier avec elle ou une autre. Si cela pouvait servir les plans des Stakka, il le ferait. Elle ne devait pas être plus insupportable que les misérables cruches qui courraient après Warand en espérant trouver le bon parti.
-Je vois, cette mort est peut-être une opportunité pour nous. J’imagine que vous souhaitez que nous reprenions contact avec les Paragon en espérant que le mariage que nous avions planifiés redevienne d’actualité.
-Exact, la mort de la Gardienne et la grande jeunesse de son héritière place les Paragon dans une situation de faiblesse, ils sont décapités, ils n’ont plus de chef légitime, et Léandra est trop jeune pour imposer son autorité. S’ils veulent que sa voix ait un minimum de poids au conseil, ils n’ont pas d’autre choix que de s’allier avec nous, pour l’instant.
-Vous espérez qu’ils soient assez désespéré pour en venir au mariage, ce qui placerait les Paragon sous notre contrôle permanent au moins pour une génération, et ainsi peut être approcher leur secret jalousement gardé.
-C’est effectivement mon idée Warand. C’est pour cela que demain, toi et moi iront présenter nos respects devant le corps de la Gardienne, même si cette vieille folle n’a cessé de s’opposer à nous.
Warand approuva cette idée. Il salua son père et retourna dans ses quartiers. Par Volen était une ville tranquille tant que personne ne mourrait, lorsqu’un des membres du Conseil disparaissait, cela faisait un vrai tapage. Surtout lorsqu’il s’agissait du Chef des Armées ou de la Gardienne, l’un parce qu’il concentrait le pouvoir et l’autre parce qu’elle était très respectée par le peuple. Les processions jusqu’à la demeure de la mourante le dérangeait, il n’aimait pas cette agitation solennelle. Il supporta cela jusqu’au coucher du soleil. Warand sorti de la demeure des Stakka. A sa grande surprise, il reconnut Léandra, quelques mètres devant, qui se dirigeait hors de la ville. Intrigué, il décida de la suivre discrètement. Elle le conduisit jusqu’au Cotes de l’Infini. Il allait rebrousser chemin, elle devait avoir besoin d’être seule, lorsqu’il la vit s’approcher du bord de la falaise, en contrebas, c’était une mort certaine qui l’attendait. Pour Warand, c’était sa potentielle future femme et tous les espoirs de pouvoir qu’elle portait qui allait peut être s’envoler sous ses yeux. Il devait intervenir. Il s’approcha d’elle. Elle dut sentir sa présence tout de suite car elle se retourna. Il tentait de rester calme.
-Léandra ! Qu’est-ce que vous faites ?! Eloignez-vous du bord !
Warand écuta ses paroles avec une certaine incrédulité. Cette petite femme posait des questions bien étranges, elle se demandait si sauter dans le vide, avec les récits, les rouleaux et les courants lui laissait une seule chance. Elle devait délirer. Elle venait de perdre sa mère, Warand n’avait pas connu la sienne, elle avait laissé la vie en le mettant au monde. Warand tendit sa main vers Léandra. Il fallait la rassurer, elle semblait tellement séstabilisée qu'elle pouvait bien sauter sur un coup de tête.
-Ne soyez pas stupide Léandra. Venez vers moi, si vous sautez votre corps finira broyé par la violence de la mer si par chance vous évitez d’être démembrée par les rochers… Je ne connaissais pas votre mère mais je doute qu’elle ait voulu que vous mouriez comme cela. |
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| Sujet: Re: [FLASHBACK] here comes the rain again feat. warand Mar 15 Mai - 13:05 | |
| → leandra & warand« here comes the rain again, raining in my head like a tragedy »Sa voix m'atteignit, comme portée par le vent, et j'osais un regard vers l'homme qu'il était. Son regard sombre et ses sourcils froncés m'avaient souvent hantée, la nuit, surtout après l'annonce par mon père de notre mariage. Il ne semblait pas accessible, pas chaleureux, ce qui n'en faisait pas une personne en qui j'estimais pouvoir avoir confiance. Mon père avait souvent répété que les Stakka étaient une bien meilleure tribu qu'il ne fallait le croire, qu'ils n'étaient pas tout blancs, pas tout noirs, et qu'en cela ils étaient humains. Mais ma mère, elle, elle insistait sur le fait qu'ils étaient avides de pouvoir. Et que cette soif de pouvoir n'avait d'égal que leur détermination à en gagner plus, encore et toujours plus. Elle estimait, à juste titre ou non, que leur rapprochement à notre famille n'avait rien de civique, et que la seule chose qu'ils désiraient était la main mise sur les dragons. Je n'avais jamais su si c'était vrai, mais peut-être que ma mère avait raison. Warand se tenait là, et il fit un pas, tendant sa main vers moi, prononçant quelques paroles qui se voulaient rassurantes, des généralités sur ma mère, moi, et sur ma mort. Sans trop savoir pourquoi, je me mis à sourire. Alors quoi, il pensait vraiment que je sauterais? Je détournais mes yeux de lui pour les reporter sur l'océan, ignorant sa main tendue. Comment pouvait-il savoir ce que ma mère aurait voulu? Me retournant ensuite brusquement vers lui, je lui lançais sur un ton de défi, plus blessé qu’autoritaire néanmoins. Ma mère n'a pas voulu que beaucoup de choses se produisent. Et pourtant, elles se sont produites.
Moi sautant ne serait qu'une catastrophe de plus. Je faillis céder à la tentation de revenir sur la terre ferme, et j'esquissais un mouvement pour attraper sa main, puis je me stoppais. Le soleil couchant au loin m'éblouit, et je m'asseyais avec soin sur le bord de la falaise, laissant mes pieds pendre dans le vide. La nature avait une étrange tendance à me calmer, et s'il me connaissait un tant soit peu, au moins autant qu'il prétendait connaitre ma mère, il le saurait. Ma mère avait cette faculté de trouver les mots, au bon moment, pour me rassurer. Elle était ma confidente, ma soeur, mon amie, mon mentor, ma force mentale, ma jumelle. Nous étions si proches, nous l'avions été, c'était indiscutable. Le fait que je sois appelée à devenir la gardienne après elle, c'était un signe, et cela nous avait rapprochées. Comment avait-elle pu me quitter si tôt? Quelle justice y avait-il là dedans? Les embruns salés me parvenaient, et me piquaient les yeux, les humidifiant. D'une main je les frottais, le regard plongeant vers les rochers. Pensait-il vraiment que j'aurais sauté? J'en étais bien incapable. Même si c'était la réaction facile, la solution de facilité. Les mots, les dernières phrases de ma mère revenaient sans cesse dans mes pensées, m'empêchant de penser par mon libre arbitre. Elle comptait sur moi. Mais moi, j'avais compté sur elle, et voilà qu'elle n'était plus. Qu'étais-je supposée faire à présent? Reprendre ma vie comme si de rien n'était, me marier avec Warand, devenir une gardienne? C'était impossible, je n'y arriverais pas. Pas avec le souvenir de ma mère planant au dessus de moi, à jamais. Pourquoi tout était-il si cruel? Sa voix me manquait, son sourire me manquait, ses mains chaudes et maternelles me manquaient. Et cela ne faisait pas un jour.
Je ne sus combien de temps passa avant que je ne prenne conscience que je pleurais. Pas d'une façon violente, simplement doucement, en silence, de longues larmes incolores avaient roulé le long de ma joue. Par fierté, je les essuyais d'un revers de main, et je reportais mon regard sur l'océan, me forçant à respirer doucement, sentir chaque parfum que la mer apportait. Soudain, je me souvins que je n'étais pas seule, et je me tournai vers Warand. J'eus l'impression qu'il s'était approché, mais je ne saurais en être certaine. Je m'écartai de quelques centimètres, lui laissant la place de s'asseoir s'il le voulait. Je levai mon regard jusqu'à lui, lui demandant doucement, oubliant presque ma précédente agression. Pourquoi êtes-vous venu Warand? Je sais que nous devons nous marier, mais pardonnez-moi, j'ai.. j'ai besoin d'un peu de temps.C'était certainement pour cela qu'il était là. Me rappeler que la mort de ma mère ne me permettrait pas d'échapper notre mariage. Seulement, je n'avais pas eu la sensation qu'il voulait de ce mariage, et moi non plus. Pourquoi ne pas l'annuler alors? Si personne ne voulait de ce mariage, pourquoi nous enchaîner l'un à l'autre, nous forcer alors qu'aucun sentiment n’apparaîtra sans doute jamais? Si j'avais toujours entendu que les sentiments n'avaient pas de place dans le mariage, c'était possible néanmoins, mes parents en étant l'exemple parfait. Une montée de tristesse m'accabla. Oh mère... Pourquoi n'es-tu pas avec moi, alors que j'aie le plus grand besoin de tes conseils?
Et cela ne faisait pas un jour.
Et elle me manquait déjà. |
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| Sujet: Re: [FLASHBACK] here comes the rain again feat. warand Mar 15 Mai - 17:17 | |
| De toute évidence, Warand faisait encore la démonstration ici de son magistral talent à persuader une femme. Encombré de son grand corps musculeux, il ressemblait à une catastrophe ambulante dès qu’il s’agissait de parler avec une personne du sexe opposé, non pas parce qu’il était maladroite ou stupide, tout simplement parce qu’il ne comprenait pas leur mode de raisonnement. S’il était possible d’appeler cela un raisonnement, tout fonctionnait sur l’émotion, les sentiments et l’irrationalité. A dire vrai, il ne se donnait aucun mal pour comprendre comment parler à la gent féminine. C’était un soldat et un politicien, en aucun cas un séducteur ou même quelqu’un ayant envie d’aller vers elles. La réplique cinglante qu’il récolta alors qu’il pensait avoir trouvé le bon angle d’attaque pour la dissuader de faire une sottise le refroidi tout net. Il grinça des dents et baissa son bras. Il sentait déjà l’agacement vis-à-vis de cette petite chose augmenter en flèche alors qu’il ne l’avait même pas encore épousée, cela promettait une vie conjugale mouvementé. D’un coup, Warand se demanda ce qu’il voulait vraiment. Ce mariage n’était pas le sien, c’était celui de leurs pères, lui n’avait au final rien demandé. Cette réflexion fut bien vite annihilée par son intelligence, Warand voulait le pouvoir, tout comme son père, Léandra était un moyen d’en obtenir davantage, et il pouvait obtenir Léandra, donc du pouvoir, le syllogisme était imparable. Pourtant, cela l’agaçait de devoir épouser cette femme alors qu’il ne le voulait pas. Ne pouvait-il pas faire vœu de célibat ? En soi, il n’avait rien contre cette jeune fille. Son physique n’était pas déplaisant, et du peu qu’il en avait vu, elle n’était pas stupide. Cela ajouté à son héritage de Gardienne, beaucoup aurait ruiné un pays pour l’obtenir. Et Warand l’aurait fait, mais pas pour elle. Il l’aurait fait pour son père et pour sa tribu. En tant qu’individu, il n’existait pas, c’était un Stakka, son prénom même lui semblait inutile, ni lui ni son père n’avait jamais rien choisi de leur destin. Depuis leur plus jeune âge, ils s’étaient contentés d’aller là où la tradition et la Providence les menait, acceptant leur destin sans jamais se poser de questions sur ce qu’ils désiraient vraiment. En y réfléchissant bien, Warand aimait le pouvoir, il aimait sa position et le jeu qui en découlait. Il fallait savoir en apprécier les effets positifs et supporter les effets négatifs. La vie se déroulait ainsi, parfois, des épreuves surgissaient, ce mariage en était une pour Warand, la mort de sa mère en était une pour Léandra. A dire vrai, il ne pouvait pas vraiment comprendre ses larmes, il était trop dénué de sentiments pour comprendre que l’on puisse pleurer un mort. Ces larmes ne ramèneraient personne, elles étaient inutiles. Léandra aurait dû se réjouir que sa mère soit enfin libérée du monde obscène et ridicule des vivants. Cependant, ces larmes qui coulaient en fine perle sur ses joues n’étaient peut-être pas pour sa mère, mais bien pour elle. Sa mère était morte, et elle en souffrait, tout simplement parce que dans un égoïsme bien naturel elle aurait souhaité que les bons moments se poursuivent indéfiniment, telle ne pouvait être la vie. Rien ne durait jamais, ni le bon, ni le mauvais. Il fallait simplement savoir en prendre son parti, accepté, subir les turpitudes du destin avec courage. Léandra paraissait tellement fragile et faible, à des années lumières des gens que Warand fréquentait tous les jours, il en était, d’une certaine manière, déstabilisé. Il ressemblait à un surhomme tenant dans ses mains un objet en cristal qu’une pression trop forte aurait brisé, le but du jeu étant de le garder en un seul morceau le plus longtemps possible. Elle ne lui faisait pas confiance, cela se sentait, son mouvement vers lui ressemblait à celui d’un animal sauvage qui s’approche avec méfiance d’une main prétendant le nourrir. Elle se ravisa rapidement avec instinct. Néanmoins, Warand n’insista pas, de toute évidence, elle n’avait ni le courage ni la folie ni l’imbécilité nécessaire à un saut dans le vide. Une fois qu’elle se fut retournée, Warand ferma un instant les yeux et tenta de soupirer le plus discrètement possible. Elle sembla lui faire une place, cela démontrait au moins que sa présence ne la révulsait pas totalement ou bien qu’elle avait encore un degré de politesse suffisant pour ne pas l’envoyer balader. Peut-être se sentait-elle si seule aujourd’hui que même la compagnie de Warand devenait supportable. La blessure semblait réelle et profonde, sa hargne de tout à l’heure, si différente de ce que laissait supposer son apparence, en firent foi. Elle s’était trop attachée à sa mère pour la laisser partir. N’ayant jamais connu la sienne, Warand n’imaginait pas ce qu’elle devait traverser et d’ailleurs il n’y tenait pas, c’était la douleur de Léandra, pas la sienne, il n’avait pas la prétention de la lui enlever, de la soulager ou même de savoir ce que cela faisait.
-Et alors ? Jusqu’à preuve du contraire c’était un être humain. Tous les êtres humains connaissent l’échec. C’est à peu près la seule chose aussi invariable que la mort.
Warand s’avança vers elle, il se baissa, puis étala ses jambes immenses au-dessus du vide. L’un a côté de l’autre, le tableau semblait assez grotesque. Lui, si grand et colossal, avec cette kyrielle de cheveux sombre et ses épais sourcils, dégageant une aura de brutalité dérangeante et fascinante, son assurance couplée à sa totale indifférence pour ce qui arrivait dans sa vie et celle des autres inspirait une sorte de détachement absolu, une distance, un gouffre entre lui et les autres. Même son père avait reconnu qu’il n’existait pas plus froid et efficace calculateur que Warand. Son mépris pour tout ce qui pouvait arriver à lui et aux autres faisait de lui un soldat à la réputation d’inhumanité terrifiante, même pour un Stakka. Ses autres congénères aimaient les plaisirs de la vie, ils laissaient tous Warand froid, il ne voyait l’univers que comme une série de donnée objective qu’il fallait accepter avant d’agir. Il voulait voir le monde tel qu’il était et non tel que son esprit aurait voulu qu’il fut. Il s’en contentait avec une sorte de désinvolture lui donnant un sang-froid plus froid que n’importe quelle banquise. A côté de ce bloc de glace, Léandra semblait écrasée. Là où le regard de Warand se nourrissait d’ambition et avait foi en l’avenir, Léandra semblait tournée vers un passé nostalgique, une sorte d’idéalisation de ce qui avait été et ne serait jamais plus. Il fallait creuser en elle pour y trouver de la confiance, elle semblait déboussolée, sans cesse tributaire d’un guide, sans autonomie. En pensant à cela, Warand se disait que la mort de sa mère était peut être la meilleure chose qui était en train de lui arriver. Elle allait devoir se débrouiller seule, réfléchir seule et faire valoir son opinion propre. D’une certaine façon, elle était libre. Il s’agissait juste d’une période de sevrage. Si elle parvenait à traverser cette épreuve, nul doute qu’elle en sortirait bien plus forte. Elle déclara savoir qu’ils allaient se marier. Effectivement, c’était désormais pratiquement fait. Elle voulait du temps ? Bien qu’il ne parvienne pas à comprendre pourquoi, il fallait reconnaître que cela faisait sans doute trop en une seule journée. Perdre une mère et gagner un mari qu’on ne voulait pas et que la mère en question ne voulait pas, cela pouvait susciter une certaine animosité.
-Ne vous excusez pas Léandra. Il n’est pas dans mon intention de vous torturer avec ça.
Et surtout, lui non plus n’avait pas envie d’être ennuyé avec cela pour l’instant. La vie en couple lui faisait peur. Il avait peur de perdre sa liberté, se lier à quelqu’un n’était pas dans sa nature, c’était un homme de pouvoir et par définition, l’homme de pouvoir est toujours seul en dernier recours. Il se dresse entre lui et les autres la barrière du pouvoir, celle de devoir prendre des décisions compliquées impliquant la vie de milliers de personnes. Léandra semblait malgré tout bien plus seule que lui à cette heure. Elle n’avait plus ni son père ni sa mère. Il ne savait vraiment pas comment la réconforter, devait-il être en empathie avec elle ? Ou bien essayer de la raisonner un peu pour qu’elle sorte de ses lamentations ? Comme cela correspondait plus à son tempérament, il se dit qu’il avait plus de chance avec la seconde méthode. Une question vint cependant interrompre sa reflexion, que faisait-il là ? Si seulement lui-même le savait. Il avait agi sans vraiment y réfléchir, voir Léandra se diriger vers les côtes de l’infini l’avait inquiété, il l’avait juste suivie afin de s’assurer qu’il ne lui arrive rien.
-Je ne sais pas trop moi-même ce que je fais ici pour être franc. Je vous ai vu partir dans cette direction. Je savais que vous étiez très affectée par ce deuil. J’ai vu des gens sauter de ces falaises pour moins que cela alors je vous ai suivi, je ne comptais me montrer que si vous montriez des signes d’une envie de sauter. Ce que j’ai cru.
Elle semblait retenir ses larmes en face de lui. Cela pouvait se comprendre, elle ne voulait pas faire preuve de faiblesse face à un homme qu’elle n’estimait pas trop, qu’elle allait épouser et dont on savait qu’il était avide de pouvoir, ce que sa mère savait et qu’elle cherchait à réguler. De toute façon, ce n’était pas ces larmes qui allaient convaincre Warand de la faiblesse de Léandra, pour lui le seuil était dépassé. Autant lui éviter cette souffrance inutile.
-Laissez monter vos larmes si elles viennent. Si cela peut vous soulager d’une certaine douleur, ma présence ne doit pas l’empêcher. Vous avez ma parole que ce qui ce passe ou se dit ici restera dans mon esprit et n’ira nulle part ailleurs.
Sa parole ne devait pas valoir grand-chose dans le cas présent, ceci dit il n’avait rien de mieux à offrir à cette jeune fille totalement perdue dans le brouillard.
-Ma mère, je ne l’ai jamais connu. Elle est morte en me mettant au monde. Lorsque j’ai été en âge de réfléchir et de comprendre ce que cela signifiait, je me suis mis à croire que je l’avais tué, que j’étais son assassin. Je savais que ce genre de chose arrivait parfois même dans les milieux les plus distingués de Sheheron, pourtant, je n’arrivais pas à me sortir de l’esprit que j’avais assassiné ma mère. Je l’ai vidé de son sang en ouvrant une plaie béante dans son corps. Mon père et ma mère ne s’aimait pas, du moins, plus à l’époque de ma naissance. Je suppose que c’est pour ça qu’il ne m’en a jamais voulu. Malgré cela, toute ma vie durant j’ai eu l’impression d’avoir une dette envers lui.
Warand marqua une pause. En effet, le sentiment pour un jeune garçon d’avoir pris la vie de sa mère, tout insensible qu’il était l’avait fait souffrir. Non seulement parce qu’il s’agissait de sa mère, mais surtout parce qu’il ne la connaissait pas, il n’avait ainsi aucune raison de la détester ou de l’aimer, ni même aucun motif politique ou raisonnable à sa mort. Pourtant, d’une certaine façon, il avait pris sa vie
-Beaucoup des nôtres croient dans les esprits de la nature ou d’autres croyances. Je n’y crois pas. Je ne crois qu’en la Providence, la Destin ou la Fortune, appelez ça comme vous voudrez. C’est alors que j’ai compris que dans cet univers, toute chose n’arrivait que parce qu’une autorité le permettait en vue du plus grand Bien. Ce que vous, moi ou les autres considérons comme un mal n’en est peut-être pas un. Le fait est que je n’ai pas voulu tuer ma mère, qu’elle est morte. Etait-ce un mal ? Je ne crois pas, c’était un sacrifice. Elle a donné sa vie pour la mienne, j’honore ainsi son sacrifice en mettant le meilleur de moi-même dans ce que j’entreprends. Peu importe l’échec ou la réussite, je me contente d’essayer avec sincérité. Sa mort précoce m’a permis de réaliser la chance que j’aie que la Providence me permette de vivre. C’était une épreuve pour moi que de survire à la noirceur de mes pensées, à mes lamentations, et aujourd’hui, j’en suis devenu plus fort, plus résistant, meilleur. La Providence vous a laissé votre mère pour des raisons que nous ignorons, et pour des raisons tout aussi obscures, elle a décidé que son heure était arrivé. C’est ainsi, ce n’est pas injuste, ce n’est pas un mal, c’est pour vous une page qui se tourne et une autre qui commence. C’est la vie. |
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| Sujet: Re: [FLASHBACK] here comes the rain again feat. warand Mer 16 Mai - 15:30 | |
| → leandra & warand« here comes the rain again, raining in my head like a tragedy »Il mouva son grand corps aussi imposant qu'intimidant, et vint se poser tranquillement à mes côtés. Le regard planté sur l'horizon, je ne lui accordais qu'un léger coup d'oeil, alors qu'il prenait la parole. Il me pria de ne pas m'excuser, qu'il n'avait pas l'intention de venir me rappeler d'honorer mon engagement. Quelque part, j'en fus soulagée. Mais pourquoi était-il venu ici alors? Voulait-il tout de même garder un oeil sur son investissement? Certes, il aurait été fâcheux que je me brise sur les rochers en contrebas, alors que je devais représenter son tremplin vers le pouvoir. Fâcheux en effet. Je me renfrognais dans mon idée de le remercier, et finalement je demeurais silencieuse. Je sentais sa présence à côté de moi, et pur une quelconque raison, je m'interdisais le moindre mouvement, comme si j'allais me briser si je bougeais, ou si je l'effleurais. Il était en effet un grand homme. Il avait cette prestance, cette simple présence qui faisait qu'on avait à la fois peur de se retrouver face à lui, et que l'on en venait à envier le contact protecteur que pouvait procurer ses bras. C'était une sensation étrange, et malgré tout ce que l'on m'avait dit sur lui et sa famille, en cet instant, j'avais du mal à imaginer que c'était vrai. Sinon pourquoi serait-il venu après tout? Il n'avait pas l'air d'être homme à faire ce qui ne lui plaisait pas. Donc une partie de lui voulait être ici, sans aucun doute. Et quel intérêt y avait-il à veiller sur moi à part celui de s'assurer que je ne ferais pas de bêtises?
J'étais sans doute stupide. Il était là pour s'assurer que je ne meure pas, et qu'ainsi son plan ne tombe pas à l'eau. Néanmoins, j'étais étrangement tentée de croire le contraire. Il m'assura que je n'avais pas besoin de retenir mes larmes, et que rien de ce qui se passerait ici ne trouverait son chemin hors de sa mémoire. Si je lui en étais reconnaissante pour ça, il était hors de question que je lui donne satisfaction et que je le laisse me dicter ma conduite. Je ravalai ma peine difficilement, évitant son regard qui ferait fondre n'importe laquelle de mes barrières, et décidai de fixer un point lointain pour me donner le courage de ne pas craquer. Il reprit la parole alors que je gardais le silence. Je m'aperçus que c'était le premier vrai dialogue que nous avions, en tout cas en tête à tête, sans la présence de nos parents, ou d'une responsabilité. Quelque part, le savoir me détendit un peu, et j'écoutais plus patiemment ce qu'il me disait. Sa mère était morte lorsqu'il était né. Il parla ensuite avec aisance de sa relation avec son père, du fait qu'il essayait comme de se racheter auprès de son géniteur pour être responsable de la mort de sa mère. J'aimais bien sa façon de parler. Je sentais qu'il était sincère, qu'il voulait que je sache ces choses. Et puis, il était loquace, ce qui meublait le silence atroce qui m'entourait. Au moins, s'il parlait, je n'avais pas à le faire. Selon lui, ses parents ne s'aimaient pas, et c'était une des raisons pour lesquelles son père ne lui en a pas voulu. S'il n'avait pas directement tué sa mère, il en était d'une certaine façon responsable, et cela, son père devait le savoir. Je comprenais que quelqu'un puisse se torturer avec un tel sentiment de culpabilité.
Il reprit en abordant quelques généralités, dont les mots Providence, Destin me frappèrent. Etait-ce vraiment ce dont il était question? J'avais du mal à avoir un avis tranché sur la question, pas alors que tout semblait si noir. Si c'était tel qu'il le décrivait, alors à quoi bon tenter de faire des choix? Finalement, comment s'assurer que nos pensées même ne nous soient pas dictées par quelque chose de plus fort encore, quelque chose qui nous dépassait? Il posait le doigt sur quelque chose qui me fit réfléchir, aussi je gardais le silence quelques minutes après qu'il se soit tu. C'était la vie, avait-il dit. Mais c'était douloureux, c'était un vide. Si une quelconque force supérieure dictait nos actions, alors pourquoi ne faisait-elle rien pour améliorer nos cas, les injustices, les malheurs? Avait-elle besoin de pleurs, de tristesse, de martyrs? Cette notion dépassait l'entendement, mais lorsque je lui répondis, c'était avec un intérêt renouvelé. Et cette idée vous est supportable? Que chacune de nos actions n'en soit pas une, que finalement, nous ne devons notre vie ou notre mort à quelque chose qui nous dépasse? Moi cela ne me convenait pas. Cela ressemble à de l'esclavage pour moi. lui confiais-je en soufflant. Je repris, luttant contre mon instinct qui me disait de m'arrêter là. Si ce que vous dites est vrai, alors vous n'avez pas à vous en vouloir pour votre mère. Ce n'était pas votre faute, et vous n'auriez rien pu faire de toute façon... Et votre père doit aussi le savoir, c'est pour cela qu'il ne vous tient pas pour responsable. Etonnant. Qui consolait et qui était consolé à présent? J'eus l'impression d'avoir gagné du terrain, et d'avoir entrevu à travers son mur de protection, pendant ne serait-ce qu'une seconde. Je me rétractai aussitôt, pas peur de ce que je pourrais y trouver, et je lui dis, détournant le regard. Je suis désolée, cela ne me regarde pas. |
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| Sujet: Re: [FLASHBACK] here comes the rain again feat. warand Ven 18 Mai - 1:27 | |
| Warand suscitait toujours l’hostilité, sa réputation faisait de lui un être que l ‘on percevait comme un adversaire, un ennemi et un être animé d’intention hostile. En fait, il agissait simplement selon sa nature de conquérant, il ne détestait personne, il se contentait de servir ses intérêts et de jouer le jeu. Le moment qu’il vivait avec Léandra était une pause dans ce jeu prenant qu’était le pouvoir. D’abord, il était encore jeune et malgré son tempérament impitoyable et son ambition, il restait en lui quelques-unes de ces petites émotions de jeunesse faisant que l’on cherche à aider son prochain lorsqu’il a l’air dans une position de faiblesse. Pourtant, le sentiment d’hostilité qu’il inspirait à Léandra persistait, alors qu’il lui proposait charitablement de crever l’abcès maintenant face à quelqu’un qui ne s’en servirait pas, elle préférait refouler son chagrin. Seulement, Warand voyait bien qu’elle n’était pas taillée pour endurer ce genre de pression. Bizarrement, même s’il la connaissait très peu, il pouvait sentir les inflexions de son caractère et son analyse consistait à croire qu’elle ne pouvait pas tenir en elle-même un tel chagrin. Là encore, elle s’opposait à Warand, ce dernier pouvait conserver en lui ses sentiments pendant des périodes extraordinairement longues. Son père lui avait enseigné les exercices de relaxation et de respiration afin de ne pas perdre son calme pendant une bataille. Quelle préparation Léandra avait-elle suivie ? Il l’ignorait. La formation d’une gardienne devait bien inclure des exercices pour se calmer, pourtant, Léandra semblait y parvenir avec une certaine difficulté. Sa jeunesse la rendait sans doute très émotive, avec près de six ans de moins, du haut de ses quinze ans, elle ne pouvait prétendre à être une pierre tombale comme Warand, c’était naturel. D’abord, les femmes avaient beaucoup plus de mal à cacher leurs émotions, Warand pensait qu’il s’agissait là de leur instinct maternel, qui rendait les femmes plus prompt à ressentir les choses par l’affect. A dire vrai, tout cela n’était pas très clair dans son propre esprit. La vision des choses que pouvait avoir Léandra l’indifférait, un monde sans rapport de force, un monde apaisé et tranquille. Forcément, une personne peu préparé à côtoyer la mort telle qu’elle subissait un grave choc. Une Gardienne n’était peut-être pas supposée être familière de la mort. Warand connaissait très peu de chose sur le rôle exact que l’on confiait à la Gardienne, il savait simplement qu’elle gardait le secret des Dragons afin de s’assurer qu’ils ne tombent pas entre de mauvaises mains. Autrement dit, il ne fallait pas que des gens comme Warand ne puissent l’utiliser. A part cela ? Quelle était leur utilité ? Elles siégeaient au Conseil, certes, mais à quel titre exactement ? Warand s’était toujours interrogé sur le bien-fondé que les Gardiennes puissent accéder au conseil. Chacun sur cette île remplissait un rôle précis, il en était de même au Conseil. Le Chef des armés, le chef des Transaction, le Chef des guérisseurs, tous occupaient une fonction bien précise permettant de faire fonctionner l’île. La Gardienne, elle, ne servait objectivement à rien si ce n’est éviter que des créatures légendaires ne puissent être utilisées pour servir l’île. La famille de Léandra et sa mère en particulier n’avait pas souvent entretenu de bonnes relations avec les Stakka. Seul son défunt père avait esquissé par ce projet de fiançailles une alliance avec la tribu guerrière. Warand ne comprit pas vraiment quel était l’ambition du vieux Paragon lorsqu’il avait fait de Warand son trophée. Son père lui avait expliqué longuement comment on se servait des femmes en politique. Elle servait d’élément régulateur, elles neutralisaient les tensions entre deux familles par les alliances qui reposaient sur elles. Les hommes utilisaient la violence pour résoudre les conflits, par les mots ou par l’épée. On utilisait ainsi les femmes pour éviter un combat qui ne profitait à personne. Les liens d’affections qui naissaient ajoutaient la dose de sentiments inaliénable de la politique qui servait à tempérer les guerriers. Warand comprit donc qu’en offrant sa fille, le père de Léandra faisait aux Stakka un cadeau à double tranchant. Il faisait miroiter le secret des dragons, et il espérait secrètement placer un pion dans le jeu de celui qui serait probablement le prochain chef des Armées de Sheheron et qui, de réputation, était bien plus violent que son père. Cela ne dérangeait pas Warand qu’on tente de le piéger ainsi. De toute façon, il ne croyait pas que cela puisse fonctionner. Cela paraissait aussi absurde que l’idée que Léandra venait de formuler, selon elle, cette idée de Providence était synonyme d’esclavage. Pourtant, il suffisait de regarder autour de soi pour constater que l’homme n’avait qu’une marge de liberté très réduite dans cet univers. Il fut cependant soulagé de voir que pendant un moment, la douleur fut moins présente dans les yeux de Léandra, que la tournure métaphysique de la situation semblait intéresser.
- Le fait que cette idée soit supportable ou pas n’a pas beaucoup d’importance. Une idée est supportable tant qu’elle ne touche pas notre petit orgueil. Ce qui compte, ce n’est pas la dureté d’une idée, c’est sa vérité.
Warand prit une pierre dans sa main. Elle était petite et brune, couverte d’une sorte de fine poussière terreuse que l’on trouve sur ces falaises. Warand la jeta dans le vide, il observa la masse minérale rebondir sur la paroi abrupte avant de disparaître dans un bruit inaudible couvert par le bruit des clapotements de l’eau sur les récifs en contrebas.
-Avais-je le choix de jeter cette pierre ? Oui. La providence me l’autorise, ce n’est pas parce que rien n’arrive sans son consentement que nous ne sommes pas libres. Seulement notre liberté est limitée. Vous croyez que l’idée d’une chose nous dépassant et à qui nous devons notre vie ou notre mort est de l’esclavage ? Alors nous sommes tous éternellement esclave. Nous ne vivons pas par nous-même, vous avez eu besoin de vos parents pour vivre. Eux même ont bien du naître de quelqu’un, nous ne vivons jamais que par les autres. Pourquoi donc n’y aurait-il pas quelque chose de parfait au-dessus de nous ? C’est bien plus raisonnable que de croire à des vagues esprits de la nature ou de nos ancêtres.
Le terme d’esclavage arracha un sourire à Warand. Les gens qui ne possédaient aucun pouvoir n’avait aucune idée de ce qu’était l’esclavage le plus féroce. La liberté, la vraie, était en fait de n’avoir rien à décider. Malheur aux peuples dont les chefs ont des mains de beurres, c’est-à-dire ceux qui usent mal de leur liberté. La liberté suppose nécessairement d’être dur, exigeant vis-à-vis de soi-même, plus qu’un avantage, elle est un fardeau. Son père le lui disait souvent, en politique ou à la guerre, la seule liberté que l’on possède, c’est celle de perdre, pitoyable privilège. Elle tourna la discussion à son avantage avec une innocence qui désarma Warand. Au moins, pour son jeune âge elle était très vive. Sans le vouloir, warand ouvrit une brèche dans sa muraille mentale, une grande première pour cet homme qui ne relâchait sa vigilance que lorsqu’il était absolument seul. Le guerrier haussa un sourcil, sous ce corps frêle et cette tête triste se cachait en vérité un redoutable potentiel d’intelligence. Désarmé était bel et bien le mot adéquat, sans même s’en rendre compte, elle venait de renverser les rôles de ce dialogue. Elle semblait le conseiller et le réconforter alors qu’il n’en avait pas besoin. Alors que les larmes venaient à peine de sécher sur ses joues elle s’occupait déjà du passé de Warand afin d’en exorciser les vieux démons. Peut-être était-ce le rôle de la Gardienne, guérir les âmes, aider les peines que les décoctions et les potions ne réglaient pas. Une sorte d’arbitre dans ce champ de bataille permanent. Il resta impassible. Mais pas sans humour.
-Non, cela ne vous regarde pas. Pas plus que la mort de votre mère ne me regarde, ce qui ne m’a pas empêché de venir jusqu’à vous. Vous allez devoir me supporter tout le reste de votre vie, cela vous donne quand même le droit de savoir quelle a été ma vie.
Il avait éludé les remarques de Léandra. Il en était arrivé après des années aux mêmes conclusions, il n’était pas responsable de la mort de sa mère. Il n’existait pas de responsable, ainsi allait la vie. Elle se trompait en revanche sur l’attitude du père de Warand. Il lui en était reconnaissant non pas parce qu’il savait qu’il n’y avait pas de responsables mais bien parce qu’il l’avait libéré du poids de son épouse. Warand n’en souffrait pas, il avait plutôt tendance à comprendre son père. Pourquoi faire semblant d’être malheureux lorsqu’un ennemi meurt et qu’en plus, dans sa mort il apporte un fils fort et vaillant pour succéder à la tête de la famille ? Les Stakka ne vivaient que pour le pouvoir, ils pouvaient s’aimer, mais toujours à l’ombre de la politique de Sheheron. Leur réputation d’inhumanité venait de là. Ils pouvaient sacrifier leur famille ou eux même à un point rarement atteint de mémoire d’homme pour parvenait à leur objectif suprême : le pouvoir. Léandra ne tarderait pas à le comprendre.
-Mon père me tiens pour responsable. Seulement, la mort de ma mère l’avantageait, elle l’entravait dans ses ambitions. Si elle avait été vivante, mon père n’aurait jamais pu faire des Stakka une famille si puissante. Même si votre raisonnement se tient et qu’il est aussi le mien, mon père n’a jamais été trop intéressé par ce genre de considération. Quant à moi, je raisonne ainsi non pas pour faire du sentimentalisme ou me dédouaner. Cela me permet juste d’avoir une méthode rigoureuse d’analyse de la situation. La mort de ma mère, aujourd’hui, me laisse indifférent. Me torturer ne la ramènera pas, du reste, je ne souhaite pas la ramener, les morts sont morts, cela fait partie de la vie. Je l’accepte.
Il était l’heure de revenir à sa position initiale dans cette discussion. Il était censé faire en sorte malgré sa maladresse qu’elle aille mieux. Or, pour cela, il lui fallait accepter le fait que la mort ne constituait pas un mal, mais une étape normale de tout être vivant. Malgré la soudaineté du deuil, seule cette idée pourrait réellement la libérer. Certes, cela était douloureux, mais elle allait voir la mort bien plus souvent qu’à son tour au côté de warand. Si elle ne parvenait pas à mettre de la distance entre elle et les autres, elle ne survivrait pas très longtemps aux mœurs brutales des Stakka. Au moins, elle ne pleurait plus, non pas parce qu’elle se retenait mais parce que ses larmes semblaient taries. C’était peut-être un relatif succès.
-Chez les Stakka, nous fréquentons beaucoup la mort. Notre mode de vie est brutal du berceau jusqu’à la tombe, même pour les bien nés tels que moi. La moitié des enfants Stakka meurent avant d’atteindre votre âge. Cette existence change considérablement la façon de voir les choses. Les épreuves, les combats et les punitions font comprendre que la vie ne pèse pas grand-chose même si elle est précieuse. Surtout, nous ne connaissons ni le jour ni l’heure de notre mort. Je comprends votre tristesse, mais votre tristesse ne vous fera pas vivre plus longtemps pour honorer davantage la mémoire de votre défunte mère. Pas plus que les années où j’ai culpabilisé d’avoir tué la mienne ont fait qu’elle n’était pas morte en me donnant naissance. Les morts se moquent des larmes. |
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| Sujet: Re: [FLASHBACK] here comes the rain again feat. warand Sam 26 Mai - 12:22 | |
| → leandra & warand« here comes the rain again, raining in my head like a tragedy »Il m'avait répondu que nous nous contentions d'accepter ce qui ne touchait pas à notre petit orgueil. Etait-ce vraiment ce odnt il s'agissait? De notre propre orgueil? Je refusais de croire que tout le monde agissait par rapport à son propre orgueil.. Si c'était le cas, qu'es-ce que cela voulait dire pour nous? Que finalement, nous n'étions rien de plus que des sacs de viande, qui agissaient par instinct, sans penser aux conséquences, pour protéger ce précieux sésame que l'orgueil? Je ne pouvais pas m'empêcher de reconnaître qu'il y avait du vrai dans ses paroles, mais sa vision réductrice des choses m'offusqua. Ceci allait sans doute être un point clef de notre futur mariage. Nous n'avions pas la même vision des choses. Et devais-je penser qu'il avait raison, et le soutenir coûte que coûte? Ce n'était pas parce qu'il était plus âgé qu'il avait la science infuse. Pourquoi aurait-il raison sur tout? Il attrapa un caillou près de nous, créant un léger courant d'air, puis il la lança dans le vide. Je restais silencieuse, attentive au bruit que ferait la pierre. Mais je ne l'entendis pas. A se demander si elle avait réellement touché le fond. Commentant son expérience, il m'expliqua que nous dépendions tous finalement de quelqu'un, que nous le voulions ou non, puisque nous avions eu besoin d'eux pour naitre, et eux d'autres avant nous. C'était une sorte de cycle sans fin finalement, et en réalité, notre liberté à nous était finalement très restreinte. Pourquoi donc n’y aurait-il pas quelque chose de parfait au-dessus de nous ? C’est bien plus raisonnable que de croire à des vagues esprits de la nature ou de nos ancêtres. Ces mots se répétaient inlassablement dans ma tête, comme une évidence qui m'était dissimulée jusque là. Je me rendis aussi compte que si je continuais à l'écouter, je finirais par changer complètement. Il avait cette façon de parler et d'exprimer qui faisait qu'il était difficile de l'écouter sans s'accorder sur sa façon de voir les choses. Soulagée de m'en être aperçue, je me jurais secrètement qu'il était hors de propos qu'il réussisse à me changer, qu'il le veuille ou non, par ses propos si éloquents.
Si ma remarque finale concernant ses parents l'avait déstabilisé, il n'en avait montré aucun signe, à mon grand désespoir. Passé la colère et le chagrin momentanément, mon nouveau but était de voir de quel bois il était fait, quel genre de personne il était. Je me devais de le jauger, d'avoir un aperçu de ce que serait ma vie avec lui. S'il avait l’air d'être quelqu'un de droit, il semblait en revanche imprévisible. Et cette partie là me faisait peur. Comment étais-je supposée lui faire confiance si je ne savais pas quels seraient ses choix, comment il pensait? Et si mon rôle n'était pas de lui faire confiance, alors quel était-il? Il reprit la parole en m'annonçant que notre union prochaine nous obligeait d'une certaine façon à faire connaissance. Il avait dit exactement que nous passerions le reste de notre vie ensemble. Je n'avais pas réalisé jusqu'à présent à que point c'était vrai. On me l'avait dit, je l'avais deviné, certes, mais l'entendre venant de lui... Un frisson me parcourut de la tête au pied, me laissant indécise sur que penser de cette parole là. Il semblait s'être fait à l'idée. Etait-ce une bonne ou une mauvaise chose finalement? Mon père me tiens pour responsable. Seulement, la mort de ma mère l’avantageait, elle l’entravait dans ses ambitions. Si elle avait été vivante, mon père n’aurait jamais pu faire des Stakka une famille si puissante. Je me tournais vers lui, bouche bée. C'était sans doute la chose la plus froide qu'il ait dite dès le début de cette conversation. N'y aviat-il finalement que cela qui comptait, le pouvoir? Et rien d'autre? Là encore, je ne le croyais pas. Même si votre raisonnement se tient et qu’il est aussi le mien, mon père n’a jamais été trop intéressé par ce genre de considération. Finalement, peut-être n'étions nous pas si différents que je me plaisais à le penser. La mort de ma mère, aujourd’hui, me laisse indifférent. Me torturer ne la ramènera pas, du reste, je ne souhaite pas la ramener, les morts sont morts, cela fait partie de la vie. Je l’accepte.
D'une certaine façon, je ne pouvais m'empêcher d'admirer son détachement par rapport à cela. S'il en avait souffert, il s'était complètement remis, et il avait réussi à tourner la page. Y arriverais-je moi aussi? Comment pouvais-je y arriver? Il était bien plus fort que moi, bien plus expérimenté. Il avait vécu des choses qu'à l'entendre je ne pouvais pas imaginer, surtout à cause de mon jeune âge. Etais-je finalement condamnée à me sentir si... bizarre jusqu'à la fin de mes jours? Etait-ce ce que cette mystérieuse entité plus puissante que nous voulait faire de moi? Je ne voulais pas de ce qui m'arrivait, je ne voulais rien de ce qui m'arrivait. Et je crois que je me serais battue pour faire de ma vie ce que je voulais qu'elle soit. Oui. Mais ça, c'était avant la mort de ma mère. Un pincement au coeur m'étreignit et me coupa le souffle alors que son image s'imposait à moi. Lui l'aurait accepté, il aurait renoncé à se battre vainement finalement, et il aurait vécu comme il était poussé à le faire. Mais moi, le pourrais-je un jour? Il reprit la parole, voyant que je gardais le silence, en me parlant des Stakka. Je me rendis compte que je ne savais que très peu de choses sur eux. Et je me rendis aussi compte que ceux qui en parlaient n'en savaient pas plus que moi finalement. Je comprends votre tristesse, mais votre tristesse ne vous fera pas vivre plus longtemps pour honorer davantage la mémoire de votre défunte mère. Pas plus que les années où j’ai culpabilisé d’avoir tué la mienne ont fait qu’elle n’était pas morte en me donnant naissance. Les morts se moquent des larmes. Je sentais qu'il voulait que je mette tout cela derrière moi, que je fasse comme lui, que je tourne la page, que j'accepte ce qui venait de se passer, et ce qui se passerait dans le futur. Je risquais un regard vers lui. Je ne savais pas si j'en avais véritablement la force. Une bourrasque nous arriva, refroidissant les sillons que mes larmes avaient creusés. Pourtant, il venait d'avouer que lui aussi avait mis du temps à se convaincre qu'il n'était pour rien dans la mort de sa mère. Pourquoi voulait-il que j'arrive à la faire si rapidement? Lorsque je le vis tourner la tête vers moi, je ne fus pas suffisamment rapide pour me dérober à son regard. Ses yeux sombres avaient une telle force que je fus heureuse d'être assise. Au bout d'un instant, j'arrivais à décrocher mon regard du sien, et je le reportais sur l'océan, le trouvant bien plus paisible que le sien, qui grattait et brûlait telle une démangeaison. Pensez-vous vraiment que la seule chose pour laquelle les hommes se battent réellement c'est le pouvoir? N'y a-t-il donc pas d'autres valeurs, telles que l'amitié, ou bien l'amour? C'était mon avis. Mais en m'entendant prononcer ses mots après ses discours... Je sonnais comme une idiote. Je repris, avant qu'il ne réponde. Mes parents s'aiment... s'aimaient, contrairement aux vôtres, et cela n'a pas été un obstacle. Ma mère a gardé son rôle de gardienne, elle est restée fidèle à ses convictions. Ne pensait-il donc pas qu'il était possible de consolider amour et pouvoir? Amour et loyauté à ses convictions? Ou pensait-il simplement qu'aimer était une perte de temps, une souffrance inutile? Préférait-il dès lors se consacrer à faire l'honneur de sa famille et leur faire gagner un maximum de pouvoir? Je terminai, m'aventurant sur un terrain glissant. Le pensez-vous vraiment, repris-je, ou bien est-ce simplement une façade? Le silence se fit autour de nous après ses paroles. Je ne savais pas ce qu'il pensait, mais toujours était-il qu'il restait silencieux. Avais-je marqué un point?
Le soleil se couchait à l'horizon, enveloppant l'atmosphère d'une trompeuse chaleur orangée. Le vent se leva, toujours plus fort, lorsque tout à coup je me levais, déclarant qu'il était temps de rentrer. Je revenais vers mon passé, vers ma vie, acceptant tout ce qu'il s'était passé aujourd'hui. Mais je n'étais pas triste. Je me sentais seule, extrêmement seule, et démunie. Mais je n'étais pas triste, plutôt nostalgique. Je fis quelques pas pour me ramener dans les terres, sentant les cailloux sous mes sandales. Je me retournai enfin, fixant Warand qui avait fini par m'imiter. Je souris tristement en repensant au début de notre conversation. Je fis un pas vers lui, lui lançant avec un air espiègle: Vous n'avez pas vraiment cru que j'allais sauté, si? Il me regardait avec un air étrange. Parfois, j'oubliais qu'il était bien plus âgé que moi. Je n'étais qu'une gamine à ses yeux, alors tout ceci pouvait lui paraître puéril. Devant son air déconfit, mon sourire s'élargit, et je m'inclinais, prenant ensuite congé. Adieu maman, pensais-je ne mon fort intérieur. Tu me manqueras, mais j'y arriverai. Je serai la prochaine gardienne, et j'honorerai ta mémoire.
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