SHEHERON
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 (Flashback) le réveil du Dragon. (Pv Léandra)

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Warand G. Stakka

Warand G. Stakka
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MessageSujet: (Flashback) le réveil du Dragon. (Pv Léandra)   (Flashback) le réveil du Dragon. (Pv Léandra) Icon_minitimeDim 8 Avr - 16:10

[justify]Warand se trouvait dans ses appartements de la capitale qu’il partageait avec son épouse. Assis tranquillement dans son fauteuil, il regardait la petite table en face de lui. Le bois raffiné des suites du Palais du Peuple où les conseillers siégeaient lors de leurs séjours fréquents à la capitale ne lassait jamais Warand. Même si le confort spartiate des camps de ses hommes ainsi que les parcours composait son quotidien les trois quart du temps avec plus de bonheur, Warand appréciait ces quelques moments de détentes entre les joutes physiques d’entraînement et les joutes verbales au Conseil, bien plus sanglantes d’une certaine manière. Sur la petite table, un jeu d’échec posé avec soin s’offrait à sa vue. Les pièces finement travaillée par les ébénistes de l’île représentaient diverses figures, les pions en simple soldats d’infanteries, et les autres pièces à l’effigie des divers membres du Conseil. Jouer contre lui-même était l’un de ses petits plaisirs que Warand prenait le temps de s’offrir malgré les récents évènements qui avaient surchargés son emplois du temps. Il déplaça d’une main plutôt leste et agile l’une des pièces, puis se reconcentra. L’étude des positions ennemies étaient l’une de ses grandes spécialités tant en politique que dans les armes. Le secret de tout cela était l’information. Son père, qu’il repose en paix, avait laissé à sa mort un réseau d’informateur particulièrement efficace à la solde des Strakka de sorte que le Chef des Armées pouvait être informé de tout évènement important sur l’île en quelques heures, quelques jours maximum pour les points les plus éloignés. Les informations qu’il avait reçu quelques heures auparavant lui déplurent beaucoup. Son épouse –encore elle- venait de lui lancer pas moins de trois défis en l’espace d’une conversation. D’abord, elle discutait avec un ancien prisonnier qu’elle avait aidé par le passé à fuir la garde de l’île. La scène qui en avait suivi aurait pu être l’équivalent d’un combat à mort entre les deux époux. Ensuite, elle venait clairement de marcher sur son territoire en enrôlant plus ou moins des gens refusé par l ‘un de ses lieutenants et, apothéose d’entre les apothéoses c’était l’ancien prisonnier qu’elle chargeait d’entraîner ces hommes. Warand était-il calme ? Non, malgré sa main leste et son air pensif, il se retenait d’envoyer voler son échiquier à travers la fenêtre la plus proche et d’aller occire cette femme intenable. S’occupait-il de lui dire comment couver les œufs de dragons ? Non ! Alors pourquoi devait-elle à chaque fois le ridiculiser, l’humilier et le forcer à sortir de ces gonds. Il ne la comprenait pas, elle lui reprochait souvent d’être brutal et de privilégier la voie de la violence dès qu’il le pouvait mais au lieu de laisser le dragon dormir, il fallait qu’elle le provoque avec un bout de viande sanguinolent. Elle savait parfaitement que ce genre d’attitude le ferait exploser. Qu’ils ne s’apprécient pas beaucoup était une chose que Warand pouvait très bien comprendre vu les circonstances quelque peu glauque de leur mariage, mais entre un mariage politique de magouilleur –inutile de le cacher- ou les deux époux se parlent à peine et un affront aussi direct, il y avait un monde que Léandra venait de franchir, ce que son époux, dans sa grande bonté, lui rappellerait afin qu’elle ne fasse plus jamais cette faute. Du reste, elle passait tout son temps libre avec cet étranger, ce Markus, ce qui n’arrangeait rien à l’humeur du chef de guerre. Malgré les mésententes, le fait qu’un autre homme tourne autour de sa femme avait le don de l’irriter plus que le reste. Que ce Markus se trouve une épouse s’il en voulait une. Si même Warand avait pu se marier, tout le monde le pouvait. Pourquoi diable fallait-il que ce soit autour de sa femme qu’il rôde sournoisement ? A leur prochaine rencontre, il ne manquerait pas de lui faire savoir à ce chevalier en paille qu’il serait « sympathique » que le temps qu’il passe avec son épouse se réduise drastiquement aux entretiens diplomatiques, c’est-à-dire à presque rien vu que la Gardienne n’a aucun rôle à jouer dans ce domaine. Il prit dans sa main une pièce noire et s’apprêtait à la poser sur une case lorsqu’un domestique entra dans la suite et l’informa que sa femme arrivait. D’un coup, il serra la pièce dans sa main qui se brisa sous la poigne du colosse. Se calmer ? Il savait bien qu’il le fallait et pourtant, à chaque fois dans ce genre de situation il n’y arrivait pas. Lorsqu’elle entra, il se leva, inutile de poursuivre la série d’humiliation, la colère ne signifie pas le manque de respect. Il aurait été mal venu de reprocher à sa femme sa légèreté avec le protocole si lui-même n’y prêtait pas attention. Il fit signe au domestique de sortir. La colère se lisait sur son visage. Dans ces moments-là, il se montrait aussi blessant qu’il était blessé.

-êtes-vous au courant ? Le conseil vient de me démettre de mes fonctions. Il semble qu’il y ait un nouveau Chef des Armées sur Sheheron.

Le ton était resté relativement calme. Cela avait dû faire tiquer sa femme, Warand avait un système de colère très facilement identifiable. D’abord il commençait avec une remarque ironique, cela avait le don d’énerver les gens. Ensuite, il développait une histoire absurde et enfin il explosait. Depuis le temps, Léandra devait y être habitué.



-J’ai été très surpris car il ne s’agit pas d’un militaire de carrière. Pour tout dire, il s’agit d’une femme, d’environs un mètres 65. Certains disent qu’elle est svelte, avec un corps élancé et harmonieux. Son visage d »gage toujours une forme de solennité religieuse et surtout, elle a un regard vert translucide dans lequel on pourrait se perdre des heures en se demandant si c’est de la tristesse ou de la compassion qu’elle renvoie.

Il s’approcha un peu de sa femme, seulement deux mètres les séparaient l’un de l’autre.

-Vous n’imaginez pas quelle fut ma surprise lorsque j’ai découvert que je connaissais cette femme ! Et pour cause ! Lorsqu’on m’a dit son nom, j’ai cru que j’allais défaillir ! Il s’agirait d’une certaine Léandra Paragon. Je n’y aie pas cru, j’ai même failli faire fouetter le soldat qui me racontait ces sornettes. Jusqu’à ce qu’il m’explique une chose très intéressante.

Warand appuya bien le dernier mot. Là, le tonnerre allait frapper. Ce n’était plus qu’une question de temps. Les deux époux se regardaient les yeux dans les yeux. Warand ne baissait jamais le regard, il surplombait son ennemi avec ses yeux. Warand, dans les moments ne colère comme celui-ci ne faisait plus de différence entre sa femme et une armée ennemie. Il se contentait de réagir, il ne pouvait pas rester là sans rien faire alors que sa femme prenait des libertés avec le domaine militaire, le SIEN, sa chose, son œuvre. L’armée de Sheheron c’était lui, pas elle. Il ne supportait pas qu’on intervienne sans son accord. Le tonnerre éclata et la voix de Warand en fit trembler les objets présents dans la suite.


-Il parait que vous recrutez et entraînez des soldats que mes lieutenants ont refusés ! Pis encore, que vous les avez confiés à cet étranger, Markus ! Bon sang ma femme où vous croyez vous ? L’armée n’est pas une œuvre de charité ! Vous avez été la seule de ce Conseil à voter pour refouler à la mer les étrangers et maintenant vous leur donnez l’entraînement d’une milice parallèle ? Est-ce que, par tous les Dragons, vous avez perdu la raison ?!


La main de Warand parti toute seule s’encastrer dans un meuble qui se trouvait juste à côté de lui. Il sentait l’adrénaline monter, il se sentait partir, il fallait qu’il frappe dans quelque chose pour ne pas frapper sur sa femme. Non pas qu’il y aurait pris plaisir, seulement il ne frappait jamais les femmes, encore moins la sienne. Ce monstre de colère brute possédait quand même une morale et un sens très prononcé du respect. D’autant plus que l’action de sa femme, elle devait elle-même le reconnaître, était particulièrement stupide du point de vue de la simple raison. Le deuxième coup de tonnerre vint.

-Pourquoi croyez-vous que j’ai usé de tous les moyens techniques à ma disposition pour cacher notre dispositif militaire aux étrangers Léandra ? Pourquoi croyez-vous que j’ai envoyé de nombreuses troupes à l’autre bout de l’île dès que j’ai appris que des étrangers avaient accostés sur nos côtes ? Pour la même raison qui vous a poussé à vouloir les renvoyer à la mer bon sang ! Afin qu’ils en sachent le moins possible sur nous ! Votre nouvel « ami » Markus n’est qu’un pantin d’une puissance étrangère. Qui vous dit qu’il n’essaye pas de vous tirer des informations ? Vous êtes au Conseil, et comme dans cette île tout doit passer par lui, vous connaissez tous nos protocoles défensifs ainsi que des informations vitales pour un ennemi ! Sans parler du danger pour votre personne de fréquenter ainsi ce jeune homme.

Warand retira sa main du reliquat de bois, de nombreuses échardes dans le poing. Il ouvrit sa main ensanglanté et en retira les plus grosses sans broncher. Sa colère venait de retomber, il souffla. Ce genre de crises le fatiguait beaucoup et surtout, le rendait amer pour le reste de la journée. D’un autre côté, sa femme ne pensait pas à mal, il fallait qu’elle sache où était sa place. Ou, si elle voulait en sortir, qu’elle sache comment s’y prendre afin de ne pas faire de telles énormités. La charité qu’elle témoignait vis-à-vis de gens voulant défendre l’île était tout à son honneur, mais il fallait tout de même ne pas dépasser les bornes.


-Si certains hommes sont refusés à l’armée, ce n’est pas pour rien Léandra. La Guerre n’est pas un jeu, c’est un carnage, une atrocité. Certains aiment s’y complaire, j’en suis. D’autres la redoutent mais savent la faire. Certains y servent de première ligne et y meurent parfois atrocement. J’ai autant que vous à cœur le bien des gens de cette île, et c’est pour cela que la sélection pour entrer dans l’armée existe. Parce que certains hommes, une arme à la main, font perdre moins de temps si on les tue tout de suite que si on attend que l’ennemi le fasse.


Il retourna s’assoir dans son fauteuil, la douleur commençait à venir dans sa main, il la supportait, si personne ne s’en occupait, il laisserait la blessure telle quelle, il n’aimait pas perdre du temps à se soigner, surtout pour ce genre de blessures superficielle.

-Donc, ma femme, si vous n’aimez pas la décision d’un de mes lieutenants, vous serez gentille d’adopter seulement deux types d’attitudes. La première, prendre sur vous et la seconde, venir m’en parler pour que j’accède à votre requête et endosser la mort très probable de dizaines d’hommes. Je vous préviens de suite que si j’apprends que cet étranger entraîne ne serait-ce qu’un paysan à se défendre avec une fourche, il vous en cuira et je le ferais mettre au fer dussé-je risquer un incident diplomatique !
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Leandra R. Paragon

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MessageSujet: Re: (Flashback) le réveil du Dragon. (Pv Léandra)   (Flashback) le réveil du Dragon. (Pv Léandra) Icon_minitimeDim 8 Avr - 19:32



le réveil du dragon
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Aujourd'hui n'était pas une journée ordinaire. Aujourd'hui, Warand allait savoir ce que j'avais fait. Aujourd'hui, il allait pouvoir me dire ce qu'il pensait de toutes mes actions depuis l'arrivée des continentaux. Je savais que cela ne serait pas une partie de plaisir. Warand avait souvent tendance à s'emporter facilement. Et même si je lui avais cette fois donné toutes les raisons pour, une partie de moi pensait toujours qu'il finirait par comprendre pourquoi j'avais agi comme je l'avais fait. Même si parfois, j'avais moi même du mal à comprendre ces mêmes raisons. Je marchais dans Par Volen, la mâchoire serrée, anxieuse de la façon dont il allait prendre la nouvelle. Je l'imaginais déjà, me toisant de toute sa hauteur et de sa carrure imposante, me fixant de façon presque inconfortable, extériorisant sa colère et frustration. Certes, il avait toutes les raisons pour. Et je ne devais pas oublier cela. Tout avait commencé cette nuit là, lorsque je lui avais désobéi pour libérer Markus Blackrain. Si j'avais agi là par pur instinct, il s'était avéré que j'avais eu raison, surtout parce qu'il était l'émissaire de sa famille, et si je n'avais pas agi, il aurait sans doute été renvoyé chez lui en morceaux, ou pas renvoyé du tout. Et alors là, essayez de parler diplomatie avec la famille de l'homme que vous avez froidement assassiné. Même si en le libérant je ne savais pas qui il était, j'avais eu le sentiment de faire ce qui est juste, et j'espérais que Warand pourrait comprendre cela. Pour ce qui était du reste... Je n'avais pas réellement d'excuse pour ce que j'avais fait. Encore une fois, j'avais suivi mon coeur, ce que me reprochait souvent ma mère, ou même Valenna. Je n'étais pas faite du même matériau que mes ancêtres. J'étais plus sensible, plus guidée par mes sentiments que ma raison. Allais-je devoir y remédier un jour ou l'autre?

J'arrivais finalement près de nos appartements, à mon époux et moi. Nous vivons dans une petite retraite près du Palais du Peuple. J'observais le domestique entrer à pas précipités annoncer ma venue. Je n'avais nul besoin d'attendre qu'il revienne, et j'entrais. Warand était bel et bien là. Il se leva instantanément. Je le scrutais, essayant 'anticiper une réaction que les traits de son visage ne faisaient que confirmer. Il était en colère. Il prit la parole, feignant la surprise ironique que je ne lui connaissais que trop bien. Je soutenais son regard, me sentant néanmoins défaillir un peu plus lorsqu'il appuyait un mot particulier. Pour l'instant il était calme. Le calme avant la tempête, plutôt. Et c'en était encore pus effrayant. Je tentais de respirer, mais son regard bloquait n'importe lequel de mes mouvements. Et sa voix, sa voix vibrante, contenue mais encore calme ne me laissait pas le temps de répliquer quoi que ce soit. Vous n’imaginez pas quelle fut ma surprise lorsque j’ai découvert que je connaissais cette femme ! Et pour cause ! Lorsqu’on m’a dit son nom, j’ai cru que j’allais défaillir ! Il s’agirait d’une certaine Léandra Paragon. Je n’y aie pas cru, j’ai même failli faire fouetter le soldat qui me racontait ces sornettes. Jusqu’à ce qu’il m’explique une chose très intéressante. Il s'était approché, et je devais à présent lever les yeux pour soutenir son regard. Il était en position de force, il l'avais toujours été, et il le serait toujours.

Il avait avancé vers moi, et j'avais reculé de quelques pas, me heurtant doucement au mur de bois, empêchant une retraite. Brusquement et d'un ton beaucoup moins posé, il reprit, ses yeux lançant des éclairs. Il parait que vous recrutez et entraînez des soldats que mes lieutenants ont refusés ! Pis encore, que vous les avez confiés à cet étranger, Markus ! Bon sang ma femme où vous croyez vous ? L’armée n’est pas une œuvre de charité ! Vous avez été la seule de ce Conseil à voter pour refouler à la mer les étrangers et maintenant vous leur donnez l’entraînement d’une milice parallèle ? Est-ce que, par tous les Dragons, vous avez perdu la raison ?! Sa main siffla près de mes oreilles pour finalement aller s'enfoncer dans le mur juste derrière moi. Le coeur battant à tout rompre, je n'avais pas rompu le contact visuel, et j'essayais de calmer ma respiration, bel et bien présente maintenant. Présenté comme il le faisait, mes actions étaient impardonnables. C'était même quelque chose nommé "trahison" sur le continent. Même si le ton possessif qu'il employait ne me plaisait pas, je n'avais pas d'autre solution que m'écraser, attendant que sa colère ne retombe. La mention de Markus me surpris en revanche. Quelle importance cela avait? Etait-ce le fait que j'aie outrepassé son autorité qui le dérangeait, ou le fait que ce soit pour Markus que je l'aie fait? Aucune idée. La mention des Dragons m'aurait fait sourire en d'autres circonstances. Il ne savait rien des Dragons, il n'avait pas à les mentionner Jamais. Toujours est-il que je restais silencieuse, prenant une inspiration difficile sous la tension.

Il reprit en parlant de son rôle de protecteur pour l'île et que lui et moi servions les mêmes intérêts, avec simplement des méthodes différentes. J'en doutais très sincèrement. Nous n'avions pas la même vision des choses. Je sentais la colère monter en moi, tel le vent caressant la braise d'un feu naissant. Votre nouvel « ami » Markus n’est qu’un pantin d’une puissance étrangère. Qui vous dit qu’il n’essaye pas de vous tirer des informations ? Vous êtes au Conseil, et comme dans cette île tout doit passer par lui, vous connaissez tous nos protocoles défensifs ainsi que des informations vitales pour un ennemi ! Sans parler du danger pour votre personne de fréquenter ainsi ce jeune homme. Nous y voilà. Markus et son rôle dans l'histoire. Je serrais la mâchoire plus fort encore pour ne pas lâcher des mots que je pourrais regretter, et me contentais d'écouter ses autres plaintes, dans l'espoir de finir par y répondre un jour. Il retira sa main du mur, et il commença à retirer quelques échardes ensanglantées. Un frisson me parcourut de la tête aux pieds alors qu'il repartait d'asseoir dans son fauteuil. Je vous préviens de suite que si j’apprends que cet étranger entraîne ne serait-ce qu’un paysan à se défendre avec une fourche, il vous en cuira et je le ferais mettre au fer dussé-je risquer un incident diplomatique ! Je lui lançais un regard de défi. Qu'il le fasse donc. Si les morts sur sa conscience semblaient ne pas le toucher, mon manque de réaction pourrait peut-être le faire tiquer. Je savais bien qu'il ne pensait pas ce qu'il disait, ou du moins je l'espérais. Il avait déjà eu l'occasion d'agir de la sorte, mais il ne l'avait jamais fait. Quelque chose l'en avait empêché. Et ce même quelque chose l'en empêcherait encore si la situation se produisait.

Il resta silencieux un instant, et je m'avançais d'un pas, prenant à mon tour la parole. Vous avez raison, mon époux. J'ai dépassé les bornes en prétendant connaître les forces militaires mieux que vous, et je m'en excuse. J'ai simplement pensé que partager des choses que nous avions en commun permettrait de forger des liens. Cela ne se reproduira pas. Quant à la décision de Markus de garder ces soldats ou non, ce n'était pas de mon ressort. Ces points là étaient indiscutables, je ne pouvais pas le nier. Je pris une nouvelle inspiration. Ce que j'aie fait, je l'ai fait dans l'intérêt de Sheheron, vous le savez. Oui, je ne voulais pas que les continentaux viennent se mêler de nos affaires. Mais c'est arrivé. Et nous ne pouvons plus garder l'approche que nous voulions à présent, trop est en jeu. Il le savait. Je m'étais avancée encore d'un pas, et je m'étais accroupie près de son fauteuil. Je me tendis pour attraper sa main blessée, dont j'observais les lignes de sang. Et je sais ce que vous devez penser, mais je sais ce que je fais. Vous devriez avoir plus confiance en moi. Cette phrase sonnait étrangement moins rancunière dans ma tête qu'en vrai. Je savais que cette réponse ne lui conviendrai pas, aussi entrepris-je de m'expliquer et aborder le sujet sensible. Cela peut vous sembler étrange, mais, je ne crois pas que Markus soit un ennemi. Je le sentais se raidir et je repris. Il a eu maintes occasions de me nuire, et il ne l'a jamais fait. Il m'a même sauvé la vie une fois. Je ne peux pas affirmer que tous les continentaux sont comme lui, mais je crois qu'il n'est pas à craindre, Warand. Je crois... Je me stoppais et ne prononçais pas les "qu'on peut lui faire confiance." Ce serait demander implicitement à Warand de lui faire confiance, et il n'accepterait jamais cela. Je m'occupais un peu de sa main, tentant de la soulager au maximum, puis je me redressai, quittant ses côtés. Lui tournant le dos, je fis quelques pas, puis je lâchais brusquement. Je serai bientôt certaine de leurs intentions. Markus repart chez lui pour une quelconque célébration, et il m'a proposé de l'accompagner. Je me tournais vers Warand. Je vais l'accompagner, Warand. C'était dangereux, je le savais. Mais avais-je vraiment le choix? Pour protéger cette paix dont je voulais absolument, je devais être prête à me jeter dans la gueule du loup. Markus l'avait bien fait lui, alors pourquoi pas moi?
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Warand G. Stakka

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MessageSujet: Re: (Flashback) le réveil du Dragon. (Pv Léandra)   (Flashback) le réveil du Dragon. (Pv Léandra) Icon_minitimeDim 8 Avr - 22:30

Les confrontations entre Warand et Léandra ressemblaient à deux forces totalement opposées qui se rencontraient. Au final, elles finissaient par s’annuler. Durant tout l’orage, Léandra était restée de marbre, contenant des mots peut être plus durs que ceux de Warand. Il le savait parce qu’il commençait à savoir comment elle fonctionnait. Il pouvait voir son buste tenter de maîtriser la respiration saccadée et rapide, il pouvait sentir l’adrénaline circuler dans le corps de la jeune femme. A sa place, il aurait explosé mais elle, se contenait. Peut-être avait-elle peur de lui ? D’une certaine façon, oui. Cependant, malgré cette peur des réactions totalement imprévisibles de Warand c’était aussi le courage qui la faisait se placer devant lui, même pour des motifs stupides. Rien ne semblait les unir sinon les liens du mariage. Malgré son tempérament impulsif et violent, il voyait le monde tel qu’il était et utilisait sa logique, sa réflexion et sa raison. Léandra, malgré son calme et sa contenance n’agissait qu’en écoutant son cœur. Au départ, Warand avait pris cela pour du sentimentalisme, de la faiblesse que toutes les femmes possèdent plus naturellement. Une sorte de vice féminin auquel on ne pouvait rien par la raison et qu’il fallait réprimer. Il n’avait pas fondamentalement changé d’avis, mais cela prenait une autre tournure chez sa femme. Ce n’était pas qu’une faiblesse, c’était une sorte de force morale, d’affirmation des convictions qu’il ne pouvait s’empêcher d’admirer. Elle voyait le monde tel qu’il aurait dû être. Elle préférait user de douceur, c’était sa marque de fabrique, là ou Warand préférait les solutions brutales et radicales. Le problème de Léandra était d’après Warand qu’en politique, voir le monde tel qu’on voudrait qu’il soit était la pire des choses possibles. Sa femme s’accrochait à toutes les chimères des idéalistes. La paix était de loin la plus dangereuse. La paix était un mensonge, par un raisonnement assez tordu, la paix avait fini par signifier pour Warand la simple absence de guerre. Les réponses de sa femme l’agacèrent excepté la première qui le fit réagir. Il tourna la tête vers sa femme. Comme d’habitude, elle mélangeait des mots et une posture humble avec un courage très audacieux. Cela dit, l’idée qu’ils puissent partager des choses en commun ne lui était jamais venu à l’esprit. Il n’avait jamais vu les choses sous cet angle. Le mariage était certainement plus dur pour elle que pour lui. Toute sa vie, le mariage avait été pour Warand un moyen de tisser un réseau d’influence efficace, trouver la bonne personne était trouver le meilleur parti. En cela c’était une réussite totale, aucun parti n’était plus intéressant qu’un Gardienne pour quelqu’un qui convoitait le secret des dragons. Jamais Warand ne s’était mis à la place de Léandra, le mariage avait été pour elle un vrai sacrifice, peut-être la destruction de nombreux rêves qu’elle chérissait avant. Le poids de cette tâche devait être difficile à porter même pour quelqu’un qui a autant de caractère et de contrôle de ses émotions. Elle devait simplement chercher à se rendre la vie plus agréable, ce que le Chef des Armées pouvait parfaitement comprendre. D’une certaine façon, cela ne lui couterait pas grand-chose d’essayer de rendre la vie plus facile à sa femme sur certains points. Cela le calma un peu de voir que sa femme faisait un pas vers lui aussi directement, même si son initiative assez sotte lui déplaisait. Elle admettait sa faute et même s’il était rancunier et qu’il avait été blessé dans son amour-propre, ce genre d’entorses n’entrait pas dans les fautes impardonnables. Elle s’approcha de lui. Même s’il avait le pardon aussi facile que la colère, il n’en restait pas moins un être très bougon. Elle s’accroupie juste à côté de lui. Il avait la tête tourné de l’autre sens et ne la regardait pas. Il appréciait lorsqu’elle faisait cela. Sa douceur l’apaisait et il se sentait plus léger. Il ne le montrait pas, il gardait un visage fermé, les sourcils froncés mais ses muscles se détendaient, il se laissait plus aller. L’image était assez édifiante, cet immense homme soigné par cette femme si fragile en comparaison, en d’autres termes, une femme qui tentait d’apprivoiser un grand fauve, capable d’arracher la tête d’un coup de patte au moindre faux pas. Elle s’attardait sur sa main, soulageant la douleur qui partait de sa main jusque dans ses tempes. Il soupira non pas de lassitude mais…D’autre chose. Les réponses de sa femme furent accueillies moins mal que les précédentes. De toute évidence, leurs idées étaient radicalement opposées. La vision du monde n’était pas du tout la même. Malheureusement il pensait que la vision de sa femme ferait courir l’île à la catastrophe.

-Je… J’accepte vos excuses…

L’intérêt de l’île ? Oui, sa femme avait raison, tisser certains liens avec les continentaux étaient essentiels. Warand le savait, seulement sa femme avait toujours un problème de retard. Son intelligence était grande mais sa perception trop sentimentale des choses brouillait son jugement. De plus, elle n’avait pas été formée par des combattants. Le mode de pensé pacifiste de la plus part des Gardiennes ne valait plus rien à l’heure actuel. Il ne se justifiait plus. Warand se décida enfin à regarder sa femme avec un visage plus serein.

- Léandra, vous êtes loin d’être stupide, seulement vous ne prenez pas la peine de réfléchir plus avant. Lorsque vous avez voté contre l’accueil des occidentaux vous aviez raison sur le fond : les continentaux ne doivent pas se mêler de nos affaires. Seulement, on ne pouvait pas les ignorer. Votre vote n’avait pas de sens. Aujourd’hui, nous sommes obligés d’avoir des relations avec eux. Il faut dépasser cette évidence et voir plus loin que cela. Je me fiche de ce qui se passe sur le continent. Seulement, le continent va rapidement apporter une grande importance à ce qui se passe sur cette île. Je ne cherche pas à construire une relation d’amitié avec les occidentaux. Il faut que nous soyons pour eux un partenaire crédible, crédible dans le sens où nous ne serons pas simplement un bout de terre qui va se laisser contrôler. Pour cela, il faut être un danger, il faut que nous soyons menaçant dans de justes proportions. Les alliances ne doivent être que politiques. Vous avez raison, il y a trop en jeu, et c’est pour cela qu’il faut s’en tenir au strict nécessaire et ne pas prendre des initiatives douteuses.

Le reproche qu’elle lui fit sur la confiance lui fit hausser un sourcil. Elle n’avait pas tort. Warand avait une confiance limité dans son jugement car il la trouvait trop sentimentale dans les actes importants. Il pouvait lire à travers elle que cela la vexait réellement qu’il ne lui accorde pas plus d’importance que cela dans ses prises de positions. Il ne le faisait pas vraiment volontairement l’essentiel du temps. Il exprimait simplement un désaccord, souvent de manière forte et affirmé. Pourtant, il fallait se rendre à l’évidence, elle méritait qu’on lui fasse plus confiance. Certes, ils ne s’appréciaient pas énormément mais il fallait l’avouer, Léandra avait toujours été une femme exemplaire. Si ses reproches sur le plan politiques étaient nombreux, sur le plan strictement personnel, les écarts étaient minimes. La preuve, elle soulageait sa main alors qu’il venait de déchainer sa colère contre elle. Pourtant, le visage de Warand ne changeait pas d’expression, il souriait rarement et s’enfermait dans une carapace infranchissable comme son père le lui avait appris. Il ajouta d’une voix courroucée.

-Je ne demande qu’à vous faire plus confiance ma femme. Seulement vous l’avez dit, il y a trop en jeu. Je ne hurle pas sur vous à en faire exploser les murs parce que j’y ait goût. Seulement, si je laisse passer certaines choses, je passerais pour un faible aux yeux du Conseil et surtout aux yeux des étrangers. Or le meilleur moyen de retarder une guerre c’est de paraître puissant. Un pays dont on croit que le chef de guerre est faible est bien plus souvent sujet aux attaques de ses voisins. Nous sommes mari et femme, toutes vos actions rejaillissent sur moi et inversement. Lorsque l’un de nous commet une erreur, la crédibilité des deux partis est entachée. Je suis en position de force au Conseil et pour le rester il faut absolument que je contrôle le plus possible chacun de ses membres. Si les étrangers pensent que je ne peux pas maîtriser ma propre femme alors qu’ils m’assimilent à ce qui ressemble à un chef, quelle sera la crédibilité de nos ambassadeurs ? Zéro.

Lui et sa femme ne s’entendait pas non plus sur une question très épineuse. Markus, le prince héritier d’une nation étrangère. Lorsqu’elle commença à en parler, les flammes se rallumèrent bien vite dans les yeux de Warand. Pour l’instant, rien de susceptible de provoquer une colère conséquente. Pourtant, ses muscles se raidirent, il tourna de nouveau la tête et souffla avec mépris, non pas envers sa femme mais envers le jeune prince. De toute évidence la Gardienne s’était lié d’amitié avec lui. Cela lui déplaisait au plus haut point. Malgré ce que disait Léandra, les soupçons de Warand ne s’apaisaient pas. Elle commença une phrase qu’elle ne termina pas. Pourtant, Warand n’était pas idiot, il savait ce qu’elle voulait dire. Tout comme sa femme savait qu’elle perdrait définitivement l’attention de son mari si jamais elle osait prononcer les mots fatals. Cette preuve d’intelligence poussa Warand à écouter jusqu’au bout sa femme. Elle ne se donnait jamais la peine de ménager son homme si elle n’avait pas quelque chose d’important à dire. Ses petites anecdotes ne firent que réveiller plus la bête. Le ton se fit un peu plus dur et surtout acide dans sa réponse, comme si il tachait de masquer le fait qu’il n’appréciait pas trop le fait qu’un étranger puisse en fait connaître sa femme mieux que lui-même.

-Une fois encore, ma femme, vous faites erreur à la fois sur ce que je pense et sur l’analyse qu’il faut avoir de la situation. Si vous voulez le fond de ma pensée, je me moque bien de savoir si votre garçonnet est un ami sincère ou un espion pur et simple. Peut-être avez-vous raison. Seulement votre prince ne décide de rien. Et quand bien même il déciderait, cela n’y changerait rien. La bonne foi ne fait jamais une relation d’Etat à Etat. Ce sont les intérêts qui les guident. Notre île est riche et recèle des secrets qui apportent un certain pouvoir. Si le souverain de votre Prince est sincère et qu’il refuse de s’en emparer alors quatre autres rois se chargeront de le prendre et, au final, son propre royaume en pâtira. C’est simplement une stratégie différente, on essaye de nous amadouer. Je suis prêt à parier que d’ici peu, ils nous proposeront des accords commerciaux, des droits de circulations sur notre territoire maritime, petit à petit, l’oiseau fera son nid. Peut-être même que nous pourrons l’utiliser, nous y avons sûrement intérêt. Mais ne soyez pas dupe ma femme, tout ceci est une manœuvre, peut-être pas de cet individu en particulier, mais du jeu des Etats, soyez en sure !

Elle laissa sa main et se releva. Généralement, c’était assez mauvais signe, lorsqu’elle cessait d’utiliser la tendresse, cela signifiait que Warand allait être mis devant le fait accompli et que, le fait accompli dont il serait question n’allait pas du tout lui plaire. Elle commença à évoquer le fait que Markus allait rentrer chez lui pour célébrer une fête ou un de ces machins de continentaux. Lorsque Léandra lui annonça la couleuvre ou plutôt le python qu’il devait avaler, Warand écarquilla les yeux en la regardant. Jusqu’ici, la plus part des rancœurs purement personnelles et les questions de jalousies avaient pu être évité parce que toutes les erreurs de sa femme trouvaient aussi un fondement politique qui passait avant, permettant de ne pas trop ouvrir de douloureuses plaies. Pour elle comme pour lui, attaquer sur ce terrain pourrait prendre des heures, la jalousie de Warand n’ayant virtuellement aucune limite. Seulement là, il ne pouvait pas rester là sans rien dire, il s’agissait de sa femme, invité par un ambassadeur étranger, avec lequel elle passait du temps, jeune garçon et en plus prince étranger. Tous les paramètres pour qu’un mari jaloux se manifeste avec véhémence étaient largement réunis. Après la surprise de cette révélation, la colère l’emporta à nouveau. Cette fois-ci il resta assis et se contenta de serrer les poings, il craqua les jointures de son cou. En plus, envoyer un dignitaire aussi important aussi loin pouvait mettre sa femme en danger. Il l’acceptait très difficilement. Il s’étrangla de rage face à cette situation.


-Allons donc ? Allez savoir pourquoi c’est vous qu’il a demandé d’accompagner alors que nous avons un chef de la diplomatie, dont le poste a été créé justement spécialement pour les relations avec l’extérieur ! Vous souhaitez assumer tous les rôles à vous toute seule ma parole ! C’est étrange car cette fois-ci, je discerne très mal quels liens cela nous permettra de tisser, en tout cas pour moi. Les liens que le Prince aimerait tisser avec vous en revanche me paraissent plutôt clairs ! Léandra, vous avez épuisé une grande partie de mon maigre capital de patience et de tolérance en l’espace d’une discussion avec un seul sujet. Permettez-moi de vous dire que ça commence sérieusement à me donner des envies de meurtre !


Si tout à l’heure il s’était emporté à propos de la perspective d’envoyer le prince dans un cachot à la moindre faute, il recommençait à considérer cette fois-ci très sérieusement la question. Cette demande comme ça, à la dérobade sans même demander son avis à Warand ne faisait que faire baisser le jeune prince dans son estime. Quant à Léandra, pourquoi avait-elle eu besoin d’accepter cette demande ? Voulait-elle fuir temporairement son île ? C’était possible. C’était à la rigueur acceptable, mais dans des conditions pareilles, il fallait protester ne serait-ce que pour la forme. Bien qu’à cela s’ajoutait la perspective que sa femme soit loin de lui, invité par un jeune homme qu’il n’aimait pas des masses et dont les intentions étaient pour le moins douteuses. Il posa sa main indemne pour masquer ses yeux et hochait imperceptiblement la tête.

-De toute façon, au point où nous en sommes, plus rien ne m’étonnera aujourd’hui. S’il vous reste d’autres surprises de ce genre à me dire, profitez que je sois assis, ma lassitude me fera casser moins de mobilier et nous ferons quelques économies…
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Leandra R. Paragon

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MessageSujet: Re: (Flashback) le réveil du Dragon. (Pv Léandra)   (Flashback) le réveil du Dragon. (Pv Léandra) Icon_minitimeLun 9 Avr - 4:44



le réveil du dragon
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Même s'il avait accepté mes excuses, j'avais la sensation que rien n'avait changé. Je savais ce qu'il pensait de moi, et il ne me tenait pas en haute estime. Nous étions si différents, si opposés qu'il était impossible finalement que nous nous entendions bien. Et pourtant, ces différences radicales lui permettaient de lire en moi comme personne auparavant. Il semblait savoir qui j'étais, savoir ce qui me touchait. Mais pourquoi ne pouvait-il pas comprendre les raisons de mes actes? Pourquoi devais-je m'expliquer à chaque fois? Il avait repris en parlant du premier vote contre les étrangers, disant que j'avais eu raison de votre contre leur présence. Oui, je le savais. Mais revenir sur le passé ne nous emmènerait pas très loin, surtout que ce qui était arrivé était arrivé, plus rien ne pouvait le changer maintenant. Mais s'il était d'accord avec moi sur ce point, pourquoi ne l'était-il pas sur mes méthodes? Je ne cherche pas à construire une relation d’amitié avec les occidentaux. Il faut que nous soyons pour eux un partenaire crédible, crédible dans le sens où nous ne serons pas simplement un bout de terre qui va se laisser contrôler. Pour cela, il faut être un danger, il faut que nous soyons menaçant dans de justes proportions. Les alliances ne doivent être que politiques. Vous avez raison, il y a trop en jeu, et c’est pour cela qu’il faut s’en tenir au strict nécessaire et ne pas prendre des initiatives douteuses. Cette phrase me laissa si désarçonnée que je ne trouvais rien à lui redire. Mais bien sûr. J'avais toujours supposé que la discussion était son but pour empêcher la guerre. La encore, c'était un schéma que je lui collais à la peau, mais qui refusait d'adhérer. Il n'était ps un homme de parole, le fait que l'on ait cette conversation était même déjà surprenant. Il n'était pas homme de discussions interminables, sauf si elles avaient un but. Il pouvait ne as nécessairement le montrer, mais je croyais avoir cerné quelques aspects de sa personnalité depuis que nous étions mariés. Il devait penser qu'en me confrontant ainsi sur mes erreurs, il me dominerait, il me ferait savoir qui avait la force d'agir ici. Et la seule raison pour laquelle il ferait cela, c'était parce qu'il me redoutait, d'une certaine façon.

La conclusion de cette pensée m'aurait fait sourire s'il ne se tenait pas juste devant moi. Nous étions si différents après tout, il se pouvait que je ne le connaisse pas aussi bien que je ne le prétende. Lorsqu'il était impatient et impulsif, j'étais calme et docile. Lorsqu'il voulait tout résoudre par une main armée, j'était prompte à l'entente cordiale et la diplomatie. Lorsqu'il était brutal, colérique et enflammé, j'étais douce et glaciale. Comment deux êtres aussi différents pouvaient-ils cohabiter? J'avais souvent pensé à lui demander quelle était la véritable raison de notre mariage, mais j'avais peur de la vérité. Il fallait croire que je n'étais pas si courageuse que ça, après tout. Et puis, avec le temps, on se fait aux choses les plus improbables, et en y repensant, nos conversations avaient quelque chose de constructif. Ma soeur Valenna m'avait autrefois dit que la seule façon de créer une chose nouvelle, c'était de se faire rencontrer deux entités complètement opposées. Etait-ce possible qu'elle ait raison?

Il insista ensuite sur le fait qu'il devait maintenir une certaine autorité. Je hochais la tête, comprenant ce qu'il signifiait par là. Tout à coup, mes actes me parurent si stupides à a lumière de ce qu'il disait que j'en aurais rougi. Il avait ce don là aussi Warand. Réussir à convaincre, d'une façon que je n'avais jamais vue, et à retourner son adversaire contre ses propres arguments. Même si je ne connaissais son jeu, j'avais encore du mal à y palier. Nous sommes mari et femme, toutes vos actions rejaillissent sur moi et inversement. Lorsque l’un de nous commet une erreur, la crédibilité des deux partis est entachée. Je suis en position de force au Conseil et pour le rester il faut absolument que je contrôle le plus possible chacun de ses membres. Si les étrangers pensent que je ne peux pas maîtriser ma propre femme alors qu’ils m’assimilent à ce qui ressemble à un chef, quelle sera la crédibilité de nos ambassadeurs ? Zéro. Je prenais une inspiration, me devant d'acquiescer sur ce point. Nous étions deux à présent, et même si la situation ne me convenait pas, il n'était pas dans ma nature de gâcher les choses que j'entreprenais, et je devais donc faire de mon mieux pour que ce mariage tienne la communauté ensemble. Puisque nous étions si différents, si nous arrivions à montrer que nous pouvions vivre ensemble, alors n'importe qui le pourrait. C'était un peu le message. Mon message.

Ce que je lui reprochais en revanche, c'était de tout vouloir régler par la violence. Il avait été élevé comme cela, mais il y avait d'autres façons de résoudre les conflits. S'il ne voulait pas les voir par lui même, je devais lui ouvrir les yeux, c'était mon devoir, en tant que Gardienne et femme. Mon comportement était peut-être basé sur des sentiments, mais le sien était trop inhumain, il ne prenait pas le temps de peser le pour et le contre avant d'attaquer qui que ce soit. Ces continentaux n'étaient pas comme nous, et il serait stupide de créer des tensions alors que nous ne les connaissions pas. Seulement, je devais reconnaître que ses arguments avaient du sens. Je suis prêt à parier que d’ici peu, ils nous proposeront des accords commerciaux, des droits de circulations sur notre territoire maritime, petit à petit, l’oiseau fera son nid. Peut-être même que nous pourrons l’utiliser, nous y avons sûrement intérêt. Mais ne soyez pas dupe ma femme, tout ceci est une manœuvre, peut-être pas de cet individu en particulier, mais du jeu des Etats, soyez en sure ! Je frissonnais. Si j'avais tendance à vouloir voir le bien partout, il était poussé à voir le mal à chaque coin. Et s'il parlait beaucoup pour s'expliquer, j'étais moins loquace. Deux nouvelles différences. Deux nouvelles différences drastiques. Les questions qu'il soulevait étaient légitimes, mais je ne voulais pas croire que Markus était comme il le décrivait. Depuis quelques temps, il était devenu la corde sensible de nos dialogues. De quoi Warand avait-il peur? Qu'il essaye de s'infiltrer parmi nous en se montrant amical? Qu'il essaye de glâner le plus d'informations? Oui, c'était exactement de cela dont il avait peur. Mais encore une fois, j'étais certaine qu'il n'était pas comme ça, et s'il avait passé tout le temps que j'avais passé avec lui, il le verrait aussi. Seulement, ça n'était pas un argument facile à lui faire avaler maintenant. Pour plus tard.

Vous souhaitez assumer tous les rôles à vous toute seule ma parole ! C’est étrange car cette fois-ci, je discerne très mal quels liens cela nous permettra de tisser, en tout cas pour moi. Les liens que le Prince aimerait tisser avec vous en revanche me paraissent plutôt clairs ! Léandra, vous avez épuisé une grande partie de mon maigre capital de patience et de tolérance en l’espace d’une discussion avec un seul sujet. Permettez-moi de vous dire que ça commence sérieusement à me donner des envies de meurtre ! Cette réaction là, je l'avais anticipée. Sauf la partie concernant les envies de meurtre. Je me retournais vers lui, m'avançant d'un pas, plaidant ma cause. La seule qui peut remplir cette mission c'est moi. Si les rôles étaient inversés, emmèneriez-vous chez vous quelqu'un à qui vous ne faites pas confiance, ou quelqu'un que vous connaissez? Il ne tentera rien, il sait que c'est stupide. Réfléchissez, Warand.. Je me stoppais un instant, réfléchissant à comment je pourrais y mettre les mots. Il ne tenterait rien, que ce soit pour attenter à ma vie, ou pour quelque chose de plus, disons personnel. Je pourrais les rencontrer, réussir à mettre un visage sur ces noms. S'ils ne sont pas dangereux, eh bien nous n'aurons plus à nous inquiéter, et ainsi, ce premier geste permettra d'entamer une bonne relation avec eux. Je m'arrêtais à nouveau, pesant le poids des mots que je m'apprêtais à lui dire. Et s'il s'avère qu'ils sont dangereux, vous pourrez passer des journées entières à me rappeler à quel point vous aviez raison, lorsque je reviendrai. Si je revenais vivante toutefois. Il ne fallait pas se faire d'illusions, c'était l'inconnu. Et difficile de se préparer à l'inconnu lorsque l'on ne sait pas ce qu'il cache. J'avais la sensation d'avoir marqué un point. Histoire d'enfoncer encore plus le clou, je terminai, d'une voix ferme. Il faut à un moment que l'un des deux parties prenne des initiatives, sinon rien ne bougera. Et puis, ce n'était pas une question. J'aurais pu choisir de partir sans que vous n'en sachiez rien, mais j'ai préféré vous le dire. Ma décision était prise depuis longtemps. S'il me respectait un tant soit peu, il ne m'empêcherait pas d'y aller. Audacieux, certes. Allez savoir pourquoi, mais sa dernière intervention si lasse permit à un sourire volatile de flotter sur mon visage pendant une seconde.
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Warand G. Stakka

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MessageSujet: Re: (Flashback) le réveil du Dragon. (Pv Léandra)   (Flashback) le réveil du Dragon. (Pv Léandra) Icon_minitimeMer 11 Avr - 19:05

La jalousie empêche souvent de voir les avantages que l’on peut tirer d’une situation. Malgré une intelligence brillante pour deviner les intentions hostiles de ses adversaires, Warand manquait souvent des opportunités intéressantes à cause de son orgueil. Il fallait l’admettre, ce voyage en constituait une. Elle soulevait un point d’une importance cruciale, Markus avait confiance en elle. Et cela, pouvait parfaitement servir les objectifs de Warand. Pourtant, quelque chose le poussait à désapprouver ce voyage, une sorte d’envie de garder auprès de lui ce qui constituait théoriquement sa moitié, son partenaire le plus sûr. La voir partir, c’était prendre le risque que ses convictions contraires se renforcent mais aussi qu’elle décide de ne pas revenir. Warand en doutait, le sens du devoir de sa femme étant très prononcé, jamais elle n’abandonnerait son peuple même pour une vie meilleure. Son mariage en était la preuve. Elle n’aimait pas Warand, au-delà d’un sentiment amoureux, aucun des liens d’amitié nécessaires à un mariage paisible faute d’être heureux ne les réunissait. Pour tout dire, il ne s’était vu que quelques fois avant d’annoncer leurs noces. Pourtant, elle subissait chaque mouvement d’humeur, d’orgueil et de véhémence de son mari chaque jours sans broncher. Elle faisait face à un homme qui ne la comprenait pas. Il fallait l’admettre, la façon d’aborder la politique de sa femme le dépassait. Elle cherchait le bien chez tout le monde, y compris chez les plus sanglants et horribles personnages, comme son mari. D’ailleurs, il était certain que finalement l’acceptation de ce mariage était dans ce but, faire ressortir ce qu’elle voyait comme un bien chez son époux. La lucidité n’avait jamais été son fort, malgré tous les efforts de Warand pour l’y initier. Il ne savait que trop bien ce que sa femme pensait de ses raisonnements : inhumains, cyniques et n’ayant pour solution finale que la violence. Il l’admettait, le revendiquait même, pour la simple et bonne raison qu’il valait mieux faire subir l’injustice que de l’éprouver personnellement lorsque l’on occupe une place importante. Malheur aux peuples dont les chefs ont des mains de beurres, sa femme avait les mains dans le beurre le plus brillant, le plus délicieux mais comme tout beurre, face à une chaleur trop élevée, il fondait et se liquéfiait avant de disparaître. Tandis que la pierre dont était fait le cœur de Warand ne s’érodait qu’avec le temps et les épreuves, il était travaillé par le vent froid des épreuves afin de se sculpter. L’univers était plus rempli de statues de pierre que de statues de beurre. Sa femme ne souhaitait que parlementer, parlotter, discutailler, s’échanger des salutations, des bonjours et des bonsoirs en congratulant son interlocuteur d’être l’un des maîtres de l’univers à qui le respect était du afin d’éviter ses foudres. Un Etat ne devait jamais faire reposer sa prospérité sur le fait d’être amical avec les autres. Derrière l’amitié feinte nécessaire et illusoire se cachait des intérêts bien compris, mutuels et importants. Il tentait désespérément d’éduquer sa jeune femme à la violence de la lutte. Une famille comme les Strakka, chargée de l’armée depuis des siècles connaissait ce système par cœur à cause des luttes entre les différentes branches de la famille, il lui suffisait de le reproduire au niveau étatique. Certes, les niveaux étaient différents, le nombre de vie en jeux bien plus considérables. Il fallait agir, montrer à l’adversaire potentiel qu’aucune de ses actions ne resteraient sans réponses voire même, que l’initiative n’était pas son monopole. La guerre n’était qu’un moyen de continuer la politique lorsque les moyens d’intimidations traditionnels avaient échoué, cela n’en était pas pour autant moins de la politique que la diplomatie. Les mêmes concepts s’appliquaient : rapports de forces, lutte, conflit et ressources disponibles. Derrière chaque bataille se jouait autant de vie que dans un pourparler entre différents Etats. Tout cela demandait ténacité, violence et conviction. Sur le plan des convictions, sa femme savait se faire entendre, surtout auprès de son époux. Peu de mariés devaient discuter autant que Warand et Léandra. Même si la discussion finissait presque toujours en scène de ménage, à cause de Warand, il fallait l’avouer. Bien sûr, cette dimension pittoresque d’un couple se disputant était alourdie par le fait que derrière chaque mot se trouvait l’avenir d’hommes, de femmes et d’enfants qui mourraient peut être dans un conflit déclaré à leur initiative. La guerre des mots, ou cette fois-ci, les idées payaient le plus lourd tribut n’était pas prête de s’arrêter, même si le chef de guerre devait faire quelques concessions à sa femme. Il sembla se calmer et se contentait de regarder le sol en fronçant des sourcils.

-Soit, il vous fait confiance. Je vous accorde qu’il est préférable d’introduire un visage familier dans une cour étrangère, néanmoins je continue de craindre pour votre personne. Les façons d’exploiter ce genre d’invitation sont nombreuses, n’oubliez pas que votre Prince a un chef qui peut parfaitement décider de vous retenir prisonnière si vos réponses ne lui conviennent pas.

Ce cas de figure serait très problématique pour Warand. Le dilemme qui en résulterait serait absolument ignoble même pour le Chef des Armées : laisser sa femme aux mains de l’ennemi et passer pour un faible ou bien, accorder des bénéfices aux étrangers et passer pour un mauvais chef. Si jamais le chef de Markus venait à se comporter ainsi, Sheheron n’aurait pas les moyens de débarquer sur le continent : ils ne possédaient aucune flotte de guerre suffisante. Or, une armée nombreuse et bien entraînée bloquée sur une île n’a qu’un but défensif. D’autant plus que les autres couronnes n’avaient aucun contact réel avec Sheheron, trouver d’autres alliés était matériellement très compliqué si jamais leur partenaire potentiel tentait un coup de force. Sans compter qu’il perdrait sa gardienne, et la prochaine Paragon risquait très fortement de ne pas retenter l’expérience de Léandra : il pouvait dire adieu au secret des dragons à jamais. Il ne pouvait le permettre, seulement, sa femme ne lui laissait pas d’autre choix quant à ce risque. Sa femme continuait de voir le monde en rose et parlait de « bonne » relation.

-Je mens très souvent Léandra, pour de nombreuses raisons. La plus part sont purement politiques. Comme tous les souverains qui ont à cœur l’intérêt de leur royaume je mentirais jusqu’au bout pour le protéger. Ce que vous verrez là-bas ma femme, ne sera qu’une orchestration, une partition parfaitement jouée pour vous endormir ! Si j’étais à la place d’un souverain, c’est ce que je ferais pour mettre en confiance un émissaire étranger afin de me garder des possibilités de forfaitures, ce que tout chef doit être capable de faire.

Si elle partait, autant la mettre en garde contre tout ce qui pourrait lui arriver de l’autre côté de la mer. Seul Warand pouvait la prémunir contre les trahisons que lui-même pratiquait tous les jours pour conserver son influence ainsi que celle qu’il ferait à la place d’un souverain étranger. Il ne savait que trop bien comment impressionner quelqu’un dont on espère les bénéfices. Et cela, la certaine naïveté et la bonté naturelle de Léandra ne pouvait le deviner.

-Vous vous plaigniez tantôt que je ne vous faisais pas assez confiance. J’en accepte l’augure, vous dites que vous auriez pu partir sans me prévenir. Je dois sans doute comprendre que c’est votre façon de dire que ce que je pense à au moins une parcelle d’importance pour vous. Alors je vous conjure ma femme de prendre au sérieux mes avertissements. Suivez mes recommandations.

Warand se leva et s’approcha de sa femme. Sa colère tombait, sa femme l’avait quelque peu calmé en montrant que sa présence sur le continent était indispensable, il ne pouvait le contester. Le problème était qu’il eût préféré que sa femme soit plus roublarde, plus à même de produire l’illusion et le subterfuge. De même qu’elle devait ramener des renseignements précieux au Conseil afin qu’ils puissent tous examiner la situation exacte du continent tout en dévoilant le moins possible la situation de l’île. Il fallait ajouter à cela que, pour la première fois, sa femme serait assez loin de lui. Certes il avait connu longtemps la solitude et cela ne lui déplaisait pas. Ceci dit la situation avait changé. Lui-même l’avait dit : il ne pouvait plus jouer cavalier seul dans ses combines. La combine de sa femme l’impliquait plus qu’il ne l’aurait souhaité. Il ajouta d’un ton mu badin mi léger assez inhabituel.

-Il n’importe peu que j’ai eu raison si vous ne revenez pas indemne d’un tel voyage. Pour que je puisse vous narguer sur mes capacités de réflexions supérieures, il faut que vous soyez vivante. Je n’aurais aucun plaisir à aller danser sur votre tombe.

Pour une fois, il était à peu près sincère. Même si le ton restait un peu amer. Sa femme tentait de le calmer, elle réussissait rarement, mais elle était à la fois la seule à essayer et se vanter de parfois réussir. Sauf que, Warand ne changeait pas d’opinion pour autant. Il gardait toujours en tête la même chose. Borné ? Sans doute, visionnaire serait le mot le plus juste. Sur le niveau de rapacité des hommes, il se trompait rarement, savoir les visages des vautours importaient peu. Il suffisait d’imaginer la pire trahison qu’un homme puisse faire, le pire complot qu’un homme puisse fomenter et généralement les suppositions se révélaient prophétiques. Warand assumait ce pessimisme parce qu’il était issu de ce monde où le combat pour la survie déterminait tout, sans aucune chance de sortir de ce carcan des intérêts. Aucune place pour la morale, à peine plus pour les sentiments tant qu’ils ne gênaient pas la marche vers les cieux.

-Prenez avec vous un livre vierge pour tenir des chroniques. Notez en détail chaque journée, faites-le en secret, écrivez dans la langue la plus littéraire possible, les étrangers ne comprendront pas ce que vous écrivez. Les générations futures ainsi que le Conseil auront besoin d’un portrait détaillé et objectif de chacune des personnes importantes du pays où vous vous rendez. N’hésitez pas à écrire trop. Demandez à visiter tout ce qui est possible et dressez en la description ! Comment vivent-ils ? Quelles sont les conditions de vie des uns et des autres ! Demandez à voir y compris le plus bas peuple ! Et surtout, dépensez sans compter pour les exclus ! Les aumônes sont les plus surs moyens de gagner la sympathie et de faire pression plus tard su besoin est.

Stratégie politique élémentaire. Il fallait aussi évoquer les réseaux qu’il fallait tisser chez les élites étrangères. En particulier chez ceux qui possédaient des richesses : les marchands.

-Prenez avec vous quelques denrées rares et luxueuses de l’île et demandez à voir les guildes marchandes si elles existent ! Les pays qui commercent entre eux sont en théorie plus tatillons à déclencher des hostilités. En d’autres termes, fabriquez une clientèle à cette île sur le continent. Veillez toutefois à ne pas engager le Conseil dans vos œuvres Impliquez moi et impliquez-vous. Dites que vous agissez en nos noms, ensemble. Je mettrais ma fortune personnelle à contribution. Si vous réussissez cette entreprise, nous pouvons gagner du poids au Conseil en plus de construire ce que vous appelez une bonne « relation ».

Ceci dit, la stratégie de Warand en ce qui concernait l’entrée de l’île dans le jeu mondial dépassait les frontières d’un seul royaume. Il fallait se faire désirer pour que les autres royaumes les prennent aux sérieux. Tout l’objectif de ce voyage était là, à la fin, il fallait qu’on attende le prochain dignitaire de Sheheron avec impatience, il fallait se construire une influence par tous les moyens possibles et imaginables.

-Surtout, n’allez pas voir les ambassadeurs d’autres Etats s’il y en a ! Faites-vous désirer, ne les rencontrez que s’ils vous invitent ou si on les présente à vous. Suivez ces conseils Léandra, et alors nous avons une chance d’entrer sérieusement dans la lutte pour notre survie sans handicap. Surtout, surtout, gardez votre pacifisme pour vous ! Je vous en conjure ! Pas de sentimentalisme ni de confiance ! Voyez les tels qu’ils sont et non tels que vous voudriez qu’ils soient ! Je ne pourrais pas vous y forcer…Suivre ces conseils dépendra de vous et de vous seule. J’ai confiance en vous en ne vous faisant pas retenir par la garde et en acceptant que vous partiez avec ce Prince. Ayez confiance en moi pour accepter de prendre ces précautions afin de ne pas nuire inutilement à l’île.
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MessageSujet: Re: (Flashback) le réveil du Dragon. (Pv Léandra)   (Flashback) le réveil du Dragon. (Pv Léandra) Icon_minitimeJeu 12 Avr - 14:57



le réveil du dragon
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Il resta silencieux un long moment, pendant lequel il fixait le sol, l'air absorbé dans ses pensés. Je n'osais pas le troubler et attendais patiemment qu'il reprenne la parole. Car oui, il le ferait. Les façons d’exploiter ce genre d’invitation sont nombreuses, n’oubliez pas que votre Prince a un chef qui peut parfaitement décider de vous retenir prisonnière si vos réponses ne lui conviennent pas. Je retenais un soupir. J'avais peut-être tendance à voir le bien partout, mais noircir le monde comme il le faisait n'était pas la solution non plus. Une petite voix discrète m'enjoignit à prendre conscience de ses paroles, qu'elles portaient un fond de vérité. Je ne pouvais pas le contester en fin de compte. Je me mettais dans une position dangereuse, et je le plaçais lui dans une position délicate. Si quelque chose m'arrivait, il serait obligé de prendre les devants, sauver notre honneur à tous les deux. Pensait-il que je n'y avais pas pensé? Evidemment que je le savais. Mais tout comme ma décision de partir, j'avais longuement pesé les pour et les contres, sans pour autant lui en parler, je l'avoue. Nous avions beau être mariés, je n'étais pas prête de partager la moindre de mes pensées avec lui. J'avais besoin d'un espace propre à moi.

Ce que vous verrez là-bas ma femme, ne sera qu’une orchestration, une partition parfaitement jouée pour vous endormir ! Si j’étais à la place d’un souverain, c’est ce que je ferais pour mettre en confiance un émissaire étranger afin de me garder des possibilités de forfaitures, ce que tout chef doit être capable de faire. Il avait beau exposer avec véhémence ce qu'il pensait, et cela avait beau transpirer la méfiance et le manque de confiance, je savais que j'avais gagné. Il semblait avoir changé de but, préférant d'avantage m'avertir, me conseiller sur la marche à suivre, probablement pour m'orienter dans la direction que lui aurait suivi s'il y était allé. S'il semblait prompt à me materner, son intervention dans mon sens me faisait du bien. C'était sans doute l'un des premiers dialogues que nous avions qui menait vraiment à quelque chose. Nous allions partager des connaissances avec ce voyage. Cela commençait déjà maintenant, avec lui me parlant de la façon qu'il avait de voir les choses. J'avais beau n'être presque jamais d'accord avec lui, je respectais pourtant son avis. Je l'écoutais, tentant d'attraper son regard fuyant. Vous vous plaigniez tantôt que je ne vous faisais pas assez confiance. J’en accepte l’augure, vous dites que vous auriez pu partir sans me prévenir. Je fus assez surprise de cette concession. Moi qui pensais l'avoir cerné, il semblait que je me sois encore trompée. Je dois sans doute comprendre que c’est votre façon de dire que ce que je pense à au moins une parcelle d’importance pour vous. Je restais bouche bée. Etait-ce vraiment cela? Je n'avais pas vu les choses sous cet angle, mais il venait de me faire réaliser que finalement, il s'était fait une place das ma vie. Alors je vous conjure ma femme de prendre au sérieux mes avertissements. Suivez mes recommandations. Je gardais le silence, attendant les recommandations. J'étais soudainement intéressée par ce qu'il pourrait me dire. Il se leva, s'approchant de moi, et bientôt je dus lever la tête pour continuer à capter son regard. Il me dépassait de deux bonnes têtes.

Il n’importe peu que j’ai eu raison si vous ne revenez pas indemne d’un tel voyage. Pour que je puisse vous narguer sur mes capacités de réflexions supérieures, il faut que vous soyez vivante. Je n’aurais aucun plaisir à aller danser sur votre tombe. Je devais avouer que j'étais flattée que ma sécurité lui importe autant. Encore une fois, il semblait que je l'ait jugé un peu trop hâtivement. Il semblait vraiment y avoir plus que ce que l'on disait sur son compte. Il fallait réussir à distinguer l'homme qu'il voulait que l'on voit, et l'homme qu'il était. Et quelque part, je l'avais toujours su. Prenez avec vous un livre vierge pour tenir des chroniques. Un sourire sembla trouver chemin sur mes lèvres. Les générations futures ainsi que le Conseil auront besoin d’un portrait détaillé et objectif de chacune des personnes importantes du pays où vous vous rendez. N’hésitez pas à écrire trop. Et surtout, dépensez sans compter pour les exclus ! A présent, un grand sourire illuminait mon visage. J'étais ravie de la tournure que la situation prenait. Il me donnait sa confiance pour cette sorte de mission. Si j'appréciais ce qu'il me disait, je me doutais qu'il tentait de faire de moi un vaillant petit soldat qui lui rendrait des comptes une fois de retour. Je ne pouvais pas l'en blâmer, et j'étais tellement soulagée qu'il me fasse suffisamment confiance pour cette mission que rien ne pouvait entacher mon enthousiasme. Je lui rendrais des comptes bien sûr. Je lui dirais ce que j'avais vu, je que j'avais appris, ce que j'avais entendu. Mais je le ferai parce que je voulais, et pas parce que je le devrais.

Je le laissais continuer sur sa lancée, acquiesçant de temps en temps, l'observant alors qu'il s'exprimait avec emphase, suivant les gestes de ses mains des yeux. Je l'avais rarement vu aussi... enjoué? Suivez ces conseils Léandra, et alors nous avons une chance d’entrer sérieusement dans la lutte pour notre survie sans handicap. Je hochais à nouveau la tête, oubliant presque le fait qu'il avait prononcé mon prénom, ce qu'il n'avait presque jamais fait. Surtout, surtout, gardez votre pacifisme pour vous ! Je vous en conjure ! Pas de sentimentalisme ni de confiance ! Voyez les tels qu’ils sont et non tels que vous voudriez qu’ils soient ! Je ne pourrais pas vous y forcer… Sage parole. Suivre ces conseils dépendra de vous et de vous seule. J’ai confiance en vous en ne vous faisant pas retenir par la garde et en acceptant que vous partiez avec ce Prince. Mon coeur se gonfla de fierté lorsqu'il me confia qu'il me faisait confiance. Un grand pas avait été fait, malgré tout. Ayez confiance en moi pour accepter de prendre ces précautions afin de ne pas nuire inutilement à l’île. Je hochais à nouveau la tête, puis lui répondis, plongeant mes yeux dans les siens. Je vous fais confiance, Warand, ceci n'a jamais été remis en question. Je prenais une inspiration, puis repris. Je ne vous décevrai pas. Oui, même si parfois nos relations étaient houleuses, j'avais conscience qu'il voulait simplement la même chose que moi. Et parvenir à cette conclusion m'avait demandé plus de recul que je n'en croyais possible. Je l'observais un instant. Nous avions terminé avec ce sujet, pensais-je alors que le silence revenait progressivement. J'attrapais de ma main la sienne esquintée à cause de la colère dont j'étais à l'origine. Je lui dis doucement, observant sa main. Pour ce que ça vaut, je suis désolée pour ça. Je n'étais pas médecin ni rien, mais je voulais me rassurer qu'il n'y avait pas de risque d'infection ou je ne sais quoi. Et puis nous avions si peu de contact finalement en dehors de nos devoirs officiels qu'en définitive, cela faisait du bien.
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Warand G. Stakka

Warand G. Stakka
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MessageSujet: Re: (Flashback) le réveil du Dragon. (Pv Léandra)   (Flashback) le réveil du Dragon. (Pv Léandra) Icon_minitimeSam 14 Avr - 17:41

Il avait capitulé d’une certaine façon, il devait lui-même le reconnaître. Sa femme venait de le mettre devant le fait accompli et aucun moyen n’aurait pu la détourner. Certes, sous bonne garde jamais elle ne serait sortie de l’île mais la signification d’un tel acte aurait été désastreuse pour lui sur le plan politique. Il fallait conserver une certaine unité au moins de façade dans l’attitude à observer avec les continentaux. D’autant plus que sa femme pouvait parfaitement le rejoindre sur bien des choses, il suffisait simplement d’attiser plus de méfiance en elle pour que cette mission soit réellement efficace. Cette concession stratégique permettait d’obtenir des informations peut être capitales dans l’élaboration d’une stratégie de guerre future. A la réflexion, le rôle que jouait Léandra dans l’île pouvait parfaitement endormir les soupçons des ambitions de Warand. Envoyer le chef de la diplomatie aurait signifié une sorte de politesse d’usage. Envoyer la Gardienne dont le rôle spirituel est important est plus significatif sur le plan de l’amitié et donc, plus susceptible d’apaiser la méfiance des étrangers. Elle semblait si joyeuse que Warand lui fasse confiance, un sourire illumina son visage tandis que celui de son mari restait impassible. L’importance de ce voyage prenait des proportions énormes pour sa femme. En fait, il s’interrogeait sur la signification réelle de cette joie. Etait-ce simplement le fait de partir construire une relation profitable pour l’île ? Le fait que Warand ait démontré qu’il lui faisait un peu confiance ? Ou alors, comme la paranoïa de Warand le lui susurrait à l’oreille, que c’était un voyage avec ce ridicule princelet qui l’enjouait ? Intérieurement, il fulminait et brûlait d’en savoir plus sur les intentions réelles du jeune héritier. Warand pouvait parfaitement intriguer pour que sa présence devienne indésirable sur l’île, il avait déjà commis assez d’outrage pour que la demande de Warand au conseil concernant l’envoi d’un autre ambassadeur que lui aurait eu une chance d’être entendue. D’un autre côté, avoir cet imbécile ici permettait à Warand de se servir de sa femme pour avoir toujours un coup d’avance sur lui donc sur son Royaume. De plus, en tant qu’héritier, il aurait peut-être un jour affaire à lui en tant que Roi, auquel cas mieux valait lui éviter une humiliation trop rapide. Pour l’heure, le prince et ce voyage n’était plus des sujets de conversation intéressant. Sa femme semblait attentive à ses recommandations, cela prouvait sans doute que c’était bien sa confiance plus que le jeune Markus qui causait sa joie. Au sens strict, sa femme ne faisait là-bas qu’un voyage d’agrément, au moins elle ne pourrait promettre au nom du Conseil. Et si jamais elle s’avisait de jouer avec des cartes qui n’étaient pas les siennes, Warand pourrait tout simplement faire annuler chacune des promesses dérangeantes qu’elle s’aviserait de faire en prétextant qu’elle n’avait aucun mandat pour le faire. En conclusion, même si elle faisait une énorme sottise dans son voyage, elle n’avait pas la marge de manœuvre pour faire quelque chose d’irréparable. Ce qui incitait davantage Warand à lui faire confiance, il plaçait sans risque dans cette affaire. Sa femme ne semblait pas le voir, heureusement d’une certaine façon. Cela l’aurait chagriné que ce don soit un peu calculé. Cette perspective ne l’aurait pas atteint le moins du monde auparavant, seulement elle semblait…heureuse. Pour la première fois depuis qu’il la connaissait il pouvait contempler une expression de bonheur sur son visage, modifiant radicalement ce visage mélancolique dont les grands yeux multipliaient la puissance. Il fallait reconnaître cela à sa femme, sa douceur et sa tempérance lui donnaient un charisme redoutable. Peu importait les coups que donnait son adversaire, elle subissait, opposant sa candeur et sa grâce à la dureté des cœurs. Même su Warand, l’effet était pratiquement garanti même si l’Ogre n’en était pas dupe. Il fallait juste éviter de se faire piéger sur les sujets importants. Toute la vie du couple était dans ce rapport de force. Eviter de capituler face à son opposé afin de continuer à être celui qui conduisait la barre, ce en quoi Warand était un spécialiste. Et encore, même s’il capitulait sur le principe du voyage, il était parvenu à dicter ses conditions. Après tout, dans la logique de Léandra, si Warand accordait sa confiance, il ne fallait pas le décevoir sous peine de voir celle-ci s’envoler pour longtemps. Tout le monde y trouvait son compte, Warand obtenait les informations qu’il voulait sans éveiller les soupçons et sa femme pouvait peut-être compter sur le soutien de son mari si jamais un sujet qui divisait fortement Sheheron arrivait sur la table du Conseil. Finalement, sa femme servirait à bien d’autres choses qu’à lui offrir un tremplin vers le secret des Dragons.

-Je suis ravi d’apprendre que j’ai votre confiance.

Ils se regardaient étrangement, figé dans l’espace et le temps, il contemplait ses yeux et se sentait gêné par la situation. Il se demandait pourquoi elle continuait ses effets de manches alors qu’elle avait obtenu ce qu’elle voulait de lui ? Cette attitude nouvelle le troubla, son rythme cardiaque si régulier et impassible s’accéléra un peu, ce qui ne lui était jamais arrivé en présence d’une femme qu’il se contentait d’observer. Ses soldats auraient probablement ri de lui en le voyant dans une telle situation, capable d’élaborer des plans subtils et doté d’un sens politique aigu, le grand Warand était pour autant absolument incapable de comprendre un traitre agissement venant d’une personne du sexe opposé. Encore plus lorsqu’il s’agissait de sa femme. De son grand corps massif qui l’encombrait, il ressemblait à ces immenses condors dont les ailes immenses et majestueuses se déployaient dans les airs, à la guerre, à la chasse, lorsqu’il fallait user de la pulsion de mort dans l’être humain mais qui, se retrouvait à la merci du moindre prédateur lorsqu’il ne voulait pas car ses ailes réduisaient sa mobilité à zéro. Cette situation agaçante de faiblesse, il la vivait en ce moment même. De toute évidence, ce regard signifiait quelque chose qu’il aurait dû comprendre, quelque chose d’explicable par les mots. Il semblait difficile de faire semblant. Elle se décida enfin à mettre un terme à ce calvaire en parlant, une seconde de plus et il serait tombé à cause de trop réfléchir, les idées dans sa tête formaient un chaos indescriptible que toute la volonté de l’univers ne suffisait pas à ordonner.

-Je… J’en suis certain.

La situation prenait une tournure vraiment étrange pour Warand. Peu habitué aux paroles calmes ou à la gratuité de certain geste, sa vision de l’éternel rapport de force ne lui permettait pas de voir les réelles intentions de sa femme. Les choses étaient pourtant évidentes, depuis le début de leur mariage elle cherchait en vain à creuser plus profondément dans l’âme de Warand. Il fallait trouver une issue de sortie, vite et convenablement. La situation se dégrada encore lorsque sa femme s’approcha de lui et reprit sa main ensanglanté. Lorsqu’elle posa la main sur les éraflures, il ne broncha pas, il avait un peu mal mais tout cela restait supportable. Ils n’avaient jamais étés aussi proches en étant libres de l’être. Il sentait que ce petit moment apportait tout de même du réconfort à sa femme malgré les disputes. Le fait d’appartenir au Conseil et d’être marié les forçait constamment à jouer un rôle de composition qu’ils quittaient une fois revenus dans ces appartements. Warand aimait bien le rôle qu’il jouait en dehors de ces lieux. Il savait que Léandra n’aimait pas cela, devoir porter en permanence un masque et se voir imposé une distance entre elle et le peuple. Lorsque Warand discutait du mariage avec son père, ce dernier lui avait toujours dit que l’amour était une chose secondaire dans un mariage, il trouvait même que poser l’amour comme source d’un mariage signifiait sa destruction inévitable. Il avait toujours exorté son fils à faire un mariage de raison. En revanche, il avait toujours été strict sur un point précis : être l’époux d’une femme engage des devoirs qui font l’honneur ou la mesquinerie d’un homme. Son père disait toujours que les époux devaient se soutenir en public comme en privé et servir de pilier l’un pour l’autre. L’enseignement de son père prenait une part importante dans sa vie, même si il n’avait jamais compris ces passages-là. Il apercevait à présent ce qu’il voulait dire. Sa femme ne voulait pas, à cet instant précis, jouer une carte particulière pour obtenir quelque chose, elle souhaitait juste une présence, la chaleur d’un autre être humain. Finalement, voilà ce qui les unissait tous les deux : la solitude. Léandra, du fait de son rôle de Gardienne était seule, la seule à posséder sur ses épaules cette tâche qui l’éloignait irrémédiablement des autres gens. Quant à Warand, ses ambitions à devenir le plus grand chef que Sheheron ait connu et sa position de chef de guerre le conduisant à mener parfois des centaines d’hommes à la mort l’isolait à jamais du commun des mortels. Seulement, cette solitude devait être écrasante pour Léandra car elle n’avait pas toujours vécu ainsi. Warand savait depuis son plus jeune âge que la mort isolait. D’une certaine façon, elle touchait son cœur en se débattant contre cette destinée. Il savait parler à ses soldats, il savait parler à une foule, il savait retourner le Conseil et maîtrisait l’art oratoire comme peu de gens. Pourtant, trouver les mots pour parler à sa femme lui semblait impossible, il préférait s’enfermer dans son mutisme habituel. Elle cherchait à l’en faire sortir, cela se voyait, seulement son père lui avait toujours rappelé l’adage ancestral de sa tribut : Il est préférable de passer pour un imbécile en se taisant, que de parler pour confirmer cette affirmation. De nombreuses forces tiraillaient l’esprit de Warand. Il devait retrouver son élément, le condor devait reprendre son envol. Pourtant, il eut une sorte d’instinct qu’il fallait faire quelque chose, ne pas trop laisser l’impression que la sollicitude de sa femme ne lui faisait rien, il s’embrouillait lui-même dans un flot de mots et d’idées confuses. Il décida de stopper le chaos par une fuite en avant. Ce fut lui qui, finalement, enveloppa la main de sa femme en posant sa propre main indemne sur celle de Léandra comme s’il avait voulu réchauffer sa femme tout contre lui et qu’il le faisait à travers le contact de ces mains.

-Hum…Je tacherais de vous écrire régulièrement pour prendre de vos nouvelles. Prenez soin de vous.

A regret, il rompit le contact et se recula. Il fallait vraiment sortir avant qu’il ne commence à faire n’importe quoi. Il lui jeta un dernier regard inquiet avant de sortir de leurs appartements. Dans le couloir, il s’éloignait d’un pas rapide pour rejoindre la caserne de la capitale où il était attendu afin de superviser un entraînement de soldats et pour l’inspection de nouvelles recrues.


HJ: Voilà, si tu veux rajouter quelque chose, ne te prive pas ^^
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